Bernard Pivot, figure incontournable du paysage culturel français, nous a quittés, laissant derrière lui un héritage inestimable. Journaliste, animateur, amoureux des mots, il a marqué de son empreinte indélébile l’univers de la littérature et de la télévision. Sa disparition est une perte immense pour tous ceux qui, comme moi, ont eu la chance de croiser sa route.
Bernard Pivot était un géant. Un géant de la télévision, qui a révolutionné notre rapport à la littérature avec son émission mythique Apostrophes. Chaque vendredi soir, la France entière se rassemblait autour de lui pour plonger dans ce Bouillon de culture si savoureux, si nourrissant pour l’esprit et pour l’âme. Il était notre guide, notre passeur dans l’univers infini des lettres. Grâce à lui, la littérature est entrée dans nos foyers, dans nos cœurs.
Mais Bernard Pivot était bien plus qu’un animateur. Il était un amoureux de la langue française, un défenseur acharné de sa richesse et de sa beauté. Ses dictées légendaires ont fait vibrer des générations entières, nous rappelant sans cesse la magie des mots et l’importance de les choisir avec soin. Il était un artisan de la langue, un orfèvre qui ciselait chaque phrase avec amour et respect.
Son engagement pour la littérature ne s’est pas limité au petit écran. En tant que président de l’Académie Goncourt, il a veillé avec rigueur et passion sur ce prestigieux prix littéraire. Son sens de l’innovation, allié à son exigence indéfectible, a contribué à maintenir l’excellence de cette institution plus que centenaire.
Bernard Pivot était aussi un homme de terroir, profondément attaché à ses racines beaujolaises. Son amour pour cette région viticole l’a conduit à créer le Comité de défense du beaujolais, témoignant ainsi de son engagement pour la préservation de ce patrimoine si cher à son cœur.
Au-delà de ses multiples facettes, Bernard Pivot était avant tout un humaniste. Sa curiosité insatiable, son écoute bienveillante et son respect de l’autre ont fait de lui un interlocuteur précieux pour tous ceux qui ont eu la chance de croiser sa route. Il avait le don rare de rendre la culture accessible à tous, sans jamais la dénaturer ni la simplifier.
J’ai eu l’immense privilège de rencontrer Bernard Pivot lors du Salon du livre francophone de Beyrouth en 2012. Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire. Déjeuner avec lui à l’Oca Matta fut un honneur et un bonheur indicibles. Sa conversation était un feu d’artifice d’érudition, d’esprit et d’humanité. Chaque mot prononcé était une perle que je m’empressais de recueillir, un trésor que je chérirai toujours.
Son dernier tweet sur X.
Aujourd’hui, alors que Bernard Pivot nous quitte, c’est une part de notre histoire qui s’en va avec lui. Sa disparition laisse un vide immense dans le monde des lettres et de la culture.
Adieu, Monsieur Pivot. Vous étiez un géant parmi les hommes, un phare dans la nuit. Votre œuvre est un trésor que nous continuerons de chérir, votre esprit une lumière que nous nous efforcerons de maintenir vivace. Merci pour tout ce que vous nous avez donné, avec tant de générosité, de passion et d’amour. Vous resterez à jamais l’un des plus grands artisans de la culture française.
Reposez en paix, Bernard Pivot. Votre souvenir est une bénédiction, votre exemple, une inspiration. Vous avez rendu le monde plus beau, plus riche, plus lumineux. Et pour cela, nous vous disons merci, du fond du cœur.
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