Le sujet épineux de l’unicité du taux de change du dollar face à la livre libanaise n’a pas été tranché lors de la réunion du Conseil des ministres de mercredi, consacrée à l’examen du projet du budget 2022. Pourtant, ce taux est la référence pour le calcul des chiffres clés du budget.
Le ministre des Finances, Youssef el Khalil, a soulevé cette variable dans le préambule du projet de budget la considérant comme «l’un des plus grands défis dans la préparation du budget». Il a souligné que la multiplicité des taux de change a entrainé une multitude de «déformations», en particulier au niveau des finances publiques, soulignant, dans le même document, que «la correction du taux de change est un fondement de la guérison de la crise financière».
Le grand argentier a également évoqué son intention d'adopter un «taux de change réaliste», fixant le taux moyen de la livre libanaise au cours du dernier trimestre de 2021 à environ 20 000 livres et 10 083 pendant toute l'année. Le ministère a prévu aussi, dans le document, un déficit budgétaire total d'environ 2,3% du PIB, contre 1,1% en 2021.
Par ailleurs, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres de mercredi, le ministre de l’Information par intérim Abbas Halabi a confirmé cette orientation en déclarant, en réponse à une question, que la tendance au sein du gouvernement est l’adoption d’«un taux de change de référence»
Encore un nouveau taux de change
Un taux de change de référence ou un taux de change moyen signifie explicitement un élargissement de la panoplie des taux de change déjà existants sur le marché, souligne un fiscaliste, interrogé par Ici Beyrouth. Autrement dit, de tels taux entraineront la mise en œuvre de différents taux de collecte des revenus ou de paiement des dépenses entre le taux le plus bas ou le plus élevé que le taux moyen ou de référence. « Il faut simplement regarder ce qui se passe sur le marché syrien voisin pour trouver le bon taux de change de la livre contre le dollar au Liban, permettant ainsi d’endiguer toute contrebande», souligne un ancien ministre de l’Economie. Quant à un ancien haut cadre de la Banque centrale, il préconise une révision, chaque trimestre, du taux de change de référence du budget dans le respect du principe de l’annualité de la Loi de finances.
Le marché noir
L'effet de la multiplicité des taux de change et son augmentation dans le cadre du budget contribueront à court terme à une hausse du taux sur le marché parallèle, car tous les encaissements et paiements se feront en livres libanaises à des prix gonflés. Ce qui augmenterait à nouveau significativement la masse de livres libanaises en circulation sur le marché d'autant plus que les dépenses prévues dans le projet de budget dépassent 49 milliards de livres, et le déficit logique attendu dépassera 25 mille milliards de livres, selon plusieurs experts.
Le budget et le FMI
La grande question demeure celle de savoir si le gouvernement saura approuver un projet de budget dont les recettes seront «consistantes», «stables» et «durables». Ces adjectifs sont des requis du Fonds monétaire international (FMI), souligne une source proche du Fonds, qui ajoute qu’un accord entre le Liban et le FMI est «faisable». Une fois que le Liban entamera la phase des négociations –il en est encore à la phase des consultations- les dispositions de l’accord entre les deux parties seront élaborées, en partenariat.
Le 12ème provisoire
Alors que temps presse et l’approbation n’est pas pour demain, le chef de l’Etat Michel Aoun a signé le décret 8728 en date du mercredi 26 janvier 2022 portant sur le transfert au Parlement du projet de loi visant à autoriser la collecte des recettes, comme par le passé, et le décaissement des dépenses à partir du 1er février 2022, et ce, jusqu’à la promulgation de la loi de finances 2022, sur la base de la règle du 12ème provisoire, qui tiendrait compte des crédits qui seront ajoutés ou supprimés du budget 2022 lors de son approbation.
Le ministre des Finances, Youssef el Khalil, a soulevé cette variable dans le préambule du projet de budget la considérant comme «l’un des plus grands défis dans la préparation du budget». Il a souligné que la multiplicité des taux de change a entrainé une multitude de «déformations», en particulier au niveau des finances publiques, soulignant, dans le même document, que «la correction du taux de change est un fondement de la guérison de la crise financière».
Le grand argentier a également évoqué son intention d'adopter un «taux de change réaliste», fixant le taux moyen de la livre libanaise au cours du dernier trimestre de 2021 à environ 20 000 livres et 10 083 pendant toute l'année. Le ministère a prévu aussi, dans le document, un déficit budgétaire total d'environ 2,3% du PIB, contre 1,1% en 2021.
Par ailleurs, à l’issue de la réunion du Conseil des ministres de mercredi, le ministre de l’Information par intérim Abbas Halabi a confirmé cette orientation en déclarant, en réponse à une question, que la tendance au sein du gouvernement est l’adoption d’«un taux de change de référence»
Encore un nouveau taux de change
Un taux de change de référence ou un taux de change moyen signifie explicitement un élargissement de la panoplie des taux de change déjà existants sur le marché, souligne un fiscaliste, interrogé par Ici Beyrouth. Autrement dit, de tels taux entraineront la mise en œuvre de différents taux de collecte des revenus ou de paiement des dépenses entre le taux le plus bas ou le plus élevé que le taux moyen ou de référence. « Il faut simplement regarder ce qui se passe sur le marché syrien voisin pour trouver le bon taux de change de la livre contre le dollar au Liban, permettant ainsi d’endiguer toute contrebande», souligne un ancien ministre de l’Economie. Quant à un ancien haut cadre de la Banque centrale, il préconise une révision, chaque trimestre, du taux de change de référence du budget dans le respect du principe de l’annualité de la Loi de finances.
Le marché noir
L'effet de la multiplicité des taux de change et son augmentation dans le cadre du budget contribueront à court terme à une hausse du taux sur le marché parallèle, car tous les encaissements et paiements se feront en livres libanaises à des prix gonflés. Ce qui augmenterait à nouveau significativement la masse de livres libanaises en circulation sur le marché d'autant plus que les dépenses prévues dans le projet de budget dépassent 49 milliards de livres, et le déficit logique attendu dépassera 25 mille milliards de livres, selon plusieurs experts.
Le budget et le FMI
La grande question demeure celle de savoir si le gouvernement saura approuver un projet de budget dont les recettes seront «consistantes», «stables» et «durables». Ces adjectifs sont des requis du Fonds monétaire international (FMI), souligne une source proche du Fonds, qui ajoute qu’un accord entre le Liban et le FMI est «faisable». Une fois que le Liban entamera la phase des négociations –il en est encore à la phase des consultations- les dispositions de l’accord entre les deux parties seront élaborées, en partenariat.
Le 12ème provisoire
Alors que temps presse et l’approbation n’est pas pour demain, le chef de l’Etat Michel Aoun a signé le décret 8728 en date du mercredi 26 janvier 2022 portant sur le transfert au Parlement du projet de loi visant à autoriser la collecte des recettes, comme par le passé, et le décaissement des dépenses à partir du 1er février 2022, et ce, jusqu’à la promulgation de la loi de finances 2022, sur la base de la règle du 12ème provisoire, qui tiendrait compte des crédits qui seront ajoutés ou supprimés du budget 2022 lors de son approbation.
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