Guillaume Diop, premier danseur étoile noir de l'Opéra de Paris, célèbre sa première année dans ce rôle prestigieux. Il espère inspirer les jeunes issus de la diversité à poursuivre leurs rêves.
Un an après sa nomination historique comme premier danseur étoile noir de l'Opéra de Paris, Guillaume Diop, 24 ans, mesure l'impact de son parcours exceptionnel. Devenu un symbole d'espoir et de diversité, il se réjouit de constater que sa réussite a inspiré de nombreux jeunes à croire en leurs rêves.
Parrain de la 17e édition de Tous à l'opéra, qui se déroule du 3 au 5 mai, Guillaume Diop invite le public à découvrir les coulisses de cet art fascinant. Les 28 maisons d'opéra participantes ouvrent leurs portes pour l'occasion, permettant aux visiteurs d'explorer les décors, les costumes et les machines qui donnent vie aux spectacles.
Interrogé sur ce que représente aujourd’hui son titre d’étoile, Guillaume Diop confie: «Être nommé étoile, c’est magique. C’est une grande chance, mais c’est aussi une forme de responsabilité. Ce n’est pas facile de l’assumer, surtout quand on est jeune, quand on a l’exposition médiatique que j’ai eue à ce moment-là.» Malgré les défis, il a enchaîné les prises de rôles et se sent désormais légitime dans sa position, fort de l’approbation de ses pairs et de ses supérieurs.
L’impact de son parcours sur les jeunes issus de la diversité a dépassé ses espérances. Guillaume Diop reçoit quotidiennement des messages d’enfants et de parents qui se sentent inspirés par son exemple. Des personnes noires de 40 ans, pour qui la danse classique semblait inaccessible à leur époque, sont profondément émues de voir qu’aujourd’hui, un danseur noir peut atteindre les plus hauts niveaux. Cette représentation a également attiré un public plus diversifié à l’Opéra de Paris, une évolution que Guillaume Diop considère comme «un cadeau pour [lui] et pour l’institution».
En 2020, Guillaume Diop avait co-écrit un manifeste sur «la question raciale à l’Opéra» afin de briser le silence sur ce sujet. Depuis, l’institution a pris le relais, engageant des discussions et mettant en place des mesures concrètes, comme l’adaptation des costumes et des produits de maquillage à la diversité des carnations.
À l’occasion de Tous à l’opéra, Guillaume Diop souligne l’importance de faire découvrir au public l’envers du décor. Il rappelle qu’un spectacle est le fruit d’un travail d’équipe, impliquant techniciens, machinistes, costumiers, maquilleurs, coiffeurs et musiciens. Ces journées portes ouvertes contribuent à rendre l’opéra plus accessible, comme en témoigne le souvenir de Guillaume Diop, impressionné dès l’âge de 9-10 ans par la magnificence du palais Garnier.
Prochainement, Guillaume Diop interprétera Albrecht dans Giselle, le rôle qui lui a valu sa nomination comme étoile, lors d’une tournée à Séoul. Malgré une certaine appréhension liée à la symbolique de ce rôle dans sa carrière, il se dit «excité» et «plein d’envie».
Après avoir souffert d’une fracture de fatigue au tibia au moment de sa nomination, Guillaume Diop a dû adapter son entraînement et son suivi médical pour préserver sa santé à long terme. Grâce à un travail régulier avec un kinésithérapeute, il a surmonté cette blessure et peut envisager sereinement les 20 prochaines années de sa carrière.
L’ascension de Guillaume Diop au rang d’étoile de l’Opéra de Paris est bien plus qu’une consécration personnelle. Elle ouvre la voie à une nouvelle génération de danseurs issus de la diversité, prouvant que le talent et la détermination peuvent transcender les barrières. Son parcours exemplaire contribue à faire évoluer les mentalités et à rendre le monde de la danse classique plus inclusif. En incarnant l’excellence et en inspirant les jeunes, Guillaume Diop écrit une page d’histoire et montre que les rêves peuvent devenir réalité, quelle que soit son origine.
Avec AFP
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