Blinken : L'offensive de Rafah risque « d'isoler davantage Israël et de compromettre sa sécurité à long terme »
©Le secrétaire d'État américain Anthony Blinken débarque d'un avion à son arrivée à Tel-Aviv. (Photo par Evelyn Hockstein / POOL / AFP)
Une offensive terrestre de grande envergure contre la zone de Rafah à Gaza isolerait encore davantage Israël sur le plan international, a déclaré vendredi le secrétaire d'État américain Antony Blinken.

« Nous partageons l'objectif d'Israël de vaincre le Hamas... Une opération militaire terrestre de grande envergure à Rafah n'est pas le moyen d'y parvenir », a-t-il déclaré à la presse en Israël. « Elle risque d'isoler davantage Israël dans le monde ».

« Nous avons progressé dans l'accord d'échange et réduit les écarts, et plus nous nous rapprochons de la fin, plus cela devient difficile », a déclaré le haut diplomate américain à propos des négociations en cours en vue d'un cessez-le-feu.

En dépit des pressions et des mises en garde internationales contre une opération militaire israélienne d'envergure à Rafah, Tel Aviv reste déterminé à la mener pour en finir avec le Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a fait savoir vendredi à son homologue américain, Antony Blinken, en visite en Israël dans le cadre d'une tournée régionale, de son intention de mener une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, même en l'absence de soutien des États-Unis.

« J'ai dit que nous n'avions pas la possibilité de défaire le Hamas sans entrer dans Rafah et sans éliminer les bataillons qui y restent. Je lui ai dit que j'espérais le faire avec le soutien des États-Unis, mais s'il le faut, nous le ferons seuls », a-t-il dit dans une déclaration après sa rencontre à Tel-Aviv avec le responsable américain.


« Je lui ai dit que j'appréciais vraiment le fait que nous avions été unis dans la guerre contre le Hamas pendant plus de cinq mois et que nous reconnaissions la nécessité d'évacuer la population civile des zones de guerre et de prendre en charge les besoins humanitaires. Bien sûr, nous œuvrons en ce sens », a encore dit le chef du gouvernement israélien.

Les deux hommes ont eu un entretien de près de 40 minutes vendredi matin.

Outre l'urgence d'accroître l'aide humanitaire dans le territoire palestinien, M. Blinken devait sommer Israël de ne pas lancer d'offensive terrestre majeure à Rafah. Au Caire où il se trouvait jeudi, il avait désigné comme une « erreur », une éventuelle offensive israélienne contre cette ville du sud de Gaza. Il l'avait aussi qualifiée d'« inutile ».

Quelque 1,5 million de personnes, selon l'ONU, en grande majorité déplacées par la guerre déclenchée par l'attaque du 07 octobre, sont réfugiées à Rafah.

Avec AFP
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