Le théâtre national de la Colline à Paris, dédié aux écritures contemporaines depuis sa fondation en 1988, a annoncé la reconduction de son directeur, le dramaturge libano-canadien Wajdi Mouawad, pour un nouveau mandat jusqu’en 2027.
Wajdi Mouawad, 55 ans, est reconnu comme l’un des artistes les plus rassembleurs du théâtre contemporain. Depuis son arrivée à la tête du théâtre de la Colline, il a su développer un projet novateur et une programmation artistique exceptionnelle, accordant une attention particulière aux auteurs contemporains. Son travail a permis d’affirmer la dimension internationale du théâtre, en accueillant des créations d’Europe, d’Amérique du Nord et du Proche-Orient.
Le ministère de la Culture a également souligné les efforts de M. Mouawad pour rendre le théâtre accessible aux publics qui en sont éloignés. Cette volonté d’ouverture et de démocratisation de l’art dramatique est l’une des pierres angulaires de son projet à la tête de la Colline.
Cependant, l’année 2021 a été marquée par plusieurs controverses et manifestations qui ont secoué le théâtre de la Colline. En mars, des syndicalistes, militants et étudiants ont occupé les lieux, réclamant la réouverture des espaces culturels fermés en raison de la pandémie de Covid-19. Cette action a mis en lumière les difficultés rencontrées par le secteur culturel durant cette période de crise sanitaire.
En octobre, Wajdi Mouawad a suscité l’indignation en confiant la musique de son spectacle Mère à Bertrand Cantat, condamné 18 ans auparavant pour le meurtre de l’actrice Marie Trintignant. Dans le même temps, il a programmé une pièce mise en scène par Jean-Pierre Baro, visé deux ans plus tôt par une plainte pour viol classée sans suite. Ces choix ont provoqué de vives réactions, certains les considérant comme une provocation et un manque de sensibilité face à des sujets aussi graves que les violences faites aux femmes.
Face à la polémique, M. Mouawad a défendu sa position, affirmant que «toute personne libre au regard de la loi a le droit d’aller et venir, d’être invitée comme spectateur ou comme artiste». Si Jean-Pierre Baro a finalement renoncé à présenter sa pièce, estimant que «les conditions n’étaient pas sereines», le spectacle Mère a pu être joué, sous la protection de policiers empêchant des militantes féministes de perturber les représentations.
Malgré ces controverses, le ministère de la Culture a réaffirmé son soutien à Wajdi Mouawad en le reconduisant à la tête du théâtre de la Colline jusqu’en 2027. Cette décision témoigne de la confiance accordée au travail artistique et à la vision portée par le dramaturge libano-canadien depuis sa prise de fonction en 2016.
«Reconnu comme l’un des artistes les plus rassembleurs du théâtre d’aujourd'hui, il porte une attention particulière aux auteurs contemporains», a souligné le ministère, saluant ainsi sa capacité à fédérer et à promouvoir la création contemporaine.
Les années à venir s’annoncent riches en défis et en créations pour ce lieu emblématique des écritures contemporaines, sous la direction de Wajdi Mouawad. Fort du soutien renouvelé du ministère de la Culture, il pourra poursuivre son travail visant à ouvrir le théâtre à un public toujours plus large et diversifié, faisant de la Colline un espace de rencontre, de partage et de réflexion pour tous les citoyens.
Lire aussi
Commentaires