L’Iran est entré jeudi dans une courte campagne pour les législatives du 1ᵉʳ mars, qui devraient renforcer les conservateurs au pouvoir, plus d’un an après le vaste mouvement de contestation ayant secoué le pays fin 2022.
En l’absence de suspens sur le maintien aux commandes de l’actuelle majorité, cette élection sera surtout scrutée sur le niveau de participation des 61 millions d’électeurs appelés aux urnes. Les experts n’excluent pas que l’abstention atteigne son plus haut niveau depuis l’avènement de la République islamique il y a 45 ans.
Lors des précédentes législatives de 2020, 42,57% des électeurs s’étaient déplacés dans les bureaux de vote, souvent des écoles ou des mosquées, selon les chiffres officiels. «Tout le monde doit participer aux élections», a appelé le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, exhortant les «personnalités influentes» à «encourager» la population à voter. Il le fait également sur de larges affiches le montrant en train de déposer un bulletin dans l’urne.
L’un des rares sondages publiés ces dernières semaines, mené par la télévision d’État, a montré que plus de la moitié des Iraniens restaient indifférents à ce scrutin. Les opposants en Iran et de la diaspora appellent depuis des semaines à un boycott, présentant toute participation comme un signe de compromis avec le système.
La campagne a débuté discrètement jeudi, peu d’affiches de candidats ayant été placardées dans les rues de Téhéran en ce premier jour du week-end, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les Iraniens sont appelés à élire en un tour les 290 membres du Parlement (Majlis) pour les quatre prochaines années. Ils doivent aussi choisir pour huit ans les 88 membres de l’Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement de démettre le Guide suprême.
Après des mois d’examen, un nombre record de 15.200 candidats ont été approuvés pour les législatives par le Conseil des gardiens de la Constitution. «Une partie de ces candidats, notamment dans les petites circonscriptions, sont médecins, ingénieurs, fonctionnaires et enseignants, qui ne sont affiliés à aucun groupe ou tendance politique», indique à l’AFP l’analyste Maziar Khosravi.
Il souligne que le pouvoir a souhaité ce grand nombre de candidats pour «créer une concurrence au niveau local et augmenter la participation, car chacun d’entre eux mobilise ses connaissances», explique-t-il.
A contrario, le camp réformiste est encore moins représenté qu’en 2020. Seuls 20 à 30 de ses candidats ont été approuvés, un nombre insuffisant pour compléter des listes électorales, selon des responsables.
Le chef de file du mouvement réformateur et ancien président Mohammad Khatami (1997-2005) a déploré lundi que l’Iran soit «très éloigné d’élections libres et compétitives».
Un autre ancien président, le modéré Hassan Rohani (2013-2021), a appelé les électeurs à voter pour «protester contre la minorité souveraine». Mais il n’a pas prôné l’abstention malgré la disqualification de sa candidature à l’Assemblée des experts, où il est élu depuis 24 ans.
La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, a annoncé qu’elle sera absente de ces «élections dénuées de sens et inefficaces dans la gestion du pays».
Dans ce contexte, M. Khatami a mis en garde contre le nombre de «mécontents qui augmente de jour en jour». Cette défiance envers le pouvoir s’est fortement exprimée lors des manifestations qui se sont succédé après la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune femme décédée après avoir été arrêtée par la police pour non-respect du strict code vestimentaire du pays.
À cette remise en cause du pouvoir, s’ajoutent les récriminations liées aux difficultés économiques sur fond d’inflation galopante. «Les conditions économiques ont rendu les Iraniens mécontents des représentants actuels. Il est probable que le mandat de beaucoup d’entre eux ne soit pas renouvelé», prédit M. Khosravi.
En l’absence de vraie concurrence avec les réformateurs et les modérés, le scrutin se réduit à un duel entre conservateurs et ultraconservateurs. Une bataille qui s’annonce «sérieuse et sanglante», selon l’expert, alors que se profile la lutte pour la succession du Guide suprême, âgé de 84 ans.
