©(Pedro RANCES MATTEY, AFP)
Le référendum portant sur la question de l’annexion par le Venezuela de l’Essequibo, une province guyanienne, a été remporté à 95% par le camp du «oui», selon un résultat publié lundi 4 décembre. Pour autant, il paraît peu probable que le régime de Nicolas Maduro tente de s’emparer par la force de ce territoire riche en ressources naturelles.
Les électeurs du Venezuela ont plébiscité, dimanche, une intégration à leur pays de la région riche en pétrole de l’Essequibo, lors d’un référendum consultatif organisé par Caracas pour légitimer ses prétentions sur ce territoire qu’il dispute au Guyana.
Le vote s’est conclu par une victoire du oui, avec plus de 95% de suffrages en ce sens aux cinq questions posées, a indiqué le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas fourni de chiffre de participation.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s’est félicité d’une victoire «écrasante». «Nous avons réalisé les premiers pas d’une nouvelle étape historique dans la lutte pour ce qui nous appartient, pour récupérer ce que les libérateurs nous ont laissé», a-t-il estimé.
Affluence modérée
Au cours de la journée, des journalistes de l’AFP à Caracas, Ciudad Guayana, capitale de la région vénézuélienne limitrophe de l’Essequibo, ou à San Cristobal (sud-ouest), n’avaient constaté qu’une affluence modérée dans les bureaux de vote.
Le CNE a indiqué que le scrutin a recueilli près de 10,5 millions de «votes». Quelque 20,7 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes.
Ce chiffre du nombre de votes, sans annonce officielle de la participation, a généré une polémique, l’opposition accusant le pouvoir de tenter de masquer un fort taux d’abstention et soulignant que 10,5 millions «de votes» ne signifient pas 10,5 millions de votants.
Henrique Capriles, deux fois candidat de l’opposition à la présidentielle a relayé sur X un chiffre de «2.110.864» votants, chacun ayant droit à jusqu’à cinq votes, un «échec retentissant» selon lui.
«Il est très difficile de comprendre de tels résultats», a quant à lui déclaré Luis Vicente León, directeur de l’institut de sondage Datanalisis.
Contacté par l’AFP, le CNE n’a pas immédiatement fourni de nombre de votants.
Le référendum, en cinq questions, demandait notamment aux Vénézuéliens s’ils sont d’accord pour ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par le Guyana, et pour intégrer le territoire au Venezuela.
Ce résultat n’aura toutefois pas de conséquences concrètes à court terme: le territoire se trouve au Guyana et il ne s’agit pas d’un vote d’autodétermination. Le scrutin a suscité des inquiétudes à Georgetown, la capitale du Guyana, et sur la scène internationale.
L’opposition qui, dans son ensemble, revendique l’Essequibo, s’est montrée réservée, tiraillée entre ses convictions et sa volonté de ne pas soutenir le pouvoir avant la présidentielle de 2024. La principale opposante, Maria Corina Machado, a qualifié le référendum de «distraction» dans un contexte de crise.
«Rien à craindre»
Caracas a assuré qu’il ne cherchait pas un motif pour envahir la zone, comme le craint à terme le Guyana, où des milliers de personnes ont formé des chaînes humaines pour montrer leur attachement au territoire.
Dimanche, le président guyanien Irfaan Ali a assuré à ses compatriotes qu’«il n’y a rien à craindre dans les heures, les jours et les mois à venir».
«Notre première ligne de défense est la diplomatie et nous sommes dans une position très, très forte», a-t-il ajouté, soulignant que le pays dispose d’un vaste soutien international et appelant Caracas à «la maturité et la responsabilité».
Après des appels d’offres pétroliers guyaniens et une nouvelle découverte d’or noir en octobre, la tension est montée ces derniers mois.
«Bon sens»
Le Venezuela revendique depuis des décennies ce territoire (parfois appelé Guayana Esequiba) de 160.000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population.
Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol.
Le Guyana, qui dispose de réserves de pétrole per capita parmi les plus grandes du monde, estime que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage. Le pays a saisi la CIJ, plus haute instance judiciaire de l’ONU, pour la faire valider.
Georgetown avait par ailleurs aussi saisi en vain la CIJ pour tenter de faire stopper le référendum.
Depuis la COP28 à Dubaï, Luiz Inacio Lula da Silva, le président du Brésil, voisin des deux pays, a «espéré que le bon sens va prévaloir».
«S’il y a une chose dont le monde n’a pas besoin, dont l’Amérique du Sud n’a pas besoin, c’est de troubles», avait-t-il souligné avant les résultats.
En marge du scrutin, des figures du pouvoir vénézuélien ont diffusé une vidéo montrant des Amérindiens du territoire remplaçant un drapeau guyanien par un autre vénézuélien. Vidéo qualifiée de «fausse» et de «propagande de guerre» par Georgetown.
