Guerre Hamas-Israël: le tourisme au Liban frappé de plein fouet!

Une fois de plus, le Liban paie le prix de la guerre des autres. Alors que la fin de l'été et les vacances de la Toussaint semblaient prometteuses pour le secteur touristique, le conflit en cours entre le Hamas et Israël, ainsi que les craintes d'une implication du Liban, ont complètement ruiné ces perspectives. Les annulations de voyages se multiplient, et de nombreux pays déconseillent à leurs ressortissants de se rendre au Liban, voire les rappellent.
De plus en plus de pays déconseillent à leurs ressortissants de se rendre au Liban et exhortent ceux qui y sont de partir. L'extension du conflit au Liban est redoutée, tout comme la possible fermeture de l'Aéroport international de Beyrouth (AIB). Les perspectives d'une arrière-saison florissante et de vacances de la Toussaint ont volé en éclats.
Le directeur général de l'Aviation civile libanaise, Fadi el-Hassan, a affirmé à Ici Beyrouth que même si le trafic restait normal pour la saison, une augmentation des départs, osscillant entre 10% à 15%, a été observée. «Ce sont surtout des étrangers qui partent», précise-t-il. «L’AIB a déjà mis en place un plan d’urgence pour répondre à une éventuelle attaque de l’aéroport et les précautions nécessaires ont été prises par les autorités concernéess.»
Il affirme qu'aucun vol n'a été annulé ou empêché d'atterrir mardi soir. «Seule la compagnie Lufthansa, propriétaire d'Eurowings et de Swiss, a suspendu ses vols à destination de Beyrouth jusqu'au 22 octobre inclus», assure Monsieur El-Hassan.
Des annulations et des changements de plannings

Le président du syndicat des propriétaires des agences de voyage, Jean Abboud, a déclaré à Ici Beyrouth que «de nombreux groupes de touristes et d'expatriés libanais ont malheureusement annulé leurs séjours au Liban pour le mois d'octobre et les vacances de la Toussaint». «Les arrivées à Beyrouth ont chuté de 26% et les départs d’environ 15% par rapport à octobre 2022, et ce à partir du 10 octobre», précise-t-il. Toutefois, M. Abboud souligne que les changements d’horaire et de plannings sont normaux lorsqu'on passe de la haute saison à la basse saison. En d'autres termes, une compagnie d'aviation qui desservait une destination cinq fois par jour en pleine saison le fera deux fois en saison morte. De plus, des changements d’horaires peuvent survenir. Cette année, ces changements de planning sont intervenus en même temps que les tensions dans la région», explique-t-il, avant d'ajouter que Lufthansa, Swiss et Eurowings, les compagnies qui ont suspendu leurs vols vers le Liban, les reprendront le 23 octobre. Pour ce qui est des annulations pour les fêtes de fin d’année, il estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer.
La compagnie d'aviation nationale MEA assure qu'elle opère normalement et que tous les vols prévus décollent ou atterrissent comme prévu. La MEA a expliqué à Ici Beyrouth qu'elle a pris la décision de maintenir 5 avions de sa flotte, composée de 24 appareils, en Turquie par mesure de précaution, au lieu de les garer dans des hangars au Liban. Malgré cette opération normale, la MEA a tout de même élaboré un plan en cas d'escalade.
Taux d’occupation des hôtels en baisse de 40%
Du côté des hôtels, le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, préconise des semaines à venir difficiles pour le secteur hôtelier qui a vu son taux d’occupation chuter d’environ 40% alors que l'arrière-saison promettait une continuité de l’été. Cependant, avec les appels des pays exhortant leurs ressortissants à quitter le Liban et à ne pas s'y rendre, la situation s'est aggravée. Malgré cela, M. Achkar tient à préciser que ce problème touche également l'Égypte et la Jordanie.
La propriétaire de la maison d’hôtes Dar Nour, Nour Farra Haddad, partage le même constat désolant, déplorant aussi des annulations en série. «Même les rares visiteurs étrangers qui envisageaient de venir ont annulé leurs séjours. Ce qui est encore plus préoccupant, c'est que même les Libanais ont annulé leurs week-ends car personne n'a le cœur à faire du tourisme ou à sortir alors que la guerre semble sur le point d'éclater», explique-t-elle.
La peur d’une extension du conflit au Liban se fait également ressentir dans le secteur de la restauration, où le taux de fréquentation des restaurants, bars et boîtes de nuit a considérablement chuté, selon le syndicat.
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