Entre mer et désert, une exposition qui se tient à l’Art District, House of Photography à Gemmayzé, offre jusqu’au 18 novembre une rétrospective des œuvres photographiques de deux artistes, Khodr Cherri et Maher Attar. Au sein du bel espace de la rue Gouraud, connue pour être une enclave dédiée à la photographie, il est essentiel de s’immerger dans cette expérience unique qui nous transporte d’un paysage marin à un environnement désertique
La section Le temps suspendu de Maher Attar nous convie à une exploration des étendues désertiques à travers l’objectif de la Lomographie. Attar, maître de cette technique, esquive consciemment le tourbillon de la photographie numérique où l’immédiateté règne pour embrasser une approche qui célèbre les imperfections et favorise l’authenticité des instants capturés plutôt que la quête de la perfection technique. La Lomographie s’affranchit des attentes classiques, embrassant les anomalies comme le grain, les teintes surprenantes ou le vignettage qui apportent une âme et une authenticité inimitable à chaque cliché.
Le mantra «Ne pensez pas, shootez simplement», emblématique du mouvement lomographique, incarne cette philosophie de spontanéité. Il défie la précision technique rigide et célèbre la liberté créative. Cette méthode, souvent mal comprise comme laissant trop de place au hasard, nécessite en réalité un sens aigu de l’instinct et une grande confiance en sa vision, des qualités incarnées par Maher Attar dans sa démarche artistique.
La Lomographie, souvent réduite à un simple engouement contemporain, trouve ses racines chez le fabricant d’optiques LOMO PLC de Saint-Pétersbourg, avec la création du Lomo LC-A Compact Automat. Attar décrit ce dispositif comme étant remarquablement simple, dépourvu de la complexité des commandes manuelles, tout en offrant des résultats visuels riches, marqués par des couleurs insolites et des vignettes prononcées. Ce phénomène a eu une renommée mondiale grâce à l’initiative de deux étudiants autrichiens dans les années 1990 et continue d’inspirer des photographes de renom comme Attar qui y trouvent la liberté d’immortaliser des moments transcendant le temps, où le passé et le présent semblent coexister.
À l’opposé, mais de façon complémentaire, Khodr Cherri présente Mouvement et immobilité, une série qui plonge le spectateur dans les profondeurs marines. Fort de ses expériences de plongées dans les mers du globe, Cherri a été captivé par la beauté cachée sous les vagues, là où les motifs, les formes et les couleurs dévoilent un monde souvent ignoré. Il perçoit le surf non seulement comme un sport mais comme une danse, un dialogue entre l’homme et la nature, où chaque vague brisée est une note dans une symphonie aquatique.
L’artiste décrit sa méthode photographique comme celle d’un sculpteur travaillant avec délicatesse et précision, son objectif grand-angle faisant office de ciseau, et l’eau, son argile. Les motifs fluides des vagues deviennent sa toile, lui permettant de «peindre» des images qui sont le prolongement de son expérience en tant que plongeur.
Cherri résume sa relation intime avec l’océan par des mots qui évoquent la dualité de son art:
«Je suis les vagues,
je suis l’océan,
je suis l’immobilité et le mouvement.»
L’exposition Entre mer et désert ne se contente pas de juxtaposer deux mondes; elle les entrelace pour offrir aux visiteurs un voyage sensoriel et contemplatif. Elle souligne avec poésie que dans un monde troublé, l’art et la culture demeurent des sources de bien-être essentielles et des vecteurs d’émotions profondes.
www.zeinanader.com
@zeinanader_art
La section Le temps suspendu de Maher Attar nous convie à une exploration des étendues désertiques à travers l’objectif de la Lomographie. Attar, maître de cette technique, esquive consciemment le tourbillon de la photographie numérique où l’immédiateté règne pour embrasser une approche qui célèbre les imperfections et favorise l’authenticité des instants capturés plutôt que la quête de la perfection technique. La Lomographie s’affranchit des attentes classiques, embrassant les anomalies comme le grain, les teintes surprenantes ou le vignettage qui apportent une âme et une authenticité inimitable à chaque cliché.
Le mantra «Ne pensez pas, shootez simplement», emblématique du mouvement lomographique, incarne cette philosophie de spontanéité. Il défie la précision technique rigide et célèbre la liberté créative. Cette méthode, souvent mal comprise comme laissant trop de place au hasard, nécessite en réalité un sens aigu de l’instinct et une grande confiance en sa vision, des qualités incarnées par Maher Attar dans sa démarche artistique.
La Lomographie, souvent réduite à un simple engouement contemporain, trouve ses racines chez le fabricant d’optiques LOMO PLC de Saint-Pétersbourg, avec la création du Lomo LC-A Compact Automat. Attar décrit ce dispositif comme étant remarquablement simple, dépourvu de la complexité des commandes manuelles, tout en offrant des résultats visuels riches, marqués par des couleurs insolites et des vignettes prononcées. Ce phénomène a eu une renommée mondiale grâce à l’initiative de deux étudiants autrichiens dans les années 1990 et continue d’inspirer des photographes de renom comme Attar qui y trouvent la liberté d’immortaliser des moments transcendant le temps, où le passé et le présent semblent coexister.
À l’opposé, mais de façon complémentaire, Khodr Cherri présente Mouvement et immobilité, une série qui plonge le spectateur dans les profondeurs marines. Fort de ses expériences de plongées dans les mers du globe, Cherri a été captivé par la beauté cachée sous les vagues, là où les motifs, les formes et les couleurs dévoilent un monde souvent ignoré. Il perçoit le surf non seulement comme un sport mais comme une danse, un dialogue entre l’homme et la nature, où chaque vague brisée est une note dans une symphonie aquatique.
L’artiste décrit sa méthode photographique comme celle d’un sculpteur travaillant avec délicatesse et précision, son objectif grand-angle faisant office de ciseau, et l’eau, son argile. Les motifs fluides des vagues deviennent sa toile, lui permettant de «peindre» des images qui sont le prolongement de son expérience en tant que plongeur.
Cherri résume sa relation intime avec l’océan par des mots qui évoquent la dualité de son art:
«Je suis les vagues,
je suis l’océan,
je suis l’immobilité et le mouvement.»
L’exposition Entre mer et désert ne se contente pas de juxtaposer deux mondes; elle les entrelace pour offrir aux visiteurs un voyage sensoriel et contemplatif. Elle souligne avec poésie que dans un monde troublé, l’art et la culture demeurent des sources de bien-être essentielles et des vecteurs d’émotions profondes.
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