L'acteur de renommée internationale, Jude Law, marque un retour impressionnant sur grand écran en incarnant un personnage historique, celui d'Henri VIII, dans le film Le Jeu de la reine, récemment sorti. Ce film raconte l'histoire de Catherine Parr, la sixième et dernière épouse du roi Henri VIII, interprétée par Alicia Vikander.
Dans ce film historique, le réalisateur Aïnouz Karim mise sur le jeu des acteurs. Jude Law et sa partenaire Alicia Vikander sont inégalés dans leur précision, incarnant respectivement le roi Henri VIII d’Angleterre et Catherine Parr, sa femme confrontée aux manigances du roi. Pour elle, être reine c’est aussi avoir la conscience tranquille et le pouvoir de décision. Le jeu des deux acteurs reflète une grande subtilité doublée d’une intériorité riche et de contradictions apparentes. Au-delà des décors et des effets, la caméra met en valeur les micro-expressions et les émotions des personnages. Le film est également très précis en matière d’histoire. Il relate une époque trouble – la guerre avec la France et l’Espagne – et dépeint un roi d’Angleterre dangereux et imprévisible.
Catherine Parr, la sixième femme du roi Henri VIII, dont les précédentes épouses ont été soit répudiées, soit décapitées (une seule étant décédée de maladie), tente, avec l’aide de ses dames de compagnie, de déjouer les pièges tendus par l’évêque, la cour et le roi.
Jude Law se révèle une fois de plus au public dans un rôle captivant. Dans Le Jeu de la reine, l’acteur endosse le rôle emblématique du roi anglais Henri VIII pendant les derniers jours de sa vie. Méconnaissable, avec sa coiffure, ses chausses, son justaucorps, ses culottes, ses jambières, sa couronne et ses bijoux, Jude Law parvient à s’immerger pleinement dans la psyché du personnage. L’inconfort causé par l’attirail s’est avéré déterminant pour lui permettre de mieux représenter un roi souffrant d’une blessure à la jambe, assistant à l’érosion de son pouvoir à la fin de sa vie et incarnant une vulnérabilité diminuée. Il était crucial pour l’acteur de comprendre la condition physique du roi, qui dictait son état d’esprit. Jadis perçu comme le héros ultime, à l’égal de Dieu, il est contraint d’abandonner cette croyance de toute une vie.
Transformé par une barbe, un corps déformé et des jambes affectées par la nécrose, Jude Law renforce encore son immersion dans le personnage en se parfumant d’odeurs nauséabondes, repoussant ceux qui s’approchaient de lui. Le film a été tourné dans un château médiéval, où les parfums omniprésents de feu de bois, d’animaux et de nourriture enrichissaient le décor. La prestation de Jude Law est marquée par la paranoïa et la colère, la douleur et la fragilité, l’imprévisibilité et la cruauté. Étant donné sa remarquable polyvalence, sa large gamme émotionnelle, ses critiques élogieuses et son dévouement à l’immersion dans le personnage – souvent en disparaissant totalement dans ses rôles et en repoussant constamment ses limites – sa performance remarquable n’est pas surprenante.
Ce qui a rendu le rôle accessible pour lui allait au-delà des dimensions historiques du personnage. Jude Law a plongé plus profondément, incarnant un être humain confronté à son déclin à la fin de sa vie. Lui, qui avait tourmenté ses épouses – les cinq avant la dernière –, lui qui avait régné avec une dominance impitoyable, se retrouve maintenant souffrant et amer au crépuscule de sa vie.
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