Le bureau de lutte contre la cybercriminalité n’a pas encore réussi, dans le cadre de l’enquête qu’il mène sous la supervision des autorités judiciaires compétentes, à identifier toutes les pistes liées à l'affaire des «Tik Tokeurs» pédophiles. Et ce, malgré les données significatives dont il dispose et qui ont conduit à l’arrestation de six suspects à Beyrouth et au Mont-Liban.
Le réseau utilisait l'application, très prisée par les jeunes, pour attirer des enfants qui étaient ensuite soumis à des abus sexuels et forcés à consommer de la drogue dont ils devenaient dépendants. Selon des sources sécuritaires, «plus de 30 personnes sont impliquées» dans ces actes. «Jusqu’à présent, les services de sécurité ont réussi à en identifier 26, dont six ont pu être arrêtées», affirme-t-on à Ici Beyrouth, de même source.
D’après elle, «les rôles au sein de ces réseaux étaient répartis». «Dix personnes avaient pour tâche d’identifier les victimes via l’application Tik Tok, de les inciter à les rencontrer avant de les livrer à d’autres personnes dont la mission était de les mener jusqu’aux violeurs, poursuit-on. Le pire est que des mineurs font partie de ce réseau, «ce qui facilitait les pièges tendus aux enfants.»
Le bureau de lutte contre la cybercriminalité poursuit activement ses investigations pour arrêter toutes les personnes impliquées dans ces actes criminels. Selon la source précitée, «il lui faudra encore quelques jours pour achever l'enquête préliminaire parce que certains malfaiteurs n’ont pas encore été identifiés, comme ils avaient créé des comptes fictifs (sur Tik Tok), avec des noms d’emprunts, pour attirer les enfants». «Ce réseau, dont les activités s’étendent entre Beyrouth et le Mont-Liban, serait dirigé par plusieurs personnes, dont certaines établies en dehors du Liban», d’après la source. Plus encore, «le gang compte, parmi ses membres, des personnes bien connues des internautes sur les réseaux sociaux, dont un coiffeur et ses complices».
Ces actes ignobles ont commencé à être dévoilés, il y a plusieurs mois, grâce à des plaintes déposées par les parents de victimes. Selon une source sécuritaire, «ces plaintes ont permis aux forces de sécurité de corroborer des informations dont elles disposaient concernant des comptes suspects sur les réseaux sociaux, lesquels ont été tout de suite mis sous surveillance, notamment l’application Tik Tok». «Elles ont aussi confirmé les soupçons des forces de l'ordre selon lesquels un nombre important de personnes est impliqué dans ces crimes odieux contre les enfants, mettant en péril leur vie et leur avenir», a-t-on indiqué de même source.
Les informations sur le nombre d’arrestations restent cependant contradictoires. Selon des sources judiciaires proches de l’enquête préliminaire, «six individus ont été (jusqu'à lundi) interpellés pour les besoins de l’enquête». «Certains ont avoué être impliqués dans cette affaire alors que d'autres ont reconnu les faits, mais en s'attribuant un rôle accessoire».
Selon les mêmes sources, «le nombre des arrestations devrait augmenter pour englober toutes les personnes impliquées dans ces crimes, d’autant qu’il ne s’agit pas uniquement de viol de mineurs». «Certains ont forcé les enfants à se droguer, les entraînant dans la dépendance. Ce qui les rend vulnérables aux abus sexuels ou à l’exploitation sous d’autres formes», d’après la source.
Selon elle, ce qui retarde l’enquête reste le fait de ne pas avoir identifié les autres complices ni avoir encore pu vérifier que les noms dont les enquêteurs disposent correspondent à ceux des personnes qui font l'objet de soupçons.
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