Pourquoi le Hezbollah a-t-il massivement déployé ses forces à Dahyé hier?

Dans un contexte alarmant pour les résidents, des membres masqués et armés du Hezbollah se sont massivement déployés mercredi soir dans la banlieue sud de Beyrouth (Dahyé), procédant à des contrôles d'identité dans le but de resserrer leur emprise sur le bastion du parti.
Les préoccupations sécuritaires sont le principal motif du renforcement du contrôle par le Hezbollah, dans le cadre de son conflit ininterrompu avec Israël depuis le lancement de son prétendu «front de soutien» pour Gaza le 8 octobre dernier. Le journaliste Kassem Kassir, proche de la formation, a indiqué à Ici Beyrouth que, depuis l'entrée «par erreur» des Casques bleus allemands et néerlandais de la Finul à Dahyé et à la suite des arrestations signalées de collaborateurs israéliens, «le Hezbollah a pris les mesures nécessaires pour surveiller la région et prévenir toute atteinte à la sécurité.»
«Il y a des inquiétudes qu'Israël soit en train de préparer un incident sécuritaire à Dahyé et de collecter des informations, ce qui incite le Hezbollah à prendre des mesures préventives, dont certaines sont rendues publiques», a expliqué M. Kassir. Il a souligné que l'armée libanaise est déployée aux entrées de la banlieue sud et intervient occasionnellement en cas d'incident sécuritaire. «Mais, dans Dahyé même, le Hezbollah collabore avec la police municipale», a-t-il ajouté.

Jeudi matin, un résident de la banlieue sud a confié à Ici Beyrouth que des membres du Hezbollah étaient déployés à Dahyé pour réprimer une recrudescence des gangs de drogue et des trafiquants illicites, notamment syriens et palestiniens. Cependant, selon M. Kassir, le Hezbollah se tient «complètement à l'écart» des affaires liées à la drogue ou à toute activité criminelle, ces dernières étant plutôt prises en charge par les services de renseignement de l'armée et les Forces de sécurité intérieure (FSI).
D'après M. Kassir, des incidents de sécurité à venir ne sont pas à exclure. Il faisait par là référence à l'assassinat du responsable du Hamas, Saleh el-Arouri, lors d'une attaque israélienne par drone en plein cœur du bastion du Hezbollah en janvier dernier.
M. Kassir s'est demandé si «l'assassin d'El-Arouri ne pourrait pas mener une autre opération», ajoutant que «tout est possible». Le bureau médiatique du Hezbollah n'était pas disponible pour commenter les mesures prises mercredi.
Des incidents impliquant des Casques bleus de la Finul égarés dans Dahyé et des affrontements entre ceux-ci et des résidents pro-Hezbollah se sont répétés au cours des derniers mois. Les habitants ont protesté contre la circulation des véhicules des Casques bleus dans les quartiers résidentiels. À la suite d'un incident en février, Kandice Ardiel, porte-parole adjointe de la Finul, a déclaré que «les Casques bleus sont libres, par autorisation du gouvernement libanais, de se déplacer dans tout le Liban pour des raisons administratives et logistiques.»
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