Les nouveaux billets de 100.000 livres: la chasse au trésor!

Nouveaux ou anciens billets de cent mille livres, c'est bonnet blanc et blanc bonnet.
Un vent de spéculation sur les nouvelles coupures de cent mille livres souffle bizarrement sur le marché interne. Ces nouveaux billets bleus, dont la circulation est rare alors qu’ils sont sur le marché depuis janvier, aiguisent la convoitise de certains Libanais qui croient pouvoir faire «de bonnes affaires» en les collectionnant. Or, il n’en est rien.
Une enquête express d’Ici Beyrouth a montré qu’un échantillon de Libanais, certes réduit, croit que le nouveau billet de 100.000 livres, qui ressemble à s’y méprendre à celui des 1.000 LL, sera une monnaie de collection à l’avenir et vaudra davantage que sa valeur nominale. Ils refusent de s’en départir, les gardant précieusement dans leur portefeuille. D’autres affirment que cette coupure de monnaie ne leur est jamais passée entre les mains. Enfin, un dernier échantillon de Libanais a tendance à la confondre avec le billet de 1.000 livres.
66 millions de coupures
Aucune indication sur le montant des nouveaux billets de 100.000 livres mis en circulation par la Banque centrale ne figure sur le site électronique de la BDL ou dans quelconque circulaire ou communiqué publié par la banque. De quoi entretenir le mystère qui entoure ces petits billets bleus.

Interrogé par Ici Beyrouth, Mohamad Chamseddine, chercheur au sein du cabinet de conseil Information International, estime le nombre total des coupures de 100.000 livres mises sur le marché à près de 66 millions. Dans son opération de calcul, il considère qu’il n’existe pas de nouveaux et d’anciens billets de 100.000 livres, puisque les nouveaux remplacent les vieilles coupures endommagées. S’il y a moins de livres en espèce sur le marché, c’est parce que, tout simplement, les agents économiques n’en ont plus autant besoin, les transactions étant effectuées en dollars. Même l’État paie ses fonctionnaires en dollars, en espèces, ajoute-t-il.
Édition limitée
Chez Nassib Ghobril, directeur du département de la recherche à Byblos Bank, c’est le même son de cloche. La rareté des nouvelles coupures de 100.000 livres est, selon lui, liée à la politique d’assèchement des livres sur le marché que la BDL poursuit depuis mars 2023. «Les coupures de 100.000 livres ne sont pas des matières premières (commodities) qui peuvent faire l’objet de spéculations», dit-il, surpris par la réaction de certains Libanais. Les nouvelles coupures sont disponibles dans certains guichets électroniques ou bien chez les changeurs. Anciennes ou nouvelles coupures de 100.000 livres, les billets restent interchangeables, relève-t-il.
Pour Nassib Ghobril, «il n’y a pas d’arbitrage à faire entre nouveaux et anciens billets de 100.000 livres». C’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Au 1er décembre 2023 et au 1er janvier 2024, deux séries de nouveaux billets de 100.000 livres libanaises ont été mises en circulation. Le premier lot porte la signature du gouverneur par intérim de la Banque du Liban (BDL), Wassim Mansouri, et de l’ancien gouverneur, Riad Salamé, alors que le second lot porte la signature de Wassim Mansouri et du deuxième vice-gouverneur de la Banque centrale, Bachir Yakzan. Les nouveaux billets ont la même couleur et le même dessin que les 100.000 livres actuelles, mais pas la même taille: 135 × 66 mm contre 148 × 82 pour les vieilles coupures, rappelle-t-on.
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