Alors que les réseaux téléphoniques ont été coupés dans la bande de Gaza, les bombardements israéliens se sont poursuivis samedi matin. L'intensité des bombardements a provoqué de la fumée et ainsi qu'une odeur âcre de brûlé, selon les journalistes de l'AFP.

Les bombardements israéliens se poursuivaient samedi matin sur la bande de Gaza, selon des journalistes de l'AFP positionnés dans le secteur.

Aucun bilan n'a été communiqué, mais des sources médicales dans le territoire palestinien ont dit à un journaliste de l'AFP craindre un grand nombre de victimes et des dégâts important à la suite de ces bombardements.

Des explosions sporadiques étaient toujours entendues samedi matin par un journaliste de l'AFP à l'intérieur de la bande de Gaza, en provenance d'avions de la chasse israélienne, de l'artillerie et de la mer.

L'intensité des frappes aériennes et des tirs d'artillerie ont faibli par rapport à la nuit, selon ce journaliste.

Une brume épaisse recouvre des zones entières du nord de Gaza, a indiqué un autre journaliste positionné à Ashkelon, dans le sud d'Israël, à moins de dix kilomètres de la frontière.

Des heures de bombardements et de frappes ininterrompus ont fait trembler les fenêtres et le sol d'Ashkelon dans la nuit, jusqu'à 04H00 locales (01H00 GMT).

La fumée et une odeur âcre de brûlé envahissaient l'air au lever du soleil à Ashkelon et Sderot, dans le sud d'Israël, tandis que les avions de la chasse israélienne continuaient à voler à basse altitude et que l'on entendait régulièrement depuis des détonations en provenance de Gaza.
Cibles souterraines

L'armée israélienne a annoncé samedi avoir "frappé 150 cibles souterraines" dans le nord de la bande de Gaza au cours d'une nuit de bombardements très intenses.

Israël est convaincu que le mouvement islamiste palestinien dirige et organise ses opérations depuis un gigantesque réseau de tunnels sous-terrain.

"Durant la nuit, les avions de combat de Tsahal (armée israélienne) ont frappé 150 cibles souterraines dans le nord de la bande de Gaza, dont des tunnels utilisés par les terroristes, des sites de combat souterrains et d'autres infrastructures souterraines. Plusieurs terroristes du Hamas ont été tués", a indiqué le communiqué publié après une nuit d'intenses raids israéliens contre le territoire.

L'armée israélienne affirme en outre avoir tué un responsable du Hamas qui était en charge "des paramoteurs, des drones, du matériel de détection et de la défense aérienne".

"Asem Abou Rakaba avait pris part à l'organisation du massacre dans les communautés en bordure de la bande de Gaza le 7 octobre", "il avait dirigé les terroristes qui s'étaient infiltrés en Israël avec des paramoteurs et il était responsable des attaques de drones sur des postes de surveillance de Tsahal", précise le communiqué.
Combats au sol

Des combats au sol font rage samedi dans la bande de Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, et coupée du monde en raison de l'arrêt des télécommunications et d'internet.


L'ONU a dit craindre une "avalanche de souffrances humaines" dans le territoire palestinien assiégé, et l'Assemblée générale de l'organisation internationale a adopté vendredi une résolution réclamant "une trêve humanitaire immédiate". Un texte non contraignant salué par le Hamas mais rejeté par Israël, qui continue à pilonner Gaza et à y mener des incursions terrestres.

"Nous faisons face à des incursions israéliennes au sol à Beit Hanoun (nord) et al-Boureij (centre). De violents combats sont en cours", a affirmé la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, vendredi soir dans un communiqué.

Un porte-parole de l'armée israélienne a confirmé à l'AFP que les forces israéliennes opéraient "à l'intérieur de la bande de Gaza comme elles l'ont fait" en conduisant une incursion la nuit précédente.

Vendredi soir, le ciel au-dessus de la bande de Gaza, où s'entassent quelque 2,4 millions d'habitants privés de tout, était rouge et orange, embrasé par les explosions et les couleurs des incendies déclenchés par les frappes, selon des images en direct de l'AFP.

Ces frappes, que l'armée israélienne a annoncé vendredi avoir intensifié "d'une manière très significative", ont atteint une ampleur inédite depuis le début de la guerre, selon la télévision publique israélienne Kan.

Dans le même temps, les communications et internet ont été coupés à Gaza, selon le gouvernement du Hamas, qui y est au pouvoir depuis 2007.

Ce territoire pauvre, soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 16 ans, est placé depuis le 9 octobre en état de "siège total" par Israël, qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

Les journalistes de l'AFP sur place ont expliqué qu'ils ne pouvaient communiquer que dans les zones où ils captaient le réseau israélien.

Le Croissant Rouge palestinien et plusieurs agences de l'ONU, dont l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), ont dit avoir perdu contact avec leurs équipes à Gaza.

"Sans un changement fondamental, la population de Gaza va subir une avalanche sans précédent de souffrances humaines", avait auparavant alerté le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

"Beaucoup plus" de gens vont "bientôt mourir" en raison du siège imposé par Israël à Gaza depuis le 9 octobre, a affirmé à Jérusalem le patron de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), Philippe Lazzarini.

"Les services de base s'effondrent, les réserves de médicaments, de nourriture et d'eau s'épuisent, les égouts commencent à déborder dans les rues de Gaza", a-t-il décrit.

"L'odeur de la mort est partout, dans chaque quartier, chaque rue et chaque maison", rapporte un médecin de Gaza, Raëd Al-Astal.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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