Ahmad Parhizi / AFP
En l’absence de suspens sur le maintien aux commandes de l’actuelle majorité, cette élection sera surtout scrutée sur le niveau de participation des 61 millions d’électeurs appelés aux urnes. Les experts n’excluent pas que l’abstention atteigne son plus haut niveau depuis l’avènement de la République islamique il y a 45 ans.
Lors des précédentes législatives de 2020, 42,57% des électeurs s’étaient déplacés dans les bureaux de vote, souvent des écoles ou des mosquées, selon les chiffres officiels. «Tout le monde doit participer aux élections», a appelé le Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, exhortant les «personnalités influentes» à «encourager» la population à voter. Il le fait également sur de larges affiches le montrant en train de déposer un bulletin dans l’urne.
L’un des rares sondages publiés ces dernières semaines, mené par la télévision d’État, a montré que plus de la moitié des Iraniens restaient indifférents à ce scrutin. Les opposants en Iran et de la diaspora appellent depuis des semaines à un boycott, présentant toute participation comme un signe de compromis avec le système.
La campagne a débuté discrètement jeudi, peu d’affiches de candidats ayant été placardées dans les rues de Téhéran en ce premier jour du week-end, a constaté un journaliste de l’AFP.
Double scrutin
Les Iraniens sont appelés à élire en un tour les 290 membres du Parlement (Majlis) pour les quatre prochaines années. Ils doivent aussi choisir pour huit ans les 88 membres de l’Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement de démettre le Guide suprême.
Après des mois d’examen, un nombre record de 15.200 candidats ont été approuvés pour les législatives par le Conseil des gardiens de la Constitution. «Une partie de ces candidats, notamment dans les petites circonscriptions, sont médecins, ingénieurs, fonctionnaires et enseignants, qui ne sont affiliés à aucun groupe ou tendance politique», indique à l’AFP l’analyste Maziar Khosravi.
Il souligne que le pouvoir a souhaité ce grand nombre de candidats pour «créer une concurrence au niveau local et augmenter la participation, car chacun d’entre eux mobilise ses connaissances», explique-t-il.
A contrario, le camp réformiste est encore moins représenté qu’en 2020. Seuls 20 à 30 de ses candidats ont été approuvés, un nombre insuffisant pour compléter des listes électorales, selon des responsables.
Le chef de file du mouvement réformateur et ancien président Mohammad Khatami (1997-2005) a déploré lundi que l’Iran soit «très éloigné d’élections libres et compétitives».
Un autre ancien président, le modéré Hassan Rohani (2013-2021), a appelé les électeurs à voter pour «protester contre la minorité souveraine». Mais il n’a pas prôné l’abstention malgré la disqualification de sa candidature à l’Assemblée des experts, où il est élu depuis 24 ans.
La principale coalition de partis réformateurs, le Front des réformes, a annoncé qu’elle sera absente de ces «élections dénuées de sens et inefficaces dans la gestion du pays».
«Mécontents»
Dans ce contexte, M. Khatami a mis en garde contre le nombre de «mécontents qui augmente de jour en jour». Cette défiance envers le pouvoir s’est fortement exprimée lors des manifestations qui se sont succédé après la mort en septembre 2022 de Mahsa Amini, une jeune femme décédée après avoir été arrêtée par la police pour non-respect du strict code vestimentaire du pays.
À cette remise en cause du pouvoir, s’ajoutent les récriminations liées aux difficultés économiques sur fond d’inflation galopante. «Les conditions économiques ont rendu les Iraniens mécontents des représentants actuels. Il est probable que le mandat de beaucoup d’entre eux ne soit pas renouvelé», prédit M. Khosravi.
En l’absence de vraie concurrence avec les réformateurs et les modérés, le scrutin se réduit à un duel entre conservateurs et ultraconservateurs. Une bataille qui s’annonce «sérieuse et sanglante», selon l’expert, alors que se profile la lutte pour la succession du Guide suprême, âgé de 84 ans.
Ahmad Parhizi / AFP
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