Les États-Unis ne veulent pas d’une «guerre» avec l’Iran
©(OLIVIER DOULIERY/AFP)
Les États-Unis ne veulent ni d’une «escalade» ni d’une «guerre étendue avec l’Iran», a insisté dimanche un porte-parole de la Maison-Blanche, au lendemain d’une attaque inédite de la République islamique sur Israël.

«Le président (Joe Biden) a été clair : nous ne voulons pas d’escalade», a déclaré John Kirby sur la chaîne de télévision américaine NBC. «Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran, a-t-il poursuivi. Je pense que les heures et les jours à venir nous en diront beaucoup.»

L’Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche une attaque massive de drones et de missiles, une première attaque directe contre le territoire israélien qui fait craindre une explosion régionale. Elle a été «déjouée» selon l’armée israélienne, tandis que l’Iran s’est félicité de ce qu’elle estime être une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas, le 1ᵉʳ avril.

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«Nous avons indiqué très clairement à toutes les parties, y compris l’Iran, ce que nous ferions (...) et à quel point nous prendrions au sérieux toute menace potentielle à l’encontre de notre personnel» positionné au Moyen-Orient, a ajouté John Kirby.

Joe Biden a déclaré samedi soir que les forces américaines avaient contribué à abattre «presque tous» les drones et missiles tirés par l’Iran sur Israël, ajoutant qu’il avait réaffirmé son soutien «inébranlable» au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou.

«Nous allons continuer à travailler avec lui, à le conseiller», a toutefois assuré John Kirby, réaffirmant que les États-Unis allaient «continuer d’aider (les Israéliens) à se défendre».
«Aucune réponse»

Pour autant, les États-Unis ne participeront pas à une éventuelle riposte israélienne contre l'Iran. «Nous ne ferons partie d'aucune réponse qu'ils entendent mener», a affirmé à la presse un haut responsable de l'administration Biden sous le couvert de l'anonymat. «Nous ne nous voyons pas participer à un tel acte», a-t-il insisté.

Selon lui, Israël ne «cherche pas» non plus l'escalade. «Israël nous a clairement fait savoir qu'ils ne cherchent pas une escalade importante avec l'Iran», a affirmé ce même responsable.

Les désaccords ont été de plus en plus visibles ces dernières semaines entre Joe Biden et Benjamin Netanyahou, auquel le président américain reproche la conduite de la guerre depuis plus de six mois contre le Hamas palestinien à Gaza, territoire frappé par un drame humanitaire et menacé de famine à grande échelle.

«Nous ferons tout ce qu'il faut pour nous assurer que nos troupes, nos installations et nos navires dans la région sont également protégés», a-t-il encore insisté sur une autre chaîne, CBS.


John Kirby, qui a fait la tournée des plateaux de télévision dimanche matin, a affirmé sur CNN que les Iraniens avaient lancé «clairement plusieurs centaines» de drones et de missiles et au moins «300» selon les Israéliens.

«Et quels dégâts ont-ils causés ? Pas beaucoup. C'est une prouesse incroyable de la part d'Israël, mais cela montre aussi que l'Iran n'est pas la puissance militaire qu'il prétend être», a-t-il jugé.

Les États-Unis ont pour leur part abattu «plusieurs dizaines, facile» de ces engins, s'est-il félicité.



Interrogé sur la situation à Gaza, John Kirby a estimé que la diplomatie n'était pas encore «morte», pour faire taire les armes et permettre la libération d'otages détenus dans le territoire palestinien, bombardé et assiégé par Israël.

Israël et le Hamas s'accusent mutuellement de vouloir saboter les pourparlers. Le Mossad, les services de renseignement israéliens, a affirmé dimanche que le Hamas avait rejeté le dernier projet de trêve mis sur la table la semaine dernière au Caire par les médiateurs américains, égyptiens et qataris.

«C'est un bon accord», a estimé John Kirby. «Il permettrait d'évacuer des dizaines d'otages les plus fragiles» et «d'obtenir un cessez-le-feu de six semaines» facilitant l'entrée de «davantage d'aide humanitaire».

«Les dirigeants du Hamas doivent accepter cet accord», a insisté le porte-parole de la Maison-Blanche.

Sans opposer une fin de non-recevoir explicite, le Hamas a exigé un cessez-le-feu permanent et le retrait de l'armée israélienne de toute la bande de Gaza.

Avec AFP
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