Le Hamas accuse Israël de «tergiverser» pour libérer les otages
©(Photo de Mohammed ABED/AFP)
Au 39ème jour de la guerre entre le Hamas et Israël, les combats se poursuivent alors que les négociations pour la libération des otages semblent incertaines. 

L'armée israélienne a annoncé mardi avoir pris possession des bâtiments gouvernementaux du Hamas dans la ville de Gaza, notamment celui le Parlement et des bâtiments du gouvernement et de la police. Israël avait affirmé lundi que le Hamas "avait perdu le contrôle à Gaza" et que ses combattants "fuyaient vers le sud".

Au moins 11.320 Palestiniens ont été tués dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre, a annoncé le Hamas. Parmi les morts recensés figurent 4.650 enfants et 3.145 femmes.

L'attaque du Hamas a fait environ 1.200 morts côté israélien, en majorité des civils tués le 7 octobre, selon les données officielles israéliennes.

L'armée israélienne estime qu'environ 240 personnes ont été prises en otage lors de l'attaque initiale du Hamas. Elle a annoncé mardi la mort d'une soldate de 19 ans otage à Gaza, au lendemain de la diffusion par le Hamas d'une photo la présentant comme "tuée par un bombardement" israélien.
Les hôpitaux en détresse

Au moins "179 corps" ont été enterrés dans une "fosse commune" creusée dans le complexe de l'hôpital al-Chifa, a annoncé son directeur à l'AFP, précisant que parmi eux figuraient sept bébés prématurés morts faute d'électricité pour les maintenir en vie.

Le ministère de la Santé à Gaza a lui dénoncé "une mauvaise mise en scène" après que l'armée israélienne a déclaré avoir des "indices" montrant que les combattants du Hamas avaient détenu des otages dans un hôpital pour enfants.

Faute de carburants et de médicaments, les décès se multiplient au sein de l'hôpital al-Chifa à Gaza (AFP)

"J'espère et je m'attends à des actions moins intrusives à propos de l'hôpital" al-Chifa, a déclaré le président américain Joe Biden. "L'hôpital doit être protégé", a-t-il ajouté.

Le chef de l'ONU Antonio Guterres est "très inquiet de la situation horrible et des pertes humaines importantes dans plusieurs hôpitaux à Gaza".

"Au nom de l'humanité, le secrétaire général appelle à un cessez-le-feu humanitaire immédiat", selon son porte-parole.
Accusations américaines

Les États-Unis ont accusé le Hamas, sur la base de leurs propres renseignements, d'utiliser des hôpitaux à Gaza pour des opérations militaires, et en particulier celui d'al-Chifa, autour duquel les combats font rage.

Le Hamas et le groupe palestinien Jihad islamique utilisent "un centre de commandement et de contrôle depuis l'hôpital al-Chifa" à Gaza, a affirmé mardi John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, allant ainsi dans le même sens que les autorités israéliennes.


"C'est un crime de guerre", a-t-il déclaré lors d'un entretien avec des journalistes à bord de l'avion qui emmène le président Joe Biden en Californie, où il doit rencontrer mercredi son homologue chinois.

Le porte-parole a indiqué que les deux groupes islamistes palestiniens utilisaient "certains hôpitaux de la bande de Gaza, y compris celui d'al-Chifa, et des tunnels se trouvant dessous, pour dissimuler et soutenir leurs opérations militaires et pour détenir des otages".

Il a en particulier assuré que ces sites servaient à stocker des armes, et a précisé que ces renseignements avaient été obtenus par les États-Unis eux-mêmes.

"Nous ne soutenons pas des frappes aériennes sur un hôpital et nous ne voulons pas d'échange de tirs dans un hôpital ou des gens innocents, démunis, malades, essaient simplement d'être soignés", a-t-il ajouté.

Un porte-parole du département d'État américain a lui indiqué que Washington demandait à ce que les patients soient "évacués en toute sécurité" et serait favorable à ce qu'une tierce partie prenne en charge ces opérations d'évacuation.
Pas d'accord pour la libération des otages

La branche armée du Hamas a accusé Israël de "tergiverser" dans les discussions, via une médiation qatarie, portant sur la possible libération de dizaines d'otages en échange de celle de "200 enfants et 75 femmes" incarcérés par Israël.

Joe Biden a déclaré croire à un accord sur une libération d'otages détenus par le Hamas. "Je parle chaque jour aux personnes impliquées. Je crois qu'un accord va être trouvé, mais je ne veux pas entrer dans les détails", a dit le président américain.

Des Israéliens défilent sur une autoroute depuis Tel Aviv en direction du Parlement israélien à Jérusalem pour demander la libération des otages (Photo de AHMAD GHARABLI/AFP)

Des proches d'otages détenus dans la bande de Gaza par le Hamas ont réclamé que le gouvernement israélien "approuve un accord ce soir pour ramener à la maison tous les otages de Gaza".

Le cabinet de guerre du Premier ministre Benjamin Netanyahu doit se réunir en soirée, alors que des proches d'otages ont commencé une marche de cinq jours qui doit les conduire de Tel-Aviv à Jérusalem pour finir devant son bureau.

"Nous savons qu'une décision peut être prise ce soir", affirme dans un communiqué le Forum des familles d'otages et disparus, demandant au gouvernement israélien de "ne pas bloquer un accord".

"Je veux dire aux dirigeants et aux décideurs : nous avons perdu patience. Nous voulons que nos familles et nos proches reviennent maintenant", ajoute Merav Leshem Gonen, une mère d'otage, citée dans ce communiqué.
Huit Palestiniens tués en Cisjordanie

Sept Palestiniens ont été tués lors d'une opération de l'armée israélienne dans la ville et le camp de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué le directeur de l'hôpital local. Un huitième a été tué près d'Hébron (sud).
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