©(Photo par JOHN WESSELS / AFP)
Bassirou Diomaye Faye, figure panafricaniste de gauche, a prêté serment mardi comme cinquième président du Sénégal. Il fait face à des défis aussi considérables que les espoirs placés en lui.
Bassirou Diomaye Faye, panafricaniste de gauche devenu le cinquième président du Sénégal après une ascension éclair, a prêté serment mardi, promettant un «changement systémique» à la tête de l’État, le rétablissement de la «souveraineté» et l’apaisement après des années tumultueuses.
«Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois», a déclaré M. Faye, la main droite levée, devant des centaines d’officiels sénégalais et plusieurs chefs d’État et dirigeants africains, ainsi que de ses deux épouses, une première dans le pays. La cérémonie s’est déroulée au Centre des expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
M. Faye, 44 ans, s’est présenté lors de son premier discours officiel comme l’homme du «changement systémique», mais aussi le garant d’une «démocratie renforcée» et d’une «justice indépendante» dans un pays «apaisé» et «d’espérance».
Il a défendu un Sénégal «juste et prospère» dans une «Afrique en progrès», d’un ton assuré et formel devant un parterre de chefs d’État africains, mais aussi de ses deux épouses, une première dans le pays.
Le vœu de la rupture, l’onction de M. Sonko et l’apparente simplicité de cette personnalité issue d’un milieu modeste lui ont permis de remporter une victoire écrasante dès le premier tour de la présidentielle avec 54,28% des voix.
Il a fait de la «réconciliation nationale», de la baisse du coût de la vie et de la lutte contre la corruption ses chantiers prioritaires.
Se disant panafricaniste «de gauche», M. Faye, qui n’a jamais exercé de mandat d’élu auparavant, a promis de rétablir une «souveraineté» bradée selon lui à l’étranger et a exprimé son souhait de remettre sur la table les contrats pétroliers et gaziers ainsi que les accords de pêche.
Il envisage de quitter le franc CFA et d’investir dans les secteurs agricole et industriel pour tenter de faire baisser le chômage, qui s’élève officiellement à environ 20%. Il veut également rééquilibrer les partenariats internationaux dans un sens «gagnant-gagnant» et travailler au retour du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Haut fonctionnaire de l’administration des Impôts et domaines où il a fait la connaissance d’Ousmane Sonko, il a franchi discrètement les étapes dans l’ombre de ce dernier. Son avènement consacre la réussite du plan B de M. Sonko qui, arrivé troisième de la présidentielle en 2019 et disqualifié en 2024, l’a désigné comme son remplaçant.
Pendant trois ans, avec le parti Pastef créé en 2014 par de jeunes cadres du public et du privé et dissous depuis, ils ont croisé le fer avec le pouvoir, le président Sonko se démultipliant aux avant-postes, le secrétaire général Faye actif à l’organisation et la doctrine.
Ils sont sortis ensemble de plusieurs mois d’emprisonnement mi-mars, en pleine campagne, à la faveur d’une amnistie. Ils ont parcouru le pays ensemble, puis se sont partagé la tâche, drainant des foules en liesse derrière le slogan «Sonko mooy Diomaye, Diomaye mooy Sonko» («Sonko c’est Diomaye, Diomaye c’est Sonko»). Pendant ce temps, son principal adversaire, Amadou Ba, candidat du pouvoir en place, faisait campagne en critiquant son inexpérience.
Bassirou Diomaye Faye est né dans une famille d’agriculteurs humble et éduquée dans le village de Ndiaganiao, à 150 km à l’est de Dakar. Dans ce village reculé, dépourvu de centre de santé et de route goudronnée, «Diomaye était un petit berger qui surveillait ses chèvres», se souvient Mor Sarr, l’un de ses meilleurs amis.
Admirateur de l’ancien président américain Barack Obama et du Sud-africain Nelson Mandela, fervent lecteur de livres de psychologie, il est aussi un «grand fan du Real Madrid et de (Zinedine) Zidane», l’ancien joueur de foot français, amateur d’arts martiaux et de natation, et fan de reggae, rapporte-t-il.
Bassirou Diomaye Faye a quitté Ndiaganiao pour étudier à Dakar, puis intégrer la prestigieuse École nationale d’administration dans la capitale. Il a dit revenir régulièrement au village.
«Je garderai toujours à l’esprit les lourds sacrifices consentis afin de ne jamais vous décevoir», a déclaré mardi le nouveau chef d’État, qui a eu une pensée «pour les martyrs de la démocratie sénégalaise, les amputés, les blessés et des anciens prisonniers» des trois années de crise qui ont précédé le scrutin présidentiel.
