L'ONU se prononcera sur cessez-le-feu à Gaza
Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunira vendredi sous la pression du secrétaire général António Guterres et votera en faveur d'un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza après des semaines d'une guerre dévastatrice. Malgré le nombre croissant de victimes civiles et les conditions de vie catastrophiques dans le territoire palestinien en raison des bombardements israéliens, l'issue de la session reste incertaine.

Sous pression du secrétaire général, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer vendredi sur un appel à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" dans la bande de Gaza, un vote à l'issue incertaine dans un contexte diplomatique tendu.

Dans une lettre adressée mercredi aux membres du Conseil, Antonio Guterres a invoqué explicitement l'article 99 de la Charte des Nations unies qui permet au secrétaire général "d'attirer l'attention du Conseil" sur un dossier qui "pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationale". Une première depuis des décennies.

"Avec les bombardements constants des forces armées israéliennes, et en l'absence d'abris ou du minimum pour survivre, je m'attends à un effondrement total de l'ordre public bientôt en raison des conditions désespérées, ce qui rendrait impossible une aide humanitaire même limitée" à Gaza, écrivait-il dans cette lettre, réclamant à nouveau un "cessez-le-feu humanitaire" pour éviter des conséquences "irréversibles" pour les Palestiniens et la région.

Suite à la lettre inédite d'Antonio Guterres, les Émirats arabes unis ont préparé un projet de résolution, qui sera soumis au vote du Conseil vendredi, a indiqué la présidence équatorienne du Conseil de sécurité.




Les bombardements et les tirs d'artillerie incessants d'Israël ont réduit la majeure partie de la bande de Gaza à l'état de ruines.

L'offensive terrestre d'Israël à Gaza a fait près de 17 200 morts, pour la plupart des civils, selon les autorités de Gaza. L'un d'entre eux, le poète palestinien Refaat Alareer, professeur et cofondateur du projet "We Are Not Numbers", a été tué par une frappe israélienne.

En novembre, Refaat Alareer avait publié sur X un poème devenu viral intitulé "If I must die" ("Si je devais mourir") qui se conclut par ces mots: "Que cela apporte de l'espoir, que cela soit un conte".

La violence en Cisjordanie s'est intensifiée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les forces israéliennes ayant abattu six Palestiniens dans le camp de réfugiés d'Al-Fara vendredi , selon le ministère palestinien de la santé.

Les autorités israéliennes affirment que le camp de réfugiés de Jénine en Cisjordanie est devenu une "plaque tournante du terrorisme", tandis que l'Autorité palestinienne fait état d'au moins 263 Palestiniens tués par les tirs israéliens et les attaques des colons dans le cadre du conflit en cours.

Médecins sans frontières (MSF) note une tendance inquiétante en Cisjordanie: depuis le début de la guerre, les Palestiniens tués par balle sont plus souvent touchés à la tête et au torse qu'aux membres.

Maria Chami, avec AFP
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