©L'opposant russe, Alexeï Navalny, dans un tribunal en Russie en 2021. (Service de presse du tribunal / AFP)
M. Navalny avait disparu début décembre de la colonie pénitentiaire de la région de Vladimir, à 250 kilomètres à l'est de Moscou, où il était jusque-là détenu, ce qui signifiait son probable transfert vers un autre établissement.
«Nous avons trouvé Navalny. Il est dans la colonie pénitentiaire numéro 3 de la localité de Kharp», a affirmé sa porte-parole, Kira Iarmych, sur X (ex-Twitter), indiquant que l'opposant «va bien» et que son avocat lui a rendu visite lundi.
Kharp, petite localité d'environ 5.000 habitants, est située en Iamalo-Nénétsie, région reculée du Nord de la Russie. Elle se trouve au-delà du cercle polaire arctique et plusieurs colonies pénitentiaires y sont situées.
Les États-Unis se sont dits lundi «profondément inquiets» des «conditions de détention» d'Alexeï Navalny. Ils ont une nouvelle fois exigé la «libération immédiate» du quadragénaire, exhortant la Russie à mettre fin à son «ciblage pernicieux».
Selon l'un de ses proches collaborateurs, Ivan Jdanov, il est détenu dans «l'une des colonies les plus septentrionales et les plus éloignées» de Russie. «Les conditions y sont difficiles», a-t-il expliqué sur X.
«Il est très difficile de s'y rendre et il n'y a pas de système de distribution de lettres ou (d'accès téléphonique)», a-t-il ajouté.
«Isoler Alexeï»
Selon le verdict d'«extrémisme» prononcé contre M. Navalny, l'opposant doit purger sa peine dans une colonie à «régime spécial», la catégorie d'établissements où les conditions de détention sont les plus rudes et qui sont d'ordinaire réservés aux condamnés à perpétuité et aux détenus les plus dangereux.
Une colonie à «régime spécial» est justement située à Kharp, la colonie numéro 18 Hibou polaire», bien que M. Navalny soit actuellement détenu dans une autre.
« Dès le début, il est clairement apparu que les autorités voulaient isoler Alexeï, en particulier avant l'élection» présidentielle prévue en mars 2024, a encore réagi Ivan Jdanov.
Les transferts d'une colonie pénitentiaire à une autre en Russie prennent souvent plusieurs semaines de voyage par train avec des étapes, les proches des détenus restant sans nouvelles pendant cette période.
Cette absence de nouvelles concernant l'opposant avait suscité la préoccupation de plusieurs capitales occidentales et de l'ONU.
Le mouvement de M. Navalny a été méthodiquement éradiqué ces dernières années par les autorités, poussant ses collaborateurs et alliés à l'exil ou en prison.
Son Fonds de lutte contre la corruption a été déclaré «extrémiste» en 2021 et les autorités ont lancé jeudi un avis de recherche contre sa directrice, Maria Pevtchikh, qui a fui à l'étranger.
Début décembre, les autorités russes ont engagé de nouvelles poursuites pour «vandalisme» contre le charismatique militant anticorruption, ce qui pourrait ajouter trois années de détention supplémentaires à sa peine.
Face à une opposition laminée et à la répression de toute voix critique dans le pays, Vladimir Poutine vise, lui, un nouveau mandat de six ans au Kremlin lors de la présidentielle de mars prochain, un mandat qui le portera jusqu'en 2030, année de ses 78 ans.
Avec AFP
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