Erdogan au Caire, pour la première fois en 10 ans
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Les présidents égyptiens Abdel Fattah al-Sissi et turc Recep Tayyip Erdogan ont annoncé mercredi au Caire ouvrir «une nouvelle page» dans leurs relations après plus d'une décennie de brouille.

En 2013, quand M. Sissi alors chef de l'armée, renversait l'islamiste Mohamed Morsi, grand allié de M. Erdogan, ce dernier jurait qu'il ne parlerait "jamais" à «quelqu'un comme» lui.

Une décennie plus tard, le dirigeant turc a été accueilli avec les honneurs par son homologue égyptien à son atterrissage à l'aéroport du Caire.

Les deux hommes ont ensuite signé plusieurs accords, plaidant tous deux pour «une nouvelle étape dans les relations», une augmentation des échanges commerciaux «à 15 milliards de dollars par an sous quelques années» et une coopération diplomatique au Moyen-Orient et en Afrique.

Si le torchon a longtemps brûlé --l'Égypte et la Turquie soutiennent deux gouvernements rivaux en Libye et ne se sont que récemment réconciliés sur le dossier soudanais--, les relations commerciales sont restées au beau fixe : Ankara est le cinquième partenaire commercial du Caire.

«L'Égypte est actuellement le premier partenaire commercial de la Turquie en Afrique», s'est félicité M. Sissi mercredi.

M. Erdogan a dénoncé mercredi «la politique d'occupation et de massacres du gouvernement de Benjamin Netanyahou», le Premier ministre israélien.

Evoquant Rafah, la ville du sud de la bande de Gaza sur laquelle l'armée israélienne menace de lancer une offensive, M. Erdogan a exhorté la communauté internationale à «ne pas laisser se produire une telle folie qui mènera au génocide».

M. Sissi, lui, a dénoncé «les obstacles d'Israël qui font que l'aide humanitaire entre trop lentement à Gaza».


L'Égypte tient l'unique ouverture de Gaza sur le monde qui ne soit pas contrôlée par Israël : le terminal de Rafah. Tous les autres points de passage sont hermétiquement fermés par Israël.

Si Rafah relie les territoires palestinien et égyptien, les Israéliens exigent de fouiller l'ensemble des camions qui y transitent, ce qui ralentit l'acheminement de l'aide.

M. Erdogan, qui a qualifié Israël d'«État terroriste» et le Hamas de «groupe de libérateurs», a rappelé début novembre son ambassadeur à Tel-Aviv, tout en jugeant impossible de "rompre complètement" avec Israël.

Avant le 7 octobre, plusieurs dirigeants politiques du Hamas étaient installés à Istanbul. Ils ont discrètement été priés de partir depuis.

Dès le début du conflit à Gaza, M. Erdogan a proposé sa médiation, mais les discussions sur des trêves sont jusqu'ici menées par le Qatar et l'Égypte.

Mardi, les directeurs des services de renseignement américain et israélien, le Premier ministre qatari et des dirigeants égyptiens ont discuté au Caire des moyens pour «œuvrer à une trêve dans la bande de Gaza».

Ces discussions, qui portaient aussi sur une nouvelle libération d'otages, ont été «positives» et doivent se poursuivre jusqu'à vendredi, a rapporté une télévision proche du renseignement égyptien.

Avec AFP

 
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