«La Joconde» visée par une action militante écologiste
©Crédit photo : David Cantiniaux/AFPTV/AFP
Un acte de protestation écologiste a étonnamment ciblé La Joconde, le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, au musée du Louvre, à Paris. Deux militantes, armées de soupe, ont aspergé la vitre blindée protégeant l’œuvre, sans toutefois l’endommager. Cette action s’inscrit dans une série de mouvements militants visant des œuvres d’art mondialement connues, soulevant des questions sur l’efficacité et les implications de telles méthodes de protestation.
Le musée du Louvre, abritant la célèbre peinture, a confirmé qu’aucun dommage n’a été causé à La Joconde. La salle des États, où est exposé le tableau, a été temporairement fermée à la suite de l’incident, mais a rapidement été rouverte au public. Les militantes, ayant utilisé de la soupe au potiron dissimulée dans un thermos à café, ont été interpellées peu après leur geste. Le Louvre, qui avait appliqué une interdiction d’entrer avec de la nourriture, avait renoncé à cette mesure, permettant aux visiteurs d’apporter ou d’acheter de la nourriture à l’intérieur du musée.
Cette forme de protestation n’est pas isolée. Depuis quelques années, des œuvres d’art dans des musées à travers le monde sont devenues des cibles pour des actions militantes, souvent orchestrées par des mouvements écologistes. Ces actes sont généralement symboliques, visant à attirer l’attention sur des questions climatiques et sociales urgentes. Par exemple, en octobre 2022, les Tournesols de Van Gogh, à la National Gallery de Londres, ont été aspergés de soupe à la tomate par des militantes du groupe «Just Stop Oil». Ces événements, bien que non destructifs grâce à la protection des œuvres, posent des défis de sécurité et de conservation aux institutions culturelles.
Crédit photo : David Cantiniaux/AFPTV/AFP
Le collectif «Riposte alimentaire», responsable de l’action contre La Joconde, se présente comme une campagne de résistance civile française axée sur le changement climatique et social. Leur action est décrite comme le coup d’envoi d’une série de manifestations visant à promouvoir une « sécurité sociale de l’alimentation durable ». Les militantes, lors de leur protestation, ont questionné les priorités de la société, mettant en balance la valeur de l’art et le droit à une alimentation saine et durable.
Ces actions militantes dans les musées s’inscrivent dans un contexte plus large de désobéissance civile à travers le monde occidental. Des événements sportifs et des voies de circulation ont également été ciblés par des protestations visant à attirer l’attention sur l’inaction des gouvernements et du secteur économique face aux crises climatiques et sociales.
Les réactions à ces incidents sont partagées. D’un côté, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a fermement condamné l’acte, soulignant que des œuvres comme La Joconde appartiennent aux générations futures et ne doivent pas être prises pour cible. De l’autre, les militants et leurs sympathisants soutiennent que ces actions sont nécessaires pour sensibiliser le public à des enjeux vitaux souvent négligés ou sous-estimés.
L’incident impliquant La Joconde au musée du Louvre soulève d’importantes questions sur les méthodes de protestation utilisées par les mouvements écologistes et leur impact sur le patrimoine culturel. Alors que ces actions continuent de gagner en visibilité, elles stimulent un débat public essentiel sur les priorités de notre société en matière d’art, de culture et de durabilité environnementale. Les réponses des institutions culturelles, des gouvernements et du public à ces actes de désobéissance civile définiront probablement les stratégies et l’efficacité futures de ces mouvements militants.
Avec AFP

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