Sommet de la Francophonie 2024: une véritable ruche internationale

Dans le cadre d’un dîner-débat organisé par le Cercle Richelieu-Senghor de Paris, le 23 avril, François Vandeville, secrétaire général du sommet de la Francophonie 2024, étaie les multiples facettes de cet événement. Une approche extensive à l’international.
«La francophonie n’est pas du folklore, c’est un instrument de pouvoir.»
C’est par ces mots que François Vandeville, secrétaire général du sommet de la Francophonie 2024, décrit l’enjeu principal de cet évènement international.
Ces propos interviennent lors de son allocution au dîner-débat, tenu le 23 avril au Sénat, et organisé par le Cercle Richelieu-Senghor de Paris. Sur une invitation du président du Cercle, Alban Bogeat, M. Vandeville a livré les objectifs "ambitieux" du XIXe sommet que la France accueillera les 4 et 5 octobre 2024, pour la première fois depuis 1991.

Sous le thème «Créer, innover, entreprendre en français», 88 états et gouvernements francophones se réuniront au château de Villers-Cotterêts en Picardie, siège de la Cité internationale de la langue française.
Leur mission, «dépoussiérer, moderniser, désinstitutionnaliser» la francophonie, selon les termes du secrétaire général.
«Un message d’ouverture aux autres, pour paraphraser les Jeux olympiques, porter plus haut, plus loin, plus fort, la francophonie, précise-t-il, afin de contribuer à bâtir un monde plurilingue, pluriel, multipolaire et multilatéral.»
Ce sommet devrait provoquer «une sorte de réveil, pour se sentir fier d’être membre d’une communauté francophone de solidarité et d’opportunités», déclare-t-il devant les participants venus des cinq continents.

«Nous voulons que ce sommet soit celui des autres, que les autres s’approprient la francophonie, explique-t-il, c’est pourquoi nous travaillons avec 400 partenaires dans 40 pays de par le monde.»
Le sommet 2024 n’est donc pas un événement pour la France, mais un ensemble de manifestations qui se déploient sur plusieurs mois à l’échelle internationale.
Une démarche offensive pour consolider la langue française
Le sommet 2024 a déjà commencé, en réalité, avec le lancement du festival de la Francophonie, le 20 mars dernier, lors de la Journée internationale de la francophonie.
Il s’agit d’une série d’évènements qui se déploient partout sur le globe jusqu’en octobre prochain. Son thème, «Refaire le monde», témoigne bien de l’ambition de cette initiative.  Tous les continents accueillent des projets variés dans une multitude de domaines: art, culture, économie, sciences… La francophonie fédère!
«Ce festival culmine dans les Journées d’octobre, qui entourent le sommet, journées révolutionnaires ayant pour vocation de réaffirmer qu’on peut réussir et s’imposer en français», poursuit M. Vandeville.
Par exemple, le Salon des innovations en français se déroulera dans un espace caractéristique de l’anglophonie en France, la Station F, qui est le plus grand campus de startup au monde.

Le festival se clôturera en même temps que se tiendra le sommet de la Francophonie, lors des réunions officielles des pays membres de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ces rencontres se dérouleront dans des lieux emblématiques, au château de François Ier à Villers-Cotterêts, joyau de l’art Renaissance et baroque, le 4 octobre, puis sous la coupole transparente du Grand Palais des Beaux-Arts à Paris, le 5 octobre.
Mais ce n’est pas tout!
«Traditionnellement, un village de la Francophonie accompagne le sommet, collection de pavillons nationaux et d’opérateurs, qui illustrent la diversité et la dynamique de chacun des pays membres de la Francophonie», rappelle le secrétaire général.
Pour l’année 2024, «le village sera localisé dans un quartier populaire du 19e arrondissement de Paris, pour permettre la participation du plus grand nombre de personnes», annonce-t-il.

Les jeunes, première cible du sommet
«Les jeunes sont l’avenir de la francophonie», commente M. Vandeville.
En les mobilisant comme participants et médiateurs, «le sommet 2024 veut montrer aux jeunes que le français n’est pas uniquement la langue de générations passées, mais aussi celle des générations présentes, avance-t-il, qu’il y a un intérêt à être francophone, dans le continuum éducation - formation - emploi».
Dans cet objectif, le programme Jeunes ambassadeurs francophones (JAF) rassemble des jeunes francophones de 16 à 30 ans, de tous les continents, qui s’engagent à mettre en œuvre un projet de promotion de la langue française, pendant leur mandat qui dure un an.
À titre d’exemple, le collège et lycée Saint Antoine de Padoue à Beyrouth figure parmi les premières organisations à s’être engagées dans ce programme.
«La mission d’un Jeune ambassadeur est tournée vers une communication-action», souligne à Ici Beyrouth Eliane Nsom, vice-présidente du Comité Francophonie des JAF.
«Il devrait donc communiquer les valeurs de la Francophonie sur son territoire, parfois en relation avec les autres jeunes de l’espace francophone, dans un esprit de partage et de paix», poursuit-elle, notant que «l’activité personnelle ou collective d’un JAF peut porter sur un volet social, culturel, éducatif, économique, humanitaire, environnemental ou diplomatique».
«C'est en 2022, lors du XVIIIe sommet de la Francophonie à Djerba en Tunisie, qu'une délégation de JAF accompagnés de leurs responsables avait présenté le projet au président, Emmanuel Macron. Ce dernier s’est alors joint à la dynamique en lançant le défi de 1000 JAF en 2024 pour le prochain sommet», raconte Paul Nelson Tombi à Ici Beyrouth.
Coordonnateur des JAF au Cameroun, M. Tombi estime que «le JAF est d’abord un serviteur, dans le sens où il est un bénévole qui s’active pour préserver l’héritage commun de la Francophonie et œuvre pour son rayonnement».


«Le 4 octobre après midi, est programmée à Villers-Cotterêts une séquence symbolique en format mixte (présentiel et visio), qui réunira les JAF avec les chefs d’États et de gouvernements de l’espace francophone, annonce Mme Nsom.

«Il faudra surtout comprendre l’importance accordée à toute cette jeunesse de l’espace francophone comme véritable instrument d’appropriation de la francophonie citoyenne, celle portée par les populations sur leur territoire pour une Francophonie durable», conclut-elle.
Retrouvez la programmation du festival de la Francophonie 2024 sur le site: https://festivalfrancophonie2024.org/
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