Les discussions autour de la démocratie connaissent tantôt des moments d'engouement, tantôt des périodes de désintérêt, et cette fluctuation est étroitement liée à son déclin sur la scène internationale. En effet, les défenseurs de la démocratie estiment que sa disparition est un catalyseur de guerres et de conflits armés en raison de l'absence de représentation politique des sociétés capables de gérer leurs propres affaires selon leurs propres intérêts et leur vision.
Au-delà des débats théoriques approfondis sur les avantages de la démocratie contemporaine et sur la mesure dans laquelle elle peut s’affranchir des imperfections qui lui sont inhérentes, ou du moins de celles qui entravent sa mise en œuvre dans de nombreux pays, la démocratie demeure plus représentative que les régimes dictatoriaux. Ces derniers confisquent les libertés individuelles et collectives, réprimant ainsi les différentes composantes et les divers segments de la société.
Au Liban, il existe un modèle particulier de démocratie connu sous le nom de «démocratie consociative» et théorisé par le chercheur en sciences politiques Arend Lijphart. Ce dernier souligne que ce modèle «se définit par sa relation avec les divisions sectorielles distinctives des sociétés pluralistes et la coopération politique entre les élites sectorielles». Parmi ses traits distinctifs figurent une coalition élargie, le veto mutuel et l'indépendance individuelle.
Évidemment, nous ne pouvons pas prétendre qu'il existe une formule politique universelle, avec des éléments spécifiques pouvant être transférés d'une société à une autre avec une fluidité absolue, ou même s'attendre à ce que les parties prenantes et les forces politiques s'y conforment sans les déformer ou les saboter en fonction de leurs intérêts. L'exemple de la «démocratie consociative» au Liban illustre clairement cette réalité, dans la mesure où cette expérience a été sérieusement altérée, entraînant un dysfonctionnement du processus gouvernemental et entravant son bon fonctionnement.
Cela explique pourquoi la formation des gouvernements prend souvent de nombreux mois, notamment en raison des différentes revendications liées au partage des portefeuilles ministériels, ainsi que le dépassement (non justifié, bien entendu) du délai constitutionnel pour l'élection d'un nouveau président de la République, plongeant ainsi le pays dans une vacance présidentielle de plus d'un an. Malgré les dispositions constitutionnelles, les développements régionaux inédits, et l’effondrement économique et social, les partis politiques et les différents blocs parlementaires ne parviennent pas à s'accorder sur l'élection d'un président de la République. Tout cela souligne l’urgence de sortir le pays de cette situation marquée par une grande vulnérabilité politique.
Il existe un énorme paradoxe entre les fondements de l'idée démocratique, qui incarnent les aspirations populaires, d'une part, et les pratiques associées à la «démocratie consociative», qui peuvent être exploitées pour entraver les mécanismes électoraux et une représentation politique équitable, d'autre part. Comment la démocratie peut-elle donc simultanément promouvoir et entraver ces mêmes aspects?
En réalité, les interprétations libanaises erronées du principe de la «démocratie consociative» paralysent ses outils et transforment son application en une sorte d'assemblée tribale, où chaque «tribu» revendique ses «droits», même au détriment des autres «tribus» ou de la société dans son ensemble, avec tout ce que cela nécessite comme flexibilité dans la gestion des affaires publiques.
L'essence de la philosophie de la «démocratie consociative», telle que mise en pratique aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse, réside dans la promotion de la participation de toutes les parties prenantes plutôt que dans le droit à l’obstruction. Il est donc impératif de clarifier ce principe et de le mettre en œuvre, du moins au Liban, afin d’éviter la perpétuation des politiques d'obstruction et de marchandage. Celles-ci ont déjà coûté au pays des années de blocage contreproductif, voire extrêmement nuisible pour l'économie, la production, la situation sociale et les conditions de vie de citoyens.
Effectivement, le Liban possède sa propre formule politique, caractérisée par la diversité et le pluralisme, semblable à une mosaïque. Cependant, la gestion de cette diversité devient plus complexe lorsque certaines forces politiques cherchent à exercer une «hégémonie» sur les décisions politiques à travers des demandes exagérées, dépassant la capacité du pays à les satisfaire. La solution ne réside pas dans la division ou le fédéralisme, mais plutôt dans une réévaluation de l'équilibre entre la préservation de la formule et sa gestion de manière à servir l'intérêt général.
