Haniyeh attendu au Caire, intenses combats à Khan Younès
©(Mohammed ABED, AFP)
La guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 118ᵉ jour, jeudi 1ᵉʳ février. Tandis que les combats se poursuivent au sud de Gaza, le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, doit se rendre au Caire dans le cadre de négociations concernant une nouvelle trêve.

Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu, jeudi, en Égypte pour discuter d’une nouvelle trêve dans la bande de Gaza où les combats et les raids israéliens se poursuivent en dépit d’une situation humanitaire critique.

Au cours de la nuit, des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l’hôpital Nasser de Khan Younès, grande ville du sud du territoire où se cachent, selon Israël, des dirigeants locaux du Hamas.

Au cours des derniers jours, l’armée israélienne avait indiqué avoir «encerclé» la localité, défait des bataillons du Hamas vers sa portion Est et concentré désormais ses actions sur le versant Ouest.

Le ministère de la Santé à Gaza a dénombré 119 morts dans les frappes à Gaza de mercredi soir à jeudi matin, tandis que l’agence palestinienne Wafa a fait état de heurts violents à Toubas, en Cisjordanie occupée.

De son côté, l’ONU a fait état «d’intenses bombardements» à travers la bande de Gaza, en particulier à Khan Younès, indiquant que 184.000 Palestiniens s’étaient inscrits pour demander une aide humanitaire après avoir été contraints de quitter la partie occidentale de la ville.
Pourparlers de trêve

Pour appuyer les efforts en vue d’une possible deuxième trêve, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, va retourner «dans les prochains jours» au Moyen-Orient, a indiqué un responsable américain sans dire dans quels pays.

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, est lui attendu jeudi en Égypte pour discuter d’une initiative formulée lors d’une réunion le week-end dernier à Paris entre le directeur de la CIA William Burns et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.

Selon une source du Hamas, le mouvement islamiste palestinien examine une proposition en trois phases, dont la première porte sur une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages retenus à Gaza. Par ailleurs, 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire palestinien.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, dont une centaine ont été libérées fin novembre à la faveur d’une première trêve, en échange de prisonniers palestiniens.
«Au bord du gouffre»

Près de quatre mois après le début de la guerre qui a dévasté le territoire palestinien assiégé, la population «meurt de faim» et «est poussée au bord du gouffre», a dénoncé un responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Michael Ryan.


D’après un rapport de la Conférence de l’ONU sur le commerce et le développement (Cnuced), la moitié de tous les bâtiments de Gaza est endommagée et le territoire est «inhabitable».

Ajoutant à la détresse de la population civile, les opérations de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont menacées après que des pays donateurs ont suspendu leur contribution dans la foulée d’accusations d’Israël à l’encontre de 12 employés de l’agence soupçonnés d’implication dans l’attaque du 7 octobre.

Ce jour-là, des commandos du Hamas venus de Gaza ont mené une attaque sans précédent en sol israélien, qui a fait environ 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

En riposte, Israël a juré d’«anéantir» le Hamas et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.900 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé à Gaza.
«Commission de paix»

Pour le moment, le Hamas réclame un cessez-le-feu total en préalable à tout accord alors que le gouvernement israélien évoque une pause dans les combats, mais pas la fin de son opération à Gaza.

«Nous travaillons à obtenir une autre entente pour la libération de nos otages, mais pas à n’importe quel prix», a déclaré, mardi soir, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, sous pression à la fois des familles d’otages pour une libération et de membres de son gouvernement hostiles à une entente qui serait trop généreuse selon eux pour les Palestiniens.

En marge de la médiation menée par les États-Unis, le Qatar et l’Égypte, le président colombien Gustavo Petro, qui soutient ouvertement la cause palestinienne et accuse Israël de commettre actuellement un «génocide» à Gaza, a proposé la mise sur pied d’une «commission de paix composée de différents pays» pour assurer les libérations et la fin des hostilités.

Hors de Gaza, le conflit risque toujours de «se métastaser», expression utilisée récemment par Antony Blinken pour évoquer les tensions à la frontière israélo-libanaise, mais aussi en Irak, et au Yémen.

Adel Zaanoun, Luana Sarmini, avec AFP

 
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