Sonia Bakaric et Adrien Marotte / AFP
Bassirou Diomaye Faye, panafricaniste de gauche devenu le cinquième président du Sénégal après une ascension éclair, a prêté serment mardi, promettant un «changement systémique» à la tête de l’État, le rétablissement de la «souveraineté» et l’apaisement après des années tumultueuses.
«Devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, je jure de remplir fidèlement la charge de président de la République du Sénégal, d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois», a déclaré M. Faye, la main droite levée, devant des centaines d’officiels sénégalais et plusieurs chefs d’État et dirigeants africains, ainsi que de ses deux épouses, une première dans le pays. La cérémonie s’est déroulée au Centre des expositions de la ville nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
M. Faye, 44 ans, s’est présenté lors de son premier discours officiel comme l’homme du «changement systémique», mais aussi le garant d’une «démocratie renforcée» et d’une «justice indépendante» dans un pays «apaisé» et «d’espérance».
Il a défendu un Sénégal «juste et prospère» dans une «Afrique en progrès», d’un ton assuré et formel devant un parterre de chefs d’État africains, mais aussi de ses deux épouses, une première dans le pays.
Le vœu de la rupture, l’onction de M. Sonko et l’apparente simplicité de cette personnalité issue d’un milieu modeste lui ont permis de remporter une victoire écrasante dès le premier tour de la présidentielle avec 54,28% des voix.
Il a fait de la «réconciliation nationale», de la baisse du coût de la vie et de la lutte contre la corruption ses chantiers prioritaires.
Se disant panafricaniste «de gauche», M. Faye, qui n’a jamais exercé de mandat d’élu auparavant, a promis de rétablir une «souveraineté» bradée selon lui à l’étranger et a exprimé son souhait de remettre sur la table les contrats pétroliers et gaziers ainsi que les accords de pêche.
Il envisage de quitter le franc CFA et d’investir dans les secteurs agricole et industriel pour tenter de faire baisser le chômage, qui s’élève officiellement à environ 20%. Il veut également rééquilibrer les partenariats internationaux dans un sens «gagnant-gagnant» et travailler au retour du Burkina Faso, du Mali et du Niger dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).
Plan B de Sonko
Haut fonctionnaire de l’administration des Impôts et domaines où il a fait la connaissance d’Ousmane Sonko, il a franchi discrètement les étapes dans l’ombre de ce dernier. Son avènement consacre la réussite du plan B de M. Sonko qui, arrivé troisième de la présidentielle en 2019 et disqualifié en 2024, l’a désigné comme son remplaçant.
Pendant trois ans, avec le parti Pastef créé en 2014 par de jeunes cadres du public et du privé et dissous depuis, ils ont croisé le fer avec le pouvoir, le président Sonko se démultipliant aux avant-postes, le secrétaire général Faye actif à l’organisation et la doctrine.
Ils sont sortis ensemble de plusieurs mois d’emprisonnement mi-mars, en pleine campagne, à la faveur d’une amnistie. Ils ont parcouru le pays ensemble, puis se sont partagé la tâche, drainant des foules en liesse derrière le slogan «Sonko mooy Diomaye, Diomaye mooy Sonko» («Sonko c’est Diomaye, Diomaye c’est Sonko»). Pendant ce temps, son principal adversaire, Amadou Ba, candidat du pouvoir en place, faisait campagne en critiquant son inexpérience.
Arts martiaux, reggae et le Real
Bassirou Diomaye Faye est né dans une famille d’agriculteurs humble et éduquée dans le village de Ndiaganiao, à 150 km à l’est de Dakar. Dans ce village reculé, dépourvu de centre de santé et de route goudronnée, «Diomaye était un petit berger qui surveillait ses chèvres», se souvient Mor Sarr, l’un de ses meilleurs amis.
Admirateur de l’ancien président américain Barack Obama et du Sud-africain Nelson Mandela, fervent lecteur de livres de psychologie, il est aussi un «grand fan du Real Madrid et de (Zinedine) Zidane», l’ancien joueur de foot français, amateur d’arts martiaux et de natation, et fan de reggae, rapporte-t-il.
Bassirou Diomaye Faye a quitté Ndiaganiao pour étudier à Dakar, puis intégrer la prestigieuse École nationale d’administration dans la capitale. Il a dit revenir régulièrement au village.
«Je garderai toujours à l’esprit les lourds sacrifices consentis afin de ne jamais vous décevoir», a déclaré mardi le nouveau chef d’État, qui a eu une pensée «pour les martyrs de la démocratie sénégalaise, les amputés, les blessés et des anciens prisonniers» des trois années de crise qui ont précédé le scrutin présidentiel.
Sonia Bakaric et Adrien Marotte / AFP
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