Cela devenait inéluctable… Les raids aériens et les frappes lancés dans la nuit de jeudi par les États-Unis et le Royaume-Uni contre plus d’une douzaine d’installations militaires et de positions tenues par les Houthis pro-iraniens dans plusieurs villes yéménites, dont la capitale Sanaa et le port de Hodeida, étaient prévisibles. La recrudescence des attaques par drones, et même par missiles, menées en mer Rouge par l’un des principaux instruments guerriers de Téhéran (les Houthis) – après le Hezbollah et la «mobilisation populaire» en Irak – menaçait de plus en plus le trafic maritime commercial dans la zone de Bab el-Mandeb. Le communiqué de la Maison-Blanche publié à la fin des frappes, peu avant 2 heures 30 dans la nuit de jeudi, a pris bien soin d’indiquer, fort à propos, que plus de 50 pays ont été lésés par les attaques des Houthis en mer Rouge et non moins de 2000 navires ont été contraints de modifier leur trajet, entrainant une hausse des coûts du transport maritime, et donc des prix à la consommation pour certains produits dans nombre de pays.
Dès jeudi en fin de soirée, des médias américains et britanniques rapportaient déjà qu’une opération contre les Houthis au Yémen était imminente, ce qui a vraisemblablement laissé aux alliés de Téhéran suffisamment de temps pour prendre les mesures adéquates afin de réduire les dégâts et les pertes. Ces fuites médiatiques auraient-elles été orchestrées afin de limiter la portée des frappes américaines et britanniques et leur donner uniquement la dimension d’un sérieux avertissement aux suppôts des pasdaran? L’hypothèse pourrait être corroborée par la déclaration faite dans la nuit de jeudi par un haut responsable US qui a écarté toute «volonté d’escalade» après l’attaque occidentale.
Quelle que soit la suite des événements dans l’immédiat, les frappes lancées par les forces américaines et britanniques, avec «l’appui de l’Australie, des Pays-Bas, du Bahreïn et du Canada», comme l’a indiqué une source haut placée du Pentagone, confirment ce qui constitue une lapalissade, mais que certains observateurs se plaisent à occulter, à savoir le caractère global du conflit avec la République islamique iranienne. Et un conflit global nécessite une riposte globale. Et radicale. Le Pentagone soulignait récemment que depuis le 7 octobre dernier, les forces et les bases américaines en Irak et en Syrie ont été la cible de 130 attaques…
Dans ce genre de situation, une réaction limitée et ponctuelle constitue un stimulus pour l’adversaire et entraine inexorablement une escalade dans les actes d’hostilité… Surtout si ces derniers sont sous-tendus par une idéologie – de surcroît théocratique – et une vision géopolitique tenant très peu compte des intérêts les plus élémentaires des populations d’autres pays prétendument «alliés». L’on a souvent tendance à oublier que dans le sillage de l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeiny, en 1979, les pasdaran s’étaient fixés comme objectif stratégique, dès le départ, l’exportation de la Révolution islamique. Ils se sont dotés à cette fin de tous les attributs d’un État dans l’État: puissante armée parallèle, activités économiques autonomes à grande échelle, contrôle de ports importants, compagnie d’aviation, Service de Renseignements, circuits financiers (souvent douteux) etc.
Fidèles à leurs principes, les pasdaran ont joint dans ce cadre l’acte à la parole. Leur vaste opération d’exportation de la Révolution islamique initiée avec détermination et professionnalisme à la fin des années 1970 s’est traduite par une déstabilisation rampante et progressive de l’ensemble de la région. De leur aveu même, ils ont réussi à imposer leur emprise sur l’Irak, le Yémen, la Syrie, Gaza et, évidemment, le Liban, avec des tentatives, avortées, au Bahreïn, parallèlement à leur campagne médiatique et politique assidue contre l’Arabie saoudite.
Les tentacules des «Gardiens de la Révolution islamique» ont été ainsi déployées et mises en place lentement mais sûrement, jusqu’à atteindre la phase du contrôle des centres de décision étatiques. La guerre de Gaza, les affrontements au Liban-Sud, les soubresauts sécuritaires en Irak et en Syrie ainsi que les tensions qui secouent l’ensemble de la région depuis octobre dernier sont les conséquences directes, et prévisibles, de l’extension progressive, étalée sur plus de quatre décennies, de ces tentacules du nouvel empire perse.
