L’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, a tenu mardi une conférence-débat autour de la politique de la France au Liban et au Moyen-Orient, organisée par le département d’histoire et de relations internationales de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth.
L’ambassadeur de France à Beyrouth, Hervé Magro, a déclaré, mardi, que la France souhaite «accompagner le Liban sur la voie d’affirmation de sa souveraineté», l’aidant à reprendre sa place sur la scène régionale, mais «sans vouloir se substituer à lui».
C’est par ces propos que le diplomate a décrit la politique actuelle de la France au Liban, lors d’une conférence-débat organisée par le département d’histoire et de relations internationales, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ).
En réponse aux questions des étudiants du département, axées sur l’actualité du pays et de la région, le diplomate a expliqué que pour s’affirmer, le Liban avait besoin d’un président. Selon lui, «le processus électoral n’est pas loin d’une résolution, notamment après la dernière initiative du bloc de la Modération», qui a entrepris, cette semaine, une série de consultations avec différentes parties locales, lesquelles, si elles aboutissent, devraient déboucher sur une session parlementaire ouverte avec des tours successifs, jusqu’à l’élection d’un chef de l’État.
Une initiative qui rejoint, selon ses explications, la mission menée par l’émissaire du président français, Emmanuel Macron, pour le Liban, Jean-Yves Le Drian.
Interrogé dans ce contexte sur l’efficacité du rôle de M. Le Drian, Hervé Magro a estimé que «les derniers avancements dans le dossier de la présidentielle sont le résultat des efforts diplomatiques de M. Le Drian».
Lors des quatre missions entreprises par M. Le Drian au Liban, ce dernier aurait «réussi à changer le mot ‘dialogue’, perçu par certaines parties comme une volonté de leur imposer un candidat, en ‘consultations’, terme qui conviendrait mieux aux représentations de tous».
Cette démarche conjointe, au sein du groupe des Cinq, avec les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Égypte et le Qatar, aurait redynamisé les échanges afin que «les parties libanaises choisissent elles-mêmes un nouveau candidat» à la tête de l’État.
À partir du moment où un président est élu, un gouvernement pourra être formé, lequel se chargerait de mettre en œuvre les réformes nécessaires au redressement économique. Pour M. Magro, «le Liban pourrait redémarrer très vite, avec un peuple ingénieux et inventif, qui a le soutien de la diaspora».
Par ailleurs, l’ambassadeur français a insisté sur les missions du nouveau président de la République, qui jouera un rôle crucial dans le règlement de la situation à la frontière libano-israélienne, notamment par l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. Le futur président libanais sera à même «d’affirmer la souveraineté du Liban en renforçant les capacités de l’armée libanaise, qui serait déployée au Liban-Sud, aux côtés de la Finul, créant un équilibre de part et d’autre de la frontière».
Au terme de cet échange convivial, M. Magro s’est voulu rassurant, rappelant les paroles du président Macron, selon lesquelles «le Liban est une priorité pour la France et le restera».
Lire aussi
Commentaires