Gaza: Les Arabes refusent la participation de l’Iran aux négociations

La guerre à Gaza est entrée dans son deuxième mois poussant Washington à intervenir en faveur d’une trêve pour paver la voie à un règlement, sachant que lors de la première semaine du conflit, la capitale américaine avait soutenu Tel-Aviv dans toutes ses actions militaires contre les Palestiniens, lui fournissant même des armes.
Cependant, réalisant que la guerre est stérile et que ses conséquences sont négatives pour tous, y compris pour lui-même, le président Joe Biden a envoyé son secrétaire d’État, Antony Blinken, en Israël pour la troisième fois depuis le début de la guerre afin de promouvoir un cessez-le-feu dans le cadre d’une trêve humanitaire, comme réclamé par la communauté internationale et arabe.
Israël a d’ores et déjà effectué la division entre le nord et le sud de la bande de Gaza. Il a commencé à détruire les tunnels et engagé des combats de rue. Cependant, ces opérations nécessitent beaucoup de temps et l’administration Biden ne peut attendre que Netanyahou remporte une victoire. En effet, le président américain vise à établir un cessez-le-feu avant le sommet arabe prévu en Arabie saoudite le 11 novembre, en accord avec la position arabe appelant à un cessez-le-feu.
En prévision de cela, et en prélude aux négociations en vue d’un règlement global et de la réalisation du projet de paix conformément aux résolutions internationales, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a fait une apparition très attendue nationalement et internationalement. Il a affirmé que le Hamas avait préparé et exécuté l’opération Déluge d’Al-Aqsa tout seul et que personne n’avait été informé de l’heure zéro, ni l’Iran, ni le Hezb, ni aucune faction de l’axe de la Moumanaa. Nasrallah a souligné que le rôle du Hezb se limitait à fournir son soutien.


Certains cercles diplomatiques occidentaux estiment que les positions de Nasrallah mettent fin à l’unité des fronts dans l’axe de la Moumanaa (axe iranien). Le silence syrien et l’hésitation de l’axe de la Moumanaa en sont la preuve. Ils ajoutent que l’objectif de Nasrallah est de ne pas s’engager lui-même et l’Iran dans la bataille pour ne pas en payer le prix lors des négociations. La neutralisation du Hezb et de l’Iran renforce le rôle de ce dernier dans les négociations et accélère la convocation d’une réunion américano-iranienne pour discuter des relations et du dossier du nucléaire.
Dans ce contexte, un ancien responsable arabe a révélé une «position arabe unifiée» qui refuse l’implication de l’Iran dans les négociations sur Gaza et refuse également de lui accorder un quelconque rôle dans les affaires arabes. En effet, les questions arabes, en particulier la cause palestinienne considérée comme «la cause mère», relèvent d’abord et avant tout de la responsabilité arabe: «L’Iran doit cesser de ‘faire commerce’ de la cause palestinienne et des affaires arabes, car il tente ainsi de se forger une place à la table des négociations dans la région.»
Le groupe arabe, à l’exception des «Arabes iraniens» (le Yémen, l’Irak, la Syrie et le Liban), refuse l’implication de l’Iran. Partant, la plupart des pays arabes boycottent les pays de l’axe de la Moumanaa, comme en témoigne la dégradation des relations du Liban avec ses frères arabes, après avoir été autrefois très spéciales. Aujourd’hui, il a perdu ce statut et est laissé à lui-même, incapable d’élire un président ou de nommer un commandant de l’armée à la veille du départ du général Joseph Aoun le 10 janvier prochain.
Dans une analyse des antécédents et objectifs des efforts actuels du ministre Blinken visant à parvenir à un accord pour mettre fin aux opérations militaires à Gaza avant le sommet arabe prévu le 11 novembre prochain en Arabie saoudite, certains cercles diplomatiques suggèrent que Washington cherche à donner l’occasion aux participants de tracer une feuille de route pour résoudre le conflit israélo-arabe en se basant sur les résolutions internationales pour une solution à deux États, malgré le rejet de Netanyahou d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale.
Selon des sources israéliennes, l’annonce d’un cessez-le-feu humanitaire est la première étape vers un règlement, qui peut nécessiter la formation d’un gouvernement de coalition nationale en Israël, écartant Netanyahou du pouvoir et lui intentant un procès, après que l’opposition lui a imputé ce qu’Israël a traversé. En contrepartie, une nouvelle autorité palestinienne serait formée.
Par ailleurs, des sources diplomatiques occidentales révèlent que le projet de paix en cours repose sur un nouveau Moyen-Orient démilitarisé, avec des forces armées sous contrôle légitime et mettant fin aux rôles des organisations armées dans une région riche en gaz et en pétrole s’étendant de l’Égypte à la Grèce. Les flottes, porte-avions et navires militaires en Méditerranée sont postés pour protéger le règlement global, ainsi que la paix juste et globale. La situation à Gaza marquerait le début et le modèle de ce plan.
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