Le conflit est global. La riposte se doit donc d’être globale, bien au-delà de «l’avertissement». À défaut, l’entreprise de déstabilisation, si elle n’est pas radicalement stoppée, poursuivra sa dangereuse expansion. Plus que jamais, c’est un nouvel ordre régional qui doit être imposé aux mollahs radicaux de Téhéran. C’est alors que les diverses têtes de pont de la République islamique pourront peut-être se résigner à s’engager sur la voie d'une paix durable et de l’ouverture sur «l’autre». Surtout au Liban...
Dès jeudi en fin de soirée, des médias américains et britanniques rapportaient déjà qu’une opération contre les Houthis au Yémen était imminente, ce qui a vraisemblablement laissé aux alliés de Téhéran suffisamment de temps pour prendre les mesures adéquates afin de réduire les dégâts et les pertes. Ces fuites médiatiques auraient-elles été orchestrées afin de limiter la portée des frappes américaines et britanniques et leur donner uniquement la dimension d’un sérieux avertissement aux suppôts des pasdaran? L’hypothèse pourrait être corroborée par la déclaration faite dans la nuit de jeudi par un haut responsable US qui a écarté toute «volonté d’escalade» après l’attaque occidentale.
Quelle que soit la suite des événements dans l’immédiat, les frappes lancées par les forces américaines et britanniques, avec «l’appui de l’Australie, des Pays-Bas, du Bahreïn et du Canada», comme l’a indiqué une source haut placée du Pentagone, confirment ce qui constitue une lapalissade, mais que certains observateurs se plaisent à occulter, à savoir le caractère global du conflit avec la République islamique iranienne. Et un conflit global nécessite une riposte globale. Et radicale. Le Pentagone soulignait récemment que depuis le 7 octobre dernier, les forces et les bases américaines en Irak et en Syrie ont été la cible de 130 attaques…
Dans ce genre de situation, une réaction limitée et ponctuelle constitue un stimulus pour l’adversaire et entraine inexorablement une escalade dans les actes d’hostilité… Surtout si ces derniers sont sous-tendus par une idéologie – de surcroît théocratique – et une vision géopolitique tenant très peu compte des intérêts les plus élémentaires des populations d’autres pays prétendument «alliés». L’on a souvent tendance à oublier que dans le sillage de l’arrivée au pouvoir de l’Ayatollah Khomeiny, en 1979, les pasdaran s’étaient fixés comme objectif stratégique, dès le départ, l’exportation de la Révolution islamique. Ils se sont dotés à cette fin de tous les attributs d’un État dans l’État: puissante armée parallèle, activités économiques autonomes à grande échelle, contrôle de ports importants, compagnie d’aviation, Service de Renseignements, circuits financiers (souvent douteux) etc.
Fidèles à leurs principes, les pasdaran ont joint dans ce cadre l’acte à la parole. Leur vaste opération d’exportation de la Révolution islamique initiée avec détermination et professionnalisme à la fin des années 1970 s’est traduite par une déstabilisation rampante et progressive de l’ensemble de la région. De leur aveu même, ils ont réussi à imposer leur emprise sur l’Irak, le Yémen, la Syrie, Gaza et, évidemment, le Liban, avec des tentatives, avortées, au Bahreïn, parallèlement à leur campagne médiatique et politique assidue contre l’Arabie saoudite.
Les tentacules des «Gardiens de la Révolution islamique» ont été ainsi déployées et mises en place lentement mais sûrement, jusqu’à atteindre la phase du contrôle des centres de décision étatiques. La guerre de Gaza, les affrontements au Liban-Sud, les soubresauts sécuritaires en Irak et en Syrie ainsi que les tensions qui secouent l’ensemble de la région depuis octobre dernier sont les conséquences directes, et prévisibles, de l’extension progressive, étalée sur plus de quatre décennies, de ces tentacules du nouvel empire perse.
Le conflit est global. La riposte se doit donc d’être globale, bien au-delà de «l’avertissement». À défaut, l’entreprise de déstabilisation, si elle n’est pas radicalement stoppée, poursuivra sa dangereuse expansion. Plus que jamais, c’est un nouvel ordre régional qui doit être imposé aux mollahs radicaux de Téhéran. C’est alors que les diverses têtes de pont de la République islamique pourront peut-être se résigner à s’engager sur la voie d'une paix durable et de l’ouverture sur «l’autre». Surtout au Liban...
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