L'armée israélienne au coeur de la ville de Gaza
©Photo SAID KHATIB/AFP
Israël a affirmé avoir envoyé des troupes au cœur de la ville de Gaza, un mois après le début de la guerre avec le Hamas. Les affrontements ont entraîné des pertes importantes des deux côtés, suscitant des appels à un cessez-le-feu de la part de l'ONU et d'ONG. Les civils palestiniens sont particulièrement affectés, piégés dans un territoire sous blocus et subissant des pénuries d'eau et de nourriture.

Israël a affirmé mardi soir que ses troupes se trouvaient désormais "au cœur de la ville de Gaza", un mois après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent menée en Israël par le mouvement palestinien Hamas.

Plus de 10.300 personnes, en majorité des civils incluant 4.237 enfants, ont péri dans les bombardements israéliens lancés dans la bande de Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre, selon un dernier bilan mardi du ministère de la Santé du Hamas.

Israël, qui a juré d'"anéantir" le Hamas, y a envoyé des troupes israéliennes au sol qui, sous une couverture aérienne, ont continué de progresser dans la bande de Gaza, et mardi soir, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a affirmé qu'elles se trouvaient "au coeur de la ville de Gaza".

Dans la journée, une minute de silence a été observée dans plusieurs villes et institutions israéliennes, à la mémoire des victimes de l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas à partir de la bande de Gaza qu'il contrôle.

Depuis cette date, selon les autorités israéliennes, au moins 1.400 personnes sont mortes côté israélien, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Ce jour-là, les combattants du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, ont aussi pris en otage plus de 240 personnes.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi soir qu'il n'y aurait "pas de cessez-le-feu" ni entrée du carburant dans la bande de Gaza "sans la libération des otages".

Alors qu'Israël a retiré unilatéralement de Gaza en 2005 ses soldats et les colons après 38 ans d'occupation, M. Netanyahu avait affirmé à la chaîne américaine ABC News lundi soir que son pays prendrait "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre, pour empêcher selon lui un retour du Hamas, une organisation qualifiée de "terroriste" par les États-Unis et l'Union européenne.

"De façon générale, nous ne soutenons pas une réoccupation de Gaza", a réagi Washington.

Un mois après le début de la guerre, sur l'esplanade de l'université hébraïque de Jérusalem, plus d'un millier de personnes, principalement des étudiants et des enseignants, ont observé ensemble une minute de silence, puis ont prié et chanté l'hymne national.

Alors que l'armée israélienne a intensifié sa campagne de bombardements par air et mer, des ONG, l'ONU, des dirigeants du monde arabe et d'autres pays ne cessent d’appeler à un cessez-le-feu.

Une idée rejetée aussi par les États-Unis, proche allié d'Israël, qui poussent pour des "pauses humanitaires" et insistent sur "le droit d'Israël à se défendre".

Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a encore réclamé mardi un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" dans ce territoire palestinien. Il a aussi condamné des "actes terroristes" du Hamas le 7 octobre et réitéré son appel à la libération des otages.


Médecins Sans Frontières (MSF) a appelé aussi à un cessez-le-feu, "condition sine qua non", selon lui, pour organiser la réponse humanitaire, et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé les parties à mettre fin aux souffrances des civils, déplorant une "faillite morale".

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza qui abrite selon Israël le "centre" du Hamas.

Ces dernières 24 heures, "les troupes (y) ont sécurisé un bastion militaire du Hamas (...) saisissant missiles, lanceurs antichars, armes et divers matériels de renseignement", selon l'armée israélienne. Des avions ont également détruit des "tunnels du Hamas".

Les bombardements israéliens éprouvent durement les quelque 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2. Ils sont privés de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre, alors que Gaza était déjà soumise à un blocus israélien depuis plus de 16 ans.

Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 million de personnes, selon l'ONU.

L'armée israélienne a maintes fois appelé les civils palestiniens dans des tracts ou des messages SMS à quitter le nord de la bande de Gaza vers le sud. Mais les bombardements israéliens continuent de toucher le sud du territoire.

Après des frappes le matin sur des quartiers de la ville de Gaza, des milliers d'habitants parmi lesquels des enfants ont pris la route vers le sud et devront parcourir des kilomètres à pied. Sur l'une des rues empruntées par les déplacés, dont certains arboraient des drapeaux blancs, des chars israéliens étaient stationnés.Selon le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, des "dizaines" de corps et personnes blessées se trouvent toujours sur des routes entre le nord et le sud de la bande de Gaza, et Israël "ne laisse pas les ambulances les (...) évacuer".

Des centaines de personnes, détentrices de passeports étrangers, ont attendu mardi au terminal de Rafah, le seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël, d'être évacuées vers l'Égypte, selon un journaliste de l'AFP.

De premières arrivées côté égyptien ont été observées par l'AFP, notamment une femme palestinienne blessée transférée dans une ambulance égyptienne.

Des dizaines de blessés palestiniens et des centaines de détenteurs de passeports étrangers avaient été déjà évacués entre mercredi et vendredi.

Outre les bombardements et les combats dévastateurs, les Palestiniens en fuite dans la bande de Gaza se plaignent de n'avoir ni eau ni nourriture, et selon M. Guterres, les 569 camions d'aides arrivés à Gaza depuis le 21 octobre, ne sont "rien face à l'océan de besoins".

Avec AFP

 
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