Malo Pinatel, avec AFP
Les électeurs du Venezuela ont plébiscité, dimanche, une intégration à leur pays de la région riche en pétrole de l’Essequibo, lors d’un référendum consultatif organisé par Caracas pour légitimer ses prétentions sur ce territoire qu’il dispute au Guyana.
Le vote s’est conclu par une victoire du oui, avec plus de 95% de suffrages en ce sens aux cinq questions posées, a indiqué le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas fourni de chiffre de participation.
Le président vénézuélien Nicolas Maduro s’est félicité d’une victoire «écrasante». «Nous avons réalisé les premiers pas d’une nouvelle étape historique dans la lutte pour ce qui nous appartient, pour récupérer ce que les libérateurs nous ont laissé», a-t-il estimé.
Affluence modérée
Au cours de la journée, des journalistes de l’AFP à Caracas, Ciudad Guayana, capitale de la région vénézuélienne limitrophe de l’Essequibo, ou à San Cristobal (sud-ouest), n’avaient constaté qu’une affluence modérée dans les bureaux de vote.
Le CNE a indiqué que le scrutin a recueilli près de 10,5 millions de «votes». Quelque 20,7 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes.
Ce chiffre du nombre de votes, sans annonce officielle de la participation, a généré une polémique, l’opposition accusant le pouvoir de tenter de masquer un fort taux d’abstention et soulignant que 10,5 millions «de votes» ne signifient pas 10,5 millions de votants.
Henrique Capriles, deux fois candidat de l’opposition à la présidentielle a relayé sur X un chiffre de «2.110.864» votants, chacun ayant droit à jusqu’à cinq votes, un «échec retentissant» selon lui.
«Il est très difficile de comprendre de tels résultats», a quant à lui déclaré Luis Vicente León, directeur de l’institut de sondage Datanalisis.
Contacté par l’AFP, le CNE n’a pas immédiatement fourni de nombre de votants.
Le référendum, en cinq questions, demandait notamment aux Vénézuéliens s’ils sont d’accord pour ne pas reconnaître la compétence de la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par le Guyana, et pour intégrer le territoire au Venezuela.
Ce résultat n’aura toutefois pas de conséquences concrètes à court terme: le territoire se trouve au Guyana et il ne s’agit pas d’un vote d’autodétermination. Le scrutin a suscité des inquiétudes à Georgetown, la capitale du Guyana, et sur la scène internationale.
L’opposition qui, dans son ensemble, revendique l’Essequibo, s’est montrée réservée, tiraillée entre ses convictions et sa volonté de ne pas soutenir le pouvoir avant la présidentielle de 2024. La principale opposante, Maria Corina Machado, a qualifié le référendum de «distraction» dans un contexte de crise.
«Rien à craindre»
Caracas a assuré qu’il ne cherchait pas un motif pour envahir la zone, comme le craint à terme le Guyana, où des milliers de personnes ont formé des chaînes humaines pour montrer leur attachement au territoire.
Dimanche, le président guyanien Irfaan Ali a assuré à ses compatriotes qu’«il n’y a rien à craindre dans les heures, les jours et les mois à venir».
«Notre première ligne de défense est la diplomatie et nous sommes dans une position très, très forte», a-t-il ajouté, soulignant que le pays dispose d’un vaste soutien international et appelant Caracas à «la maturité et la responsabilité».
Après des appels d’offres pétroliers guyaniens et une nouvelle découverte d’or noir en octobre, la tension est montée ces derniers mois.
«Bon sens»
Le Venezuela revendique depuis des décennies ce territoire (parfois appelé Guayana Esequiba) de 160.000 km2 représentant plus des deux tiers du Guyana et où vivent 125.000 personnes, soit un cinquième de sa population.
Caracas soutient que le fleuve Essequibo doit être la frontière naturelle, comme en 1777 à l’époque de l’empire espagnol.
Le Guyana, qui dispose de réserves de pétrole per capita parmi les plus grandes du monde, estime que la frontière date de l’époque coloniale anglaise et que celle-ci a été entérinée en 1899 par une cour d’arbitrage. Le pays a saisi la CIJ, plus haute instance judiciaire de l’ONU, pour la faire valider.
Georgetown avait par ailleurs aussi saisi en vain la CIJ pour tenter de faire stopper le référendum.
Depuis la COP28 à Dubaï, Luiz Inacio Lula da Silva, le président du Brésil, voisin des deux pays, a «espéré que le bon sens va prévaloir».
«S’il y a une chose dont le monde n’a pas besoin, dont l’Amérique du Sud n’a pas besoin, c’est de troubles», avait-t-il souligné avant les résultats.
En marge du scrutin, des figures du pouvoir vénézuélien ont diffusé une vidéo montrant des Amérindiens du territoire remplaçant un drapeau guyanien par un autre vénézuélien. Vidéo qualifiée de «fausse» et de «propagande de guerre» par Georgetown.
Malo Pinatel, avec AFP
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