Il semble que les jours des «lollars» soient désormais comptés et que le taux de 15.000 livres pour les retraits soit sur la voie de la disparition. Même si le chemin reste semé d’embûches et les problématiques nombreuses, l’espoir d’un retrait des fonds déposés dans les banques, sans décote, est, quelque part, de mise.
Apparemment, les jours des «lollars» sont désormais comptés. Le taux de 15.000 livres pour les retraits des comptes libellés en dollars serait aussi en voie de disparition.
Selon des sources proches de la Banque du Liban (BDL), cette idée a commencé à prendre forme quand un groupe de déposants a rencontré l’ancien gouverneur de la BDL, Riad Salamé, pour négocier des aménagements des restrictions imposées sur les comptes bancaires, afin que l’argent placé dans les banques avant 2019 ne soit plus décoté. À l’époque, il leur avait répondu que la décision ne lui appartenait pas et qu’il fallait attendre le budget de 2024 pour voir quel taux sera adopté. Si celui-ci est de 89.000 livres, alors tous les taux devront être unifiés à 89.000 livres.
Mais un problème se pose: la liquidité en livres libanaises. Si le taux du «lollar» passe à 89.000 livres, alors le plafond de conversion, actuellement de 1.600 dollars par mois, ne pourra pas excéder 300 dollars, indique-t-on de mêmes sources à Ici Beyrouth. Ce qui reviendra à peu près au même, à une trentaine de dollars près (27 millions et 24 millions).
Selon les mêmes sources, plusieurs autres problématiques demeurent, telles qu’une certaine injustice pour les détenteurs de comptes en «lollars» qui n’étaient pas éligibles au retrait mensuel de 1.600 dollars ou ceux qui profitent de la circulaire 158.
Néanmoins, courant 2024, des changements sont attendus pour aboutir progressivement à une unification du taux de change, indique-t-on de mêmes sources. On rappelle dans ce contexte que le taux de 15.000 livres pour un dollar n’est applicable que pour les «lollars». À court terme, le passage à 89.000 reste très compliqué, ce qui explique une volonté de relever progressivement les taux. Au début de l’année, le taux de 15.000 livres passera à environ 35.000 livres, ou peut-être un peu plus.
Les effets sur le taux de change dollar/livre sur le marché sont cependant difficiles à anticiper compte tenu de la complexité de la crise que traverse le Liban.
Concernant les fonctionnaires, le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, avait annoncé qu'il continuerait à payer les salaires du secteur public en dollars jusqu’à la fin de l’année.
Lancement de la plateforme, d’abord!
L’économiste en chef de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, relève les spéculations et les rumeurs qui circulent concernant ces retraits. Aucune d’elles n’est réaliste, selon lui, parce qu’il faut tout d’abord que la nouvelle plateforme de la Banque du Liban soit lancée, en collaboration avec Bloomberg. La BDL prévoyait ce lancement avant la fin de l’année, mais il a été reporté à cause de la guerre de Gaza et de la situation au Liban-Sud. La nouvelle plateforme va permettre à l’offre et à la demande de déterminer le taux de change réel du dollar au Liban et de l’unifier. «Ce n'est qu'à ce moment-là que les retraits des “lollars” au taux de change réel seront envisageables», indique-t-il.
M. Ghobril explique ensuite que si le taux de change passe à 89.000 livres pour les retraits, la BDL modifiera certainement la limite des retraits mensuels de 1.600 dollars, car le plafond de retraits mensuels de 24 millions de livres, fixé pour tous les déposants, restera en vigueur. «Quand le taux pour les retraits était de 8.000 livres, le plafond était de 3.000 dollars, et il est passé à 1.600 lorsque le taux est devenu de 15.000 livres, afin de conserver une limite de 24 millions de livres de retrait, par compte et par mois, pour éviter d’augmenter la masse monétaire en livres libanaises. Cela, d'autant plus que la BDL a réussi à retirer environ 24.000 milliards de livres libanaises du marché cette année, ce qui a rétréci la masse monétaire de 31% entre mi-novembre 2022 et mi-novembre 2023. Ainsi, si le taux du dollar est de 89.000 livres, le plafond sera modifié en conséquence», affirme-t-il.
La BDL n’a toutefois rien publié d’officiel à ce sujet. Selon M. Ghobril, il faut attendre une décision claire de la banque centrale à ce sujet.
Les termes «lollars» ou «dollars libanais» ont commencé à circuler en 2019, après que les banques libanaises ont imposé des restrictions sur les dépôts.
Il s’agit des fonds actuellement retenus dans les banques, que celles-ci ne restituent pas à leur valeur réelle à leurs clients depuis le début de la crise.
Si le Parlement et le gouvernement n’ont pas encore imposé un contrôle des capitaux, la BDL a émis plusieurs circulaires permettant aux clients des banques de retirer une partie de leurs fonds au compte-gouttes et/ou en subissant une décote.
