C’est à la galerie Cheriff Tabet, située rue Abdel Wahab el-Inglizi à Achrafieh, que Charbel Sader présente son œuvre. Première impression est le titre de cette exposition solo, qui se tient jusqu’au 8 mars.
Dès l’entrée dans la galerie, on est immédiatement transporté dans un monde féerique imaginé par Charbel Sader, où des couleurs fortes et vibrantes côtoient des dessins en noir et blanc. Les visiteurs sont invités à explorer les pensées de l’artiste et à imaginer avec lui ce monde de sentiments oscillant entre joie et douleur.
Artiste autodidacte, Charbel Sader a déjà participé à plusieurs expositions collectives, dont deux en solo au Liban. «L’art est ce qui distingue le plus les artistes des autres êtres humains, grâce à la créativité», affirme-t-il.
Il utilise des éléments réalistes dans ses dessins au stylo à bille, réalisant des scènes subconscientes, comme rêvées en noir et blanc. Ces dessins montrent des figures imaginaires, des personnages et des créatures hybrides s’entrechoquant aléatoirement sur le carton, formant des scènes où la violence des compositions s’exprime dans différentes tonalités de noir.
L’artiste maîtrise l’art de créer des effets d’ombre et de lumière, alternant visions sombres et claires, et suscitant un sentiment de malaise voulu, d’où le terme «dark art».
Face à ces œuvres sombres, une série de toiles peintes à l’acrylique offre des couleurs vives et fortes, se détachant sur les gris. Ces abstractions pures incitent également à la réflexion pour découvrir des paysages et des scènes imaginaires, manifestés à travers des formes et des couleurs soigneusement valorisées.
L’utilisation du pinceau pour créer des effets de lumière et de profondeur est rehaussée par des coups de spatule, donnant vie et joie à ces toiles vibrantes. Les courbes, les lignes et le mélange intelligent des couleurs révèlent des formes équilibrées et harmonieuses, captivant l’œil de l’observateur.
L’artiste souligne que «l’art ne doit pas se limiter à l’esthétique; il doit également stimuler l’âme pour transcender la vie et les relations humaines». En visitant cette exposition, on s’engage dans un moment d’émotion, où la réflexion et l’imaginaire rencontrent l’observation.
L’exposition met également en avant des paysages libanais semi-abstraits à l’entrée de la galerie, apaisant l’extrémisme des deux espaces opposés, où joie et douleur se côtoient. Un autre moment artistique émouvant à découvrir chez Cheriff Tabet, qui prévoit bientôt de transporter à New York une sélection d’œuvres de certains artistes qu’il représente, pour une exposition unique dans l’effervescence de la Big Apple.
www.zeinanader.com
Lire aussi
Commentaires