Au-delà des débats théoriques approfondis sur les avantages de la démocratie contemporaine et sur la mesure dans laquelle elle peut s’affranchir des imperfections qui lui sont inhérentes, ou du moins de celles qui entravent sa mise en œuvre dans de nombreux pays, la démocratie demeure plus représentative que les régimes dictatoriaux. Ces derniers confisquent les libertés individuelles et collectives, réprimant ainsi les différentes composantes et les divers segments de la société.
Au Liban, il existe un modèle particulier de démocratie connu sous le nom de «démocratie consociative» et théorisé par le chercheur en sciences politiques Arend Lijphart. Ce dernier souligne que ce modèle «se définit par sa relation avec les divisions sectorielles distinctives des sociétés pluralistes et la coopération politique entre les élites sectorielles». Parmi ses traits distinctifs figurent une coalition élargie, le veto mutuel et l'indépendance individuelle.
Évidemment, nous ne pouvons pas prétendre qu'il existe une formule politique universelle, avec des éléments spécifiques pouvant être transférés d'une société à une autre avec une fluidité absolue, ou même s'attendre à ce que les parties prenantes et les forces politiques s'y conforment sans les déformer ou les saboter en fonction de leurs intérêts. L'exemple de la «démocratie consociative» au Liban illustre clairement cette réalité, dans la mesure où cette expérience a été sérieusement altérée, entraînant un dysfonctionnement du processus gouvernemental et entravant son bon fonctionnement.
Cela explique pourquoi la formation des gouvernements prend souvent de nombreux mois, notamment en raison des différentes revendications liées au partage des portefeuilles ministériels, ainsi que le dépassement (non justifié, bien entendu) du délai constitutionnel pour l'élection d'un nouveau président de la République, plongeant ainsi le pays dans une vacance présidentielle de plus d'un an. Malgré les dispositions constitutionnelles, les développements régionaux inédits, et l’effondrement économique et social, les partis politiques et les différents blocs parlementaires ne parviennent pas à s'accorder sur l'élection d'un président de la République. Tout cela souligne l’urgence de sortir le pays de cette situation marquée par une grande vulnérabilité politique.
Il existe un énorme paradoxe entre les fondements de l'idée démocratique, qui incarnent les aspirations populaires, d'une part, et les pratiques associées à la «démocratie consociative», qui peuvent être exploitées pour entraver les mécanismes électoraux et une représentation politique équitable, d'autre part. Comment la démocratie peut-elle donc simultanément promouvoir et entraver ces mêmes aspects?
En réalité, les interprétations libanaises erronées du principe de la «démocratie consociative» paralysent ses outils et transforment son application en une sorte d'assemblée tribale, où chaque «tribu» revendique ses «droits», même au détriment des autres «tribus» ou de la société dans son ensemble, avec tout ce que cela nécessite comme flexibilité dans la gestion des affaires publiques.
L'essence de la philosophie de la «démocratie consociative», telle que mise en pratique aux Pays-Bas, en Belgique et en Suisse, réside dans la promotion de la participation de toutes les parties prenantes plutôt que dans le droit à l’obstruction. Il est donc impératif de clarifier ce principe et de le mettre en œuvre, du moins au Liban, afin d’éviter la perpétuation des politiques d'obstruction et de marchandage. Celles-ci ont déjà coûté au pays des années de blocage contreproductif, voire extrêmement nuisible pour l'économie, la production, la situation sociale et les conditions de vie de citoyens.
Effectivement, le Liban possède sa propre formule politique, caractérisée par la diversité et le pluralisme, semblable à une mosaïque. Cependant, la gestion de cette diversité devient plus complexe lorsque certaines forces politiques cherchent à exercer une «hégémonie» sur les décisions politiques à travers des demandes exagérées, dépassant la capacité du pays à les satisfaire. La solution ne réside pas dans la division ou le fédéralisme, mais plutôt dans une réévaluation de l'équilibre entre la préservation de la formule et sa gestion de manière à servir l'intérêt général.
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