Les États-Unis pourraient s'opposer au vote sur une trêve à Gaza
©Linda Thomas-Greenfield au siège des Nations-Unies à New York le 30 janvier 2024. (MICHAEL M. SANTIAGO)
Les États-Unis ont, une nouvelle fois, brandi la menace du véto sur une future trêve à Gaza alors que les négociations entre le Hamas et Israël pataugent. 

Les perspectives d’un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël à Gaza s’éloignent, dimanche, les États-Unis menaçant de bloquer, une nouvelle fois, un projet de résolution au Conseil de sécurité de l’ONU et les négociateurs qataris faisant part de leur pessimisme quant à la possibilité d’une trêve. Sur le terrain, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, se dit déterminé à mener une offensive terrestre à Rafah où s’entassent 1,4 million de Palestiniens, en dépit des appels d’une partie de la communauté internationale. Élaboré après la décision, fin janvier, de la Cour internationale de justice, qui a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de «génocide» à Gaza, le projet de résolution, à l’initiative de l’Algérie «exige un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties», selon sa dernière version vue par l’AFP.

Alger a demandé la tenue d’un vote mardi. Les États-Unis ont déjà agité la menace d’un véto, comme lors de précédents votes mi-octobre et début décembre, malgré la pression de la communauté internationale face à la crise humanitaire à Gaza.

«Si on en arrivait à un vote sur le projet actuel, il ne serait pas adopté», a indiqué leur ambassadrice à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield, dans un communiqué.

Le projet de résolution «refuse le déplacement forcé de la population civile palestinienne» et demande à nouveau la libération de tous les otages emmenés à Gaza durant l’attaque du 7 octobre.

Négociations «pas très prometteuses»

Samedi, à Jérusalem, M. Netanyahou a réaffirmé son intention de lancer une offensive à Rafah.

De vives inquiétudes ont été exprimées dans le monde, y compris par l’allié américain, au sujet des civils – des déplacés pour la plupart – dans cette ville située à la frontière fermée avec l’Égypte.


Ces derniers jours, une ONG égyptienne et le Wall Street Journal ont rapporté que l’Égypte construisait dans le Sinaï un camp fermé et sécurisé destiné à accueillir des réfugiés palestiniens en cas d’offensive israélienne sur Rafah.

Des négociations impliquant les médiateurs égyptien, américain et qatari pour obtenir une trêve entre le Hamas et Israël, incluant un échange entre otages israéliens et prisonniers palestiniens, ont eu lieu ces dernières semaines.

Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a menacé de suspendre les pourparlers à propos d’une éventuelle trêve si «une aide (humanitaire) n’était pas acheminée dans le nord de Gaza».

Son chef, Ismaïl Haniyeh, a répété que son mouvement exigeait un cessez-le-feu et le retrait israélien de Gaza dans le cadre des négociations.

Des conditions rejetées plusieurs fois par Israël, dont l’offensive d’envergure à Gaza a rasé des quartiers entiers, déplacé 1,7 million des 2,4 millions d’habitants et provoqué une crise humanitaire catastrophique selon l’ONU.

Avec AFP

 
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