Tempête: les Libanais grelottent

Dans les régions qui vivent dans la précarité, le chauffage à l'ombre de la tempête est de plus en plus problématique en raison de la pénurie de mazout.




 

Du nord au sud, le Liban s’est couvert de blanc jeudi après le passage de la tempête, une des plus violentes que le pays a connue depuis plusieurs années. La neige est tombée à très basse altitude, couvrant le littoral de Jbeil et du Liban-Sud, jusqu’en milieu de matinée. Le risque de verglas persiste, d’où l’appel à la précaution lancé aux automobilistes. D’ailleurs, en altitude, la circulation était difficile en ce jeudi, les routes étant toujours bloquées. Dans certaines régions, les municipalités se sont attelées à déblayer uniquement les principaux axes routiers pour faciliter les déplacements urgents, ainsi que l’accès aux pharmacies, hôpitaux et centres de soins.


Au-delà de la beauté du paysage, une pareille tempête et la saison froide sont synonymes d’un vrai calvaire pour les familles démunies, principalement celles qui, parmi elles, vivent dans la précarité en altitude. C’est le cas de milliers de familles libanaises et de réfugiés dans la Békaa, à Baalbeck-Hermel et au Liban-Nord, où chauffer les habitations est une tâche presque impossible, notamment avec la pénurie de mazout. Au cas où il est disponible, le bidon de 20 litres était vendu jeudi à 17 dollars dans certaines stations de la Békaa, au taux du marché parallèle.

Une situation qui a poussé de nombreuses familles à "se tourner vers le bois", comme c’est le cas à Baalbeck-Hermel, où de nombreuses familles ont opté pour cette solution, comme le confie à Ici Beyrouth le mohafez Béchir Khodr, précisant que "pour découper le bois, les habitants de la région devraient avoir obtenu au préalable un permis du ministère de l’Agriculture". "Nous avons dressé des procès-verbaux à l’encontre des contrevenants qui ont eu recours à ce procédé sans avoir obtenu le permis, souligne-t-il. Nous tenons à préserver notre environnement."

La situation est tout à fait autre dans la Békaa où "le chauffage dans les maisons par cette tempête et en ces temps de froid extrême est loin d’être idéale", déplore le mohafez Kamal Abou Jaoudé. "Les habitants essaient de se débrouiller avec les moyens de bord, note-t-il. Dans plusieurs ménages, les membres d’une même famille se réunissent dans une même pièce autour d’un réchaud, question de faire des économies également." Se voulant optimiste, il affirme "qu’en termes d’entraide, aucun peuple au monde ne peut égaler les Libanais". "Le soutien apporté par les ONG et les expatriés à la population locale est magnifique", se félicite-t-il.

Au Liban-Nord, la situation des habitants est plus difficile vu la pénurie de carburant. Ce qui les a poussés à lancer un appel pour être approvisionnés en bois. Toujours au nord, un immeuble inhabité à Bécharré s’est écroulé jeudi sous le poids de la neige qui s’était accumulée sur le toit.
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