Le «Cinema Radio» de Mina connaît enfin un nouveau souffle, et pas des moindres. Ancien lieu mythique de Tripoli, il a été entièrement rénové pour accueillir la deuxième édition du Rumman Music Festival. Rencontre avec Mohammad el-Tannir, créateur et organisateur de ce festival.
Parlez-nous de vous et de votre parcours.
Je suis Mohammad el-Tannir, j’ai quatorze ans d’expérience professionnelle dans la gestion d’événements, dans les domaines des arts et de la culture. En dehors du festival, je travaille avec Culture Resource, une organisation basée à Beyrouth qui soutient la scène artistique et culturelle indépendante de la région depuis près de vingt ans.
Pendant le confinement, j’étais également DJ sur Radio Alhara. J’aime la musique et tout ce qui s’y rattache.
Comment vous est venue l’idée de créer le Rumman Festival?
Il y a trois ans, nous avons fondé Rumman à Tripoli, un espace où les musiciens pouvaient venir s’entraîner. Petit à petit, nous avons commencé à développer davantage d’activités, comme des résidences musicales et des concerts.
L’année dernière, nous avons organisé le festival de musique Maarad, et cette année, pour la deuxième édition, nous avons décidé de l’appeler Rumman, qui est aussi le nom de notre institution.
Nous espérons qu’en organisant le festival à Mina à Tripoli, nous susciterons d’autres initiatives et entreprises à rouvrir. Tripoli a beaucoup de potentiel, il nous suffit juste d’un peu de volonté pour la faire renaître.
Pouvez-vous nous parler du processus de création du festival?
Nous voulions à tout prix promouvoir la musique indépendante à Tripoli, car au Liban, elle est très centralisée et axée sur Beyrouth. Notre objectif est de décentraliser l’art, la culture et surtout la musique.
Tripoli est la deuxième plus grande ville du Liban, et nous souhaitions créer l’infrastructure nécessaire pour y organiser un festival réussi. Nous avons décidé de convertir un ancien cinéma à Tripoli en un centre culturel suffisamment grand pour accueillir tous nos artistes. Anciennement connu sous le nom de «Cinema Radio», ce bijou historique à Tripoli a été rénové en une salle de spectacle juste à temps pour le Festival de musique Rumman de ce samedi 14 octobre.
Nous voulons être un centre indépendant qui attire des artistes du Liban et de l’étranger, mais avant tout, nous souhaitons développer les infrastructures culturelles à Tripoli et poser les bases pour permettre aux artistes locaux de Tripoli de s’épanouir artistiquement.
Quelle est la programmation cette année?
La programmation est la suivante:
Bahgaga, un collectif musical en provenance d’Égypte
Kawalis Residency Concert: Befort-Tripoli
Rust, un duo basé à Beyrouth réinventant des classiques de la poésie arabe et du répertoire musical en musique électronique contemporaine.
Yuskek, DJ de musique électro-pop en provenance de France.
Cependant, le collectif venant de Belfort ne pourra pas y être. Le groupe français a reporté sa venue en raison de la situation en Palestine. J’ai appris cette nouvelle littéralement une heure avant notre interview.
Quels sont donc les obstacles auxquels vous vous êtes confrontés pendant la création de Rumman?
Le contexte général. Nous travaillons dans une région très atypique. Même en prenant toutes les précautions nécessaires, il est possible qu'un élément imprévisible vienne perturber le déroulement de l'événement.
Le défi est lié à la situation économique également, car nous demandons des subventions un an à l’avance pour réaliser nos projets et les prix ne cessent pas de changer. Entre l’année dernière et cette année, les frais que nous devons payer ont augmenté d’au moins 40%.
Mis à part cela, nous n’avons pas rencontré de gros problèmes car nous avons de bonnes relations avec nos collaborateurs.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite organiser son propre festival au Liban?
Ne renoncez jamais, suivez votre passion, vous pourriez rencontrer de nombreux défis, mais c’est un voyage. Quoi qu’il arrive, vous n’aurez pas de regrets ni de pensées du genre: «J’aurais dû le faire.» Ce pays vous surprendra toujours de différentes manières. J’ai vécu à l’étranger pendant un certain temps, mais ici, je sens que je peux faire une différence dans le domaine qui me passionne.
À savoir
Le Rumman Music Festival a lieu ce samedi 14 octobre au Stereo Kawalis à Tripoli.