Rappelons dans ce cadre que la Banque du Liban a relevé le taux du «lollar» de 8.000 LL à 15.000 LL, le 1ᵉʳ février dernier.
Apparemment, les jours des «lollars» sont désormais comptés. Le taux de 15.000 livres pour les retraits des comptes libellés en dollars serait aussi en voie de disparition.
Selon des sources proches de la Banque du Liban (BDL), cette idée a commencé à prendre forme quand un groupe de déposants a rencontré l’ancien gouverneur de la BDL, Riad Salamé, pour négocier des aménagements des restrictions imposées sur les comptes bancaires, afin que l’argent placé dans les banques avant 2019 ne soit plus décoté. À l’époque, il leur avait répondu que la décision ne lui appartenait pas et qu’il fallait attendre le budget de 2024 pour voir quel taux sera adopté. Si celui-ci est de 89.000 livres, alors tous les taux devront être unifiés à 89.000 livres.
Mais un problème se pose: la liquidité en livres libanaises. Si le taux du «lollar» passe à 89.000 livres, alors le plafond de conversion, actuellement de 1.600 dollars par mois, ne pourra pas excéder 300 dollars, indique-t-on de mêmes sources à Ici Beyrouth. Ce qui reviendra à peu près au même, à une trentaine de dollars près (27 millions et 24 millions).
Selon les mêmes sources, plusieurs autres problématiques demeurent, telles qu’une certaine injustice pour les détenteurs de comptes en «lollars» qui n’étaient pas éligibles au retrait mensuel de 1.600 dollars ou ceux qui profitent de la circulaire 158.
Néanmoins, courant 2024, des changements sont attendus pour aboutir progressivement à une unification du taux de change, indique-t-on de mêmes sources. On rappelle dans ce contexte que le taux de 15.000 livres pour un dollar n’est applicable que pour les «lollars». À court terme, le passage à 89.000 reste très compliqué, ce qui explique une volonté de relever progressivement les taux. Au début de l’année, le taux de 15.000 livres passera à environ 35.000 livres, ou peut-être un peu plus.
Les effets sur le taux de change dollar/livre sur le marché sont cependant difficiles à anticiper compte tenu de la complexité de la crise que traverse le Liban.
Concernant les fonctionnaires, le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, avait annoncé qu'il continuerait à payer les salaires du secteur public en dollars jusqu’à la fin de l’année.
Lancement de la plateforme, d’abord!
L’économiste en chef de la Byblos Bank, Nassib Ghobril, relève les spéculations et les rumeurs qui circulent concernant ces retraits. Aucune d’elles n’est réaliste, selon lui, parce qu’il faut tout d’abord que la nouvelle plateforme de la Banque du Liban soit lancée, en collaboration avec Bloomberg. La BDL prévoyait ce lancement avant la fin de l’année, mais il a été reporté à cause de la guerre de Gaza et de la situation au Liban-Sud. La nouvelle plateforme va permettre à l’offre et à la demande de déterminer le taux de change réel du dollar au Liban et de l’unifier. «Ce n'est qu'à ce moment-là que les retraits des “lollars” au taux de change réel seront envisageables», indique-t-il.
M. Ghobril explique ensuite que si le taux de change passe à 89.000 livres pour les retraits, la BDL modifiera certainement la limite des retraits mensuels de 1.600 dollars, car le plafond de retraits mensuels de 24 millions de livres, fixé pour tous les déposants, restera en vigueur. «Quand le taux pour les retraits était de 8.000 livres, le plafond était de 3.000 dollars, et il est passé à 1.600 lorsque le taux est devenu de 15.000 livres, afin de conserver une limite de 24 millions de livres de retrait, par compte et par mois, pour éviter d’augmenter la masse monétaire en livres libanaises. Cela, d'autant plus que la BDL a réussi à retirer environ 24.000 milliards de livres libanaises du marché cette année, ce qui a rétréci la masse monétaire de 31% entre mi-novembre 2022 et mi-novembre 2023. Ainsi, si le taux du dollar est de 89.000 livres, le plafond sera modifié en conséquence», affirme-t-il.
La BDL n’a toutefois rien publié d’officiel à ce sujet. Selon M. Ghobril, il faut attendre une décision claire de la banque centrale à ce sujet.
Les termes «lollars» ou «dollars libanais» ont commencé à circuler en 2019, après que les banques libanaises ont imposé des restrictions sur les dépôts.
Il s’agit des fonds actuellement retenus dans les banques, que celles-ci ne restituent pas à leur valeur réelle à leurs clients depuis le début de la crise.
Si le Parlement et le gouvernement n’ont pas encore imposé un contrôle des capitaux, la BDL a émis plusieurs circulaires permettant aux clients des banques de retirer une partie de leurs fonds au compte-gouttes et/ou en subissant une décote.
Rappelons dans ce cadre que la Banque du Liban a relevé le taux du «lollar» de 8.000 LL à 15.000 LL, le 1ᵉʳ février dernier.
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