Paris: l’art contemporain défie la menace sécuritaire

La capitale française, malgré l’alerte «urgence attentat», s’apprête à vibrer au rythme de la seconde édition de la foire d’art moderne et contemporain orchestrée par Art Basel, laquelle démarre ce mercredi. Le dispositif Vigipirate est au niveau maximal, conséquence d’un contexte sécuritaire tendu, accentué par le meurtre récent d’un enseignant à Arras. Les organisateurs, vigilants, ont confié que la sécurité avait été renforcée en collaboration étroite avec les autorités.
La ville lumière se transforme en galerie à ciel ouvert: la place Vendôme s’orne de la sculpture monumentale Wave de l’artiste suisse Urs Fischer. Le jardin des Tuileries, quant à lui, expose des œuvres d’artistes internationaux. En outre, le parvis de l’Institut de France présente une œuvre de l’Américaine Sheila Hicks, reconnue pour ses pièces en laine, lin et coton. Le palais d’Iéna n’est pas en reste, mettant à l’honneur une création conjointe du Français Daniel Buren et de l’Italien Michelangelo Pistoletto.
Le grand palais éphémère, en attente de la fin des travaux de restauration du Grand Palais prévue pour 2024, est le cœur battant de l’événement. Il accueille plus de 150 galeries provenant d’une trentaine de pays. Les professionnels auront un avant-goût dès mercredi, mais le grand public devra patienter jusqu’à vendredi.
En toile de fond, la foire Paris + par Art Basel, qui a supplanté la Fiac en 2022, témoigne de l’attrait croissant de Paris pour le marché de l’art, particulièrement depuis le Brexit et le déclin de Londres comme épicentre artistique européen. Clément Delépine, directeur de Paris + par Art Basel, souligne l’importance de Paris sur la scène artistique européenne, la France représentant 50% des transactions d’art au sein de l’UE.

Les maisons de ventes aux enchères ne sont pas en reste. Christie’s a opté pour la capitale française plutôt que Londres pour ses ventes exceptionnelles, incluant une œuvre de Joan Miró. Sotheby’s, de son côté, propose une toile de René Magritte, évaluée entre 10 et 15 millions d’euros, qui n’avait pas été exposée au public depuis 50 ans.
L’effervescence artistique ne s’arrête pas là. D’autres salons, comme Design Miami, Asia NOW ou AKAA, enrichissent le panorama culturel parisien. Clément Delépine évoque avec enthousiasme la réussite de l’édition précédente et annonce des collaborations futures diversifiées.
Marion Papillon, à la tête du comité professionnel des galeries d’art françaises, pose la question cruciale: cette dynamique se maintiendra-t-elle en 2024 avec le retour de la foire au Grand Palais? Seul l’avenir le dira.
Avec AFP
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