L’émir du Qatar entame sa première visite d’État en France
©Macron avec l'émir de Qatar Sheikh Tamim ben Hamad Al-Thani lors de leur rencontre à Doha vendredi.
L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al-Thani, a entamé mardi une visite d’État de deux jours en France, la première d’un émir qatari depuis 15 ans.

L’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a entamé mardi une visite d’État de deux jours en France, centrée sur la libération des otages à Gaza et la relance du processus pour la création d’un État palestinien, ainsi que sur le renforcement de la relation bilatérale.

Cette première visite d’État d’un émir du Qatar depuis 15 ans, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani depuis son accession au trône en 2013, «constitue un honneur fait à la France et illustre la profondeur des liens qui unissent nos deux pays», a souligné l’Elysée.

L’émir, dont le pays joue un rôle central dans les négociations, et le président Emmanuel Macron ont réitéré lors de leurs entretiens leur volonté d’arriver «très rapidement à un cessez-le-feu», a indiqué l’Elysée.

Le président américain, Joe Biden, a affirmé lundi soir qu’Israël avait accepté de cesser ses opérations militaires à Gaza pendant le Ramadan (qui commencera le 10 ou 11 mars), afin de permettre la libération de tous les otages.

La libération des otages est une «priorité» absolue pour la France dont trois ressortissants sont encore aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas.

Les deux pays ont signé à l’occasion de la visite une déclaration d’intention en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza, dont un engagement conjoint de 200 millions d’euros en faveur des Palestiniens.

Trois avions cargo franco-qataris ont aussi affrété une aide humanitaire et médicale vers Al-Arish, ville égyptienne proche de Rafah comprenant 75 tonnes de fret, dix ambulances, des rations alimentaires ainsi que près de 300 tentes familiales, a annoncé l’Elysée.
Mbappé en guest-star

Après les discussions politiques, place au dîner d’État: les invités, personnalités du monde du sport, de l’économie et de la culture ont commencé à arriver au son de valses viennoises jouées par la Garde républicaine.

Le capitaine de l’équipe de France de football et attaquant vedette du PSG, Kylian Mbappé, et le président du club parisien, l’homme d’affaires Nasser Al-Khelaïfi, membre du premier cercle de l’émir, ont notamment été conviés, ainsi que le chef cuisinier Alain Ducasse et les PDG de LVMH, Qatar Airways ou Airbus.


Le Qatar, qui accueille la direction politique du Hamas sur son sol, est aussi un «partenaire central dans les efforts de stabilisation de la région» alors que le conflit menace de déborder au Liban, relève Paris.

Doha soutient financièrement l’armée libanaise et pourrait continuer à le faire pour contribuer à une «désescalade» dans ce pays, souligne l’Elysée.

Alors que des pourparlers en vue d’une trêve se poursuivent à Doha, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a annoncé une prochaine opération terrestre dans la ville palestinienne de Rafah qu’il présente comme l’ultime étape vers une «victoire totale» sur le Hamas.
Forum économique

Nombre de pays, dont la France, l’exhortent à renoncer à cette offensive alors que plus d’un million de civils sont bloqués à Rafah, unique point d’entrée pour l’aide humanitaire qui arrive au compte-gouttes.
Le président français pousse également, avec ses homologues occidentaux, pour la mise en œuvre de la «solution à deux États», palestinien et israélien, «seule viable pour la sortie de crise», mais dont M. Netanyahou ne veut pas entendre parler.

Il faut lui donner «un élan décisif et irréversible», avait-il martelé en recevant le roi Abdallah II de Jordanie le 16 février à l’Elysée, laissant entendre qu’il pourrait pour cela reconnaître de façon unilatérale un Etat palestinien.

Mercredi, les Premiers ministres, Gabriel Attal et Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, présideront un Forum économique sur les opportunités d’investissements entre les deux pays dans l’intelligence artificielle, la décarbonation, les semi-conducteurs, les biotechnologies et la santé.

La France est le premier investisseur européen au Qatar, avec neuf milliards de dollars investis dans l’énergie, l’aéronautique, les infrastructures ou le tourisme. Elle fait aussi partie des cinq principaux pays récipiendaires des investissements de l’émirat.

Les deux pays vont acter également une relance de leurs relations culturelles avec une prochaine visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Qatar.

Valérie Leroux / AFP
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