Gaza: trois mineurs français libérés
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La cheffe de la diplomatie française Catherine Colonna s'est félicitée de la libération de trois mineurs français retenus en otage par le Hamas. Leur libération a été conclue dans le cadre de l'accord de trêve entre le mouvement islamiste et Israël.

Les trois mineurs français, otages du Hamas qui ont été libérés lundi soir, vont bien, s'est réjouie mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna sur la radio RTL, tout en soulignant «le choc psychologique».

«Des informations indirectes que j'ai, oui», ils vont bien, a-t-elle déclaré. «Il y a un suivi médical classique, comme toujours dans ces cas mais ils ne semblent pas éprouvés au-delà de cette terrible détention -- 50 jours -- et de ce qu'elle a pu représenter de choc psychologique, de difficultés de vie quotidienne».

Erez et Sahar Kalderon, 12 et 16 ans, et Eitan Yahalomi, 12 ans, étaient arrivés lundi soir en Israël dans le cadre de l'accord de trêve avec le mouvement islamiste palestinien.

Ils avaient été capturés en Israël lors des attaques du 7 octobre.

Les nouvelles «sont bonnes d'abord parce que évidemment cette libération est un réel soulagement et nous le partageons avec la mère de Sahar et Erez, et la grand-mère de Ethan», a ajouté la ministre qui doit s'entretenir avec les familles dans la journée.

«Nous partageons leur joie, leur immense soulagement même si nous devons savoir que ce sont des familles qui sont éprouvées, qui ont perdu un proche ou qui sont sans nouvelle d'un parent», a-t-elle souligné.

Elle a rappelé que le président Emmanuel Macron et elle-même avaient rencontré les familles et que tout le monde restait mobilisé pour faire libérer les cinq autres Français dont certains sont otages, d'autres toujours portés disparus faute de preuve de vie.

Le jeune franco-israélien Eitan Yahalomi, 12 ans, un des otages du Hamas libérés lundi soir, a vécu "des horreurs" pendant sa captivité à Gaza, a témoigné mardi sa tante sur BFMTV, évoquant des coups portés à son encontre par "des civils" palestiniens.

"Eitan a passé (vécu) des horreurs là-bas", a témoigné Deborah Cohen sur BFMTV. "Arrivé à Gaza, des civils l'ont tapé", "il a été frappé à l'entrée de Gaza" alors que "c'est un enfant de 12 ans", a-t-elle déploré, sur la base d'échanges avec la maman de son neveu.

"Le Hamas l'a obligé à regarder" des exactions commises et filmées le 7 octobre par ses combattants, a-t-elle affirmé. "Chaque fois qu'un enfant pleurait, ils le menaçaient avec une arme pour qu'il se taise", a poursuivi Mme Cohen.


De son côté, Catherine Colonna a fait part de négociations «difficiles» entre le Qatar, qui fait l'intermédiaire, le Hamas et Israël.

«Jusqu'au dernier moment, on ne sait pas», a-t-elle expliqué, soulignant que c'est le Hamas, «organisation terroriste responsable d'attentats atroces, abominables, barbares», qui remet des listes au Qatar.

«Puis les otages qui sont appelés à être libérés sont réunis par le même Hamas. Il faut les rassembler, les ramener jusqu'au point de contact qui est le CICR», a-t-elle poursuivi.

«Mais parfois, il y a des discussions sur des noms, le nombre de personnes, la qualité de la personne, si une personne n'a pas pu être retrouvée ou être rassemblée à temps», a-t-elle également dit, expliquant que certains otages étaient aux mains du Hamas, d'autres aux mains du Jihad islamique, d'autres encore «aux mains d'individus».

«À la fin de la journée (hier), on a un grand ouf de soulagement, je ne vous le cache pas», a-t-elle enfin confié.

Alors que deux autres listes d'otages à libérer sont en préparation à la faveur de la prolongation de deux jours de la trêve accordée par Israël, Catherine Colonna a une nouvelle souligné que la France souhaitait une «trêve durable» pour faire libérer «tous les otages».

Quelque 240 personnes ont été enlevées le 7 octobre.

Elle a par ailleurs souligné la nécessité d'œuvrer à un cessez-le-feu, à une solution politique, «contribuer à la désescalade».

«Nous sommes préoccupés par les risques d'embrasement de la région. Ces risques demeurent réels», a enfin souligné Catherine Colonna.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP
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