La force militaire du Hezb: effectifs et armement
Les réservistes du Hezbollah ont reçu le mot d’ordre: ils disposent de 48 à 72 heures pour garantir la sécurité des membres de leurs familles. Passé ce délai, ils devront se mobiliser et rejoindre des combattants dans le sud du pays, sur une ligne de front d’au moins 40 kilomètres, allant du littoral jusqu’aux fermes de Chebaa, une parcelle de territoire contestée à la frontière entre le Liban et le plateau du Golan. En Syrie, les combattants «permanents», qui seraient au nombre de 5.000, selon les dernières spéculations, sont en état d’alerte, depuis qu’une offensive a été menée, le 7 octobre, par le Hamas contre Israël.

Six jours se sont écoulés depuis le début du conflit armé entre le groupe palestinien pro-iranien et Tel Aviv.  Six jours durant lesquels le Hezbollah et l’État hébreu ont tenté de peser (et continuent de le faire) les différentes options tactiques, dans le cadre d’affrontements très limités au Liban-Sud. «Chacun cherche à tester le niveau de résilience de son adversaire, à étudier son degré de réactivité, ses capacités et ses stratégies ainsi que la mouvance de ses troupes militaires», explique Paul-Georges Katsivelis, expert en études moyen-orientales.


Ayant acquis une grande expérience militaire depuis le déclenchement de la guerre en Syrie en 2011, le «Hezbollah s’apprête aujourd’hui à une confrontation d’ampleur et n’envisage d’autre option que celle d’une victoire», affirme l’expert interrogé par Ici Beyrouth. D’après lui, le parti pro-iranien n'est «plus à la recherche d’un alibi pour justifier son intervention militaire, dès lors qu’Israël a déclaré l’état de guerre». Cela signifie que, pour le Hezbollah, toute implication serait la conséquence logique de cette déclaration d’un état d’hostilités entre les deux factions. Or un tel engagement nécessiterait le feu vert de l’Iran. «Pour le moment, Téhéran, tout comme Israël et les forces régionales et internationales mêlées à ce conflit, essaient d’établir un bilan des conséquences d’une guerre régionale, à dimension internationale», indique M. Katsivelis. «La concrétisation du premier pas conduisant à une telle intervention ne fait craindre ni Israël, ni le Hezbollah», poursuit-t-il. D’après lui, Tel Aviv, qui bénéficie de l’appui d’une grande partie de la communauté internationale, «a préparé psychologiquement l’opinion publique et s’apprête, à tout moment, à déclencher sa marche vers Gaza et à atteindre son objectif, celui d’éradiquer le Hamas», initiative à laquelle le Hezbollah réagira, avec ses 30.000 réservistes (des chiffres qui ne peuvent être confirmés) et ses 100.000 combattants (à en croire les propos du secrétaire général du parti, en 2021). S’il faut tenir compte de ces chiffres, et avec 130.000 hommes, le Hezbollah se positionne en 46ᵉ place si l’on consulte le classement officiel des États du monde par effectif militaire total. Selon certains observateurs, le parti pro-iranien ne compterait pas 100.000 combattants. Il disposerait plutôt de quelque 20.000 hommes et 30.000 réservistes. Le Hezbollah a réussi à acquérir, au fil des ans, une technologie militaire avancée, ayant amélioré ses forces de frappe, la qualité de ses missiles, la précision des tirs et développé des drones. Il s’est également organisé, depuis 2006, en cellules comprenant des combattants dont la mission est d’exécuter des actions très précises et ultrasecrètes. M. Katsivelis rappelle, dans ce contexte, qu’«Israël avait dévoilé que le Hezbollah dispose de missiles pouvant atteindre Tel Aviv, une distance équivalant à 100 à 150 kilomètres». On rappelle aussi que l’ancien ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, avait déclaré que le Hezbollah dispose d’un stock de roquettes et de missiles dont le nombre s’élève à 75.000, qui a certainement dû augmenter depuis.

N’ayant pas tiré un seul coup de feu contre Israël depuis la guerre de 2006 qui les a opposés, le Hezbollah serait-il prêt à en découdre aujourd’hui avec l’État hébreu?
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