L’art subtil du maquillage de Bradley Cooper dans «Maestro»
©Bradley Cooper incarnant Leonard Bernstein dans «Maestro».
L’artiste Kazu Hiro, lauréat de deux Oscars, a mobilisé l’ensemble de son expertise dans Maestro pour assister Bradley Cooper dans son incarnation du grand musicien et compositeur américain, Leonard Bernstein. Une prouesse qui pourrait lui valoir une troisième statuette.
Le jeune artiste Kazu Hiro, souvent confronté aux images du compositeur de West Side Story dans les publications, fut profondément marqué par Bernstein, célébré internationalement comme un chef d’orchestre de génie. La diffusion d’un documentaire sur le musicien juif au Japon laissa une empreinte indélébile sur Hiro, qui se promit un jour de contribuer à un film lui étant consacré. Ce rêve se concrétisa en 2020 lorsque Bradley Cooper le recruta pour Maestro, biopic dont il est à la fois acteur principal et réalisateur, explorant la complexité du mariage de Bernstein avec l’actrice Felicia Montealegre. «C’est vraiment un projet passionnel», insiste Hiro, soulignant l’admiration mutuelle pour Bernstein qui l’unissait à Cooper.
La transformation de Cooper en Bernstein nécessita une minutieuse préparation, le film s’étendant sur une cinquantaine d’années de la vie du compositeur, subdivisées en cinq phases par le maquilleur. Ce processus, allant de la jeunesse à la vieillesse de Bernstein, exigea des séances de maquillage de deux heures et demie à cinq heures. «Nous sommes tous les deux perfectionnistes», affirme Hiro, témoignant de la volonté commune de restituer Bernstein dans sa totalité, tant dans son essence intérieure qu’extérieure. «Leonard Bernstein a été une grande source d’inspiration quand j’étais enfant», confie Kazu Hiro à l’AFP, évoquant un temps où l’accès à l’information n’était pas facilité par Internet, nécessitant ainsi des visites fréquentes en librairie pour obtenir des photographies de référence.

Après avoir acquis son art en autodidacte, Hiro s’installa aux États-Unis dans les années 1990, s’imposant comme une figure incontournable d’Hollywood. Sa carrière fut couronnée par deux Oscars, le premier pour sa transformation de Gary Oldman en Winston Churchill dans Les Heures sombres en 2017 et le second pour Scandale en 2019, abordant les accusations d’agressions sexuelles qui ébranlèrent Fox News en 2016.
Toutefois, Maestro fut au cœur d’une controverse «difficile» pour Hiro, liée à la prothèse nasale de Cooper, perçue par certains comme un renforcement des stéréotypes antisémites. La polémique s’apaisa à la suite de l’intervention des enfants de Bernstein, qui défendirent la fidélité de la représentation. Malgré ces tumultes, les éloges des proches de Bernstein, confirmant la ressemblance frappante de Cooper avec «Lenny», confortèrent Hiro dans la réussite de sa mission.
Avec AFP
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