CIJ: L'Arménie dénonce le «nettoyage ethnique» au Karabakh
L'Arménie a accusé son rival acharné, l'Azerbaïdjan, d'avoir "achevé le nettoyage ethnique" dans l'ancienne région séparatiste du Haut-Karabakh, devant la Cour internationale de justice.

L'Arménie a accusé mardi devant la plus haute juridiction de l'ONU son implacable rival, l'Azerbaïdjan, d'avoir «achevé le nettoyage ethnique» dans l'ancienne région séparatiste du Haut-Karabakh, tout en déclarant être déterminée à rechercher la paix avec son voisin du Caucase.

Les deux pays voisins exposent cette semaine et la semaine prochaine devant la Cour qui siège à La Haye leur différend de longue date portant sur la « purification ethnique », alors même que les tensions militaires s'intensifient entre eux à la suite du conflit de l'année dernière dans cette zone montagneuse contestée.

L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont mené deux guerres, au début des années 1990 et en 2020, avant que les forces azerbaïdjanaises ne reprennent en septembre dernier le contrôle total du Haut-Karabakh lors d'une offensive éclair qui a mis fin à trois décennies de régime séparatiste arménien sur l'enclave.

Les tensions sont restées vives depuis l'opération azerbaïdjanaise qui a conduit sur le chemin de l'exode vers l'Arménie la majeure partie de la population arménienne de l'enclave, soit plus de 100.000 personnes.

«Après avoir menacé de le faire pendant des années, l'Azerbaïdjan a achevé le nettoyage ethnique de la région», a déclaré aux juges Yeghishe Kirakosyan, représentant le gouvernement arménien.

Bakou «le consolide désormais en effaçant systématiquement toutes les traces de la présence des Arméniens de souche, y compris le patrimoine culturel et religieux arménien», a-t-il déclaré.


Près de 200 Arméniens sont toujours portés disparus, a ajouté M. Kirakosyan, à la suite de l'exode qui a provoqué le chaos le long de la route d'accès au couloir de Lachin reliant l'Arménie à la région séparatiste.

Bakou a vigoureusement nié les allégations de « nettoyage ethnique », affirmant que les Arméniens étaient libres de rentrer tant qu'ils acceptaient de vivre sous la domination azerbaïdjanaise.

«Dès le début, l'Arménie avait pour objectif d'entamer cette procédure devant la Cour et d'utiliser le fait de cette procédure pour mener une campagne médiatique publique contre l'Azerbaïdjan », avait déclaré lundi devant les magistrats Elnur Mammadov, le représentant de Bakou.


La bataille juridique devant la CIJ date de septembre 2021, lorsque chaque partie a intenté l'une contre l'autre des actions en justice.

Elles s'accusent mutuellement de « nettoyage ethnique » et de violation de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD).

La CIJ, qui statue sur les différends entre États, a émis des ordonnances d’urgence en décembre 2021, appelant les deux parties à prévenir l’incitation et la promotion de la haine raciale.

Avec AFP
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