Retrouvez toutes les informations liées au festival en cliquant ici.
Amin Zorkot
Cet article a été originalement publié sur le site de l'Agenda culturel.
Parlez-nous de vous et de votre parcours.
Je suis Mohammad el-Tannir, j’ai quatorze ans d’expérience professionnelle dans la gestion d’événements, dans les domaines des arts et de la culture. En dehors du festival, je travaille avec Culture Resource, une organisation basée à Beyrouth qui soutient la scène artistique et culturelle indépendante de la région depuis près de vingt ans.
Pendant le confinement, j’étais également DJ sur Radio Alhara. J’aime la musique et tout ce qui s’y rattache.
Comment vous est venue l’idée de créer le Rumman Festival?
Il y a trois ans, nous avons fondé Rumman à Tripoli, un espace où les musiciens pouvaient venir s’entraîner. Petit à petit, nous avons commencé à développer davantage d’activités, comme des résidences musicales et des concerts.
L’année dernière, nous avons organisé le festival de musique Maarad, et cette année, pour la deuxième édition, nous avons décidé de l’appeler Rumman, qui est aussi le nom de notre institution.
Nous espérons qu’en organisant le festival à Mina à Tripoli, nous susciterons d’autres initiatives et entreprises à rouvrir. Tripoli a beaucoup de potentiel, il nous suffit juste d’un peu de volonté pour la faire renaître.
Pouvez-vous nous parler du processus de création du festival?
Nous voulions à tout prix promouvoir la musique indépendante à Tripoli, car au Liban, elle est très centralisée et axée sur Beyrouth. Notre objectif est de décentraliser l’art, la culture et surtout la musique.
Tripoli est la deuxième plus grande ville du Liban, et nous souhaitions créer l’infrastructure nécessaire pour y organiser un festival réussi. Nous avons décidé de convertir un ancien cinéma à Tripoli en un centre culturel suffisamment grand pour accueillir tous nos artistes. Anciennement connu sous le nom de «Cinema Radio», ce bijou historique à Tripoli a été rénové en une salle de spectacle juste à temps pour le Festival de musique Rumman de ce samedi 14 octobre.
Nous voulons être un centre indépendant qui attire des artistes du Liban et de l’étranger, mais avant tout, nous souhaitons développer les infrastructures culturelles à Tripoli et poser les bases pour permettre aux artistes locaux de Tripoli de s’épanouir artistiquement.
Quelle est la programmation cette année?
La programmation est la suivante:
Bahgaga, un collectif musical en provenance d’Égypte
Kawalis Residency Concert: Befort-Tripoli
Rust, un duo basé à Beyrouth réinventant des classiques de la poésie arabe et du répertoire musical en musique électronique contemporaine.
Yuskek, DJ de musique électro-pop en provenance de France.
Cependant, le collectif venant de Belfort ne pourra pas y être. Le groupe français a reporté sa venue en raison de la situation en Palestine. J’ai appris cette nouvelle littéralement une heure avant notre interview.
Quels sont donc les obstacles auxquels vous vous êtes confrontés pendant la création de Rumman?
Le contexte général. Nous travaillons dans une région très atypique. Même en prenant toutes les précautions nécessaires, il est possible qu'un élément imprévisible vienne perturber le déroulement de l'événement.
Le défi est lié à la situation économique également, car nous demandons des subventions un an à l’avance pour réaliser nos projets et les prix ne cessent pas de changer. Entre l’année dernière et cette année, les frais que nous devons payer ont augmenté d’au moins 40%.
Mis à part cela, nous n’avons pas rencontré de gros problèmes car nous avons de bonnes relations avec nos collaborateurs.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite organiser son propre festival au Liban?
Ne renoncez jamais, suivez votre passion, vous pourriez rencontrer de nombreux défis, mais c’est un voyage. Quoi qu’il arrive, vous n’aurez pas de regrets ni de pensées du genre: «J’aurais dû le faire.» Ce pays vous surprendra toujours de différentes manières. J’ai vécu à l’étranger pendant un certain temps, mais ici, je sens que je peux faire une différence dans le domaine qui me passionne.
À savoir
Le Rumman Music Festival a lieu ce samedi 14 octobre au Stereo Kawalis à Tripoli.
Retrouvez toutes les informations liées au festival en cliquant ici.
Amin Zorkot
Cet article a été originalement publié sur le site de l'Agenda culturel.
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