- Accueil
- Guerre au Moyen-Orient
- Iran-Israël: échec de la riposte ou opération calculée?
À l’heure où les Iraniens s’attribuent une victoire, les Israéliens et les Occidentaux parlent de l’échec de l’opération baptisée «Promesse honnête». Sur les quelque 300 drones et missiles balistiques et de croisière tirés par l’Iran, dans la nuit de samedi à dimanche, en direction d’Israël, 99% auraient été interceptés, selon les chiffres avancés par l’armée israélienne.
Échec de la riposte iranienne à l’attaque perpétrée par Tel Aviv, le 1ᵉʳ avril dernier, contre la section consulaire de l’ambassade d’Iran dans la capitale syrienne de Damas ou manœuvre volontairement limitée?
«La nouveauté dans ce conflit, c’est que l’Iran a directement frappé Israël», indique, à Ici Beyrouth (IB), l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU le général Dominique Trinquand. «L’on ne peut négliger le nombre de missiles et de drones tirés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban, avec des frappes sur le Golan, en direction de l’État hébreu», a-t-il poursuivi. «Si, techniquement, il s’agit bel et bien d’un échec, en raison, notamment de la puissance technologique américaine en matière de moyens de défense, il n’en demeure pas moins que, sur le plan symbolique, l’attaque iranienne a été majeure.»
Interrogé par IB, Dider Leroy, chercheur à l’École royale militaire de Belgique, considère qu’«on a franchi un seuil qualitatif qui fait évoluer la donne et qui replace l’Iran sur la carte des protagonistes militaires actifs». Il estime qu’il ne s’agit donc plus d’«une guerre par procuration», mais d’une «attaque historique directe, menée depuis le territoire iranien».
D’un autre côté, et en tenant compte des chiffres israéliens, selon lesquels 99% des projectiles auraient été interceptés, c’est le caractère particulièrement redoutable du système de défense antiaérien israélien qui a été mis en exergue, quoique l’État hébreu ait été fortement soutenu par les Américains, les Britanniques et les Jordaniens. Cela permet, par conséquent, de considérer, selon M. Leroy, «qu’Israël se trouve actuellement moins isolé qu’il ne l’était hier, la collaboration entre les acteurs susmentionnés s’étant explicitement et efficacement manifestée».
Pour Fadi Assaf, cofondateur de Middle East Strategic Perspectives, il s’agit, d’un point de vue strictement technique et militaire, d’un échec: «Tous les drones et tous les missiles de croisière ont été interceptés avant d’atteindre Israël, et seuls sept missiles balistiques sur un total de 110 ont pu toucher le sol israélien», a-t-il ainsi souligné.
«Toutefois, une lecture plus stratégique ne saurait occulter le fait qu’Israël a bénéficié d’une conjoncture géopolitique favorable qui a permis la mise en place d’une coalition ad hoc coordonnée par les États-Unis à laquelle le gouvernement israélien doit ce succès, en partie en tout cas», ajoute M. Assaf. D’après lui, «cet alignement d’éléments favorables à Israël n’est pas pérenne, ce qui nous amène à simuler ou à anticiper un scénario futur, où l’axe pro-iranien renouvellerait son attaque, avec des moyens technologiques et opérationnels mieux adaptés et dans un contexte géopolitique qui rendrait difficile une énième mobilisation américaine et arabe aux côtés d’Israël.»
Cette attaque minutieusement calculée par l’Iran (qui a d’ailleurs évité de cibler des intérêts américains et non israéliens, comme cela était convenu préalablement) pourrait-elle être perçue comme un autre acte du processus de négociations entre Téhéran et Washington? Les réactions du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, seront-elles encadrées?
Échec de la riposte iranienne à l’attaque perpétrée par Tel Aviv, le 1ᵉʳ avril dernier, contre la section consulaire de l’ambassade d’Iran dans la capitale syrienne de Damas ou manœuvre volontairement limitée?
«La nouveauté dans ce conflit, c’est que l’Iran a directement frappé Israël», indique, à Ici Beyrouth (IB), l’ancien chef de la mission militaire française auprès de l’ONU le général Dominique Trinquand. «L’on ne peut négliger le nombre de missiles et de drones tirés depuis l’Iran, l’Irak, le Yémen et le Liban, avec des frappes sur le Golan, en direction de l’État hébreu», a-t-il poursuivi. «Si, techniquement, il s’agit bel et bien d’un échec, en raison, notamment de la puissance technologique américaine en matière de moyens de défense, il n’en demeure pas moins que, sur le plan symbolique, l’attaque iranienne a été majeure.»
Interrogé par IB, Dider Leroy, chercheur à l’École royale militaire de Belgique, considère qu’«on a franchi un seuil qualitatif qui fait évoluer la donne et qui replace l’Iran sur la carte des protagonistes militaires actifs». Il estime qu’il ne s’agit donc plus d’«une guerre par procuration», mais d’une «attaque historique directe, menée depuis le territoire iranien».
D’un autre côté, et en tenant compte des chiffres israéliens, selon lesquels 99% des projectiles auraient été interceptés, c’est le caractère particulièrement redoutable du système de défense antiaérien israélien qui a été mis en exergue, quoique l’État hébreu ait été fortement soutenu par les Américains, les Britanniques et les Jordaniens. Cela permet, par conséquent, de considérer, selon M. Leroy, «qu’Israël se trouve actuellement moins isolé qu’il ne l’était hier, la collaboration entre les acteurs susmentionnés s’étant explicitement et efficacement manifestée».
Pour Fadi Assaf, cofondateur de Middle East Strategic Perspectives, il s’agit, d’un point de vue strictement technique et militaire, d’un échec: «Tous les drones et tous les missiles de croisière ont été interceptés avant d’atteindre Israël, et seuls sept missiles balistiques sur un total de 110 ont pu toucher le sol israélien», a-t-il ainsi souligné.
«Toutefois, une lecture plus stratégique ne saurait occulter le fait qu’Israël a bénéficié d’une conjoncture géopolitique favorable qui a permis la mise en place d’une coalition ad hoc coordonnée par les États-Unis à laquelle le gouvernement israélien doit ce succès, en partie en tout cas», ajoute M. Assaf. D’après lui, «cet alignement d’éléments favorables à Israël n’est pas pérenne, ce qui nous amène à simuler ou à anticiper un scénario futur, où l’axe pro-iranien renouvellerait son attaque, avec des moyens technologiques et opérationnels mieux adaptés et dans un contexte géopolitique qui rendrait difficile une énième mobilisation américaine et arabe aux côtés d’Israël.»
Cette attaque minutieusement calculée par l’Iran (qui a d’ailleurs évité de cibler des intérêts américains et non israéliens, comme cela était convenu préalablement) pourrait-elle être perçue comme un autre acte du processus de négociations entre Téhéran et Washington? Les réactions du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, seront-elles encadrées?
Lire aussi
Commentaires