Le président russe, Vladimir Poutine, est arrivé en Chine jeudi pour y rencontrer son homologue et "cher ami" Xi Jinping, qu'il va essayer de convaincre d'apporter un soutien plus appuyé à l'effort de guerre russe en Ukraine.
Selon des images diffusées à la télévision russe, le chef du Kremlin a été accueilli jeudi vers 4H30 à Pékin (20H30 GMT mercredi), à la descente de son avion, par des officiels chinois et une garde d'honneur, avant de prendre place dans une limousine noire.
Cette visite de deux jours constitue le premier voyage à l'étranger de M. Poutine depuis sa réélection en mars et sa seconde en Chine en un peu plus de six mois.
Ce géant asiatique est une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie à de lourdes sanctions occidentales prises pour la punir de son offensive militaire en Ukraine.
Tout juste de retour d'une tournée en France, Serbie et Hongrie, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux. La Chine bénéficie notamment d'importations d'énergie russe bon marché.
Les deux pays avaient célébré début 2022, juste avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, un partenariat bilatéral décrit comme «sans limites».
«C'est le premier voyage de Poutine après son investiture et il est donc destiné à montrer que les relations sino-russes montent encore d'un niveau», déclare à l'AFP l'analyste russe indépendant Konstantin Kalachev, avant d'ajouter: «Sans oublier l'amitié personnelle visiblement sincère entre les deux dirigeants.»
Mais ces liens étroits sont vus avec une suspicion croissante chez les Occidentaux. Les États-Unis menacent ainsi de sanctionner les entreprises étrangères, en particulier les banques, qui travaillent avec la Russie.
Le Kremlin a dit cette semaine que les deux présidents évoqueraient notamment «les domaines-clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales».
Dans un entretien avec l'agence de presse officielle Chine nouvelle, paru mercredi, Vladimir Poutine a salué le «désir sincère» de Pékin d'oeuvrer au règlement de la crise ukrainienne.
La Chine appelle régulièrement au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine comprise) mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.
Washington a fixé une ligne rouge à Pékin - ne pas fournir directement d'armes à la Russie - et dit n'avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire.
Mais les États-Unis estiment que le soutien économique chinois permet tout de même à la Russie de renforcer sa production de missiles, de drones et de chars.
Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars (222 milliards d'euros) en 2023, selon les douanes chinoises.
Mais les exportations chinoises vers le voisin russe étaient sensiblement plus basses en mars et en avril 2024 que sur la période janvier-février, après des menaces de Washington de sanctionner les institutions financières soutenant l'effort de guerre russe.
Car un décret signé en décembre par le président américain Joe Biden autorise désormais des sanctions secondaires contre les banques étrangères liées à la machine de guerre russe.
En clair : le Trésor américain peut les exclure du système financier mondial, fondé sur le dollar.
La Chine cherche de toute façon à renouer ses liens avec les États-Unis et pourrait donc être réticente à vouloir renforcer sa coopération avec la Russie, malgré les attentes de cette dernière, selon des analystes.
Plusieurs banques chinoises ont ainsi interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes, selon huit ressortissants des deux pays impliqués dans le commerce bilatéral.
Les banques «partent du principe qu'il vaut mieux être prudent que faire quelque chose qu'on pourrait regretter par la suite», déclare à l'AFP Alexandre Gabouïev, le directeur du Centre Carnegie Russie Eurasie.
«Arriver à déterminer si des paiements sont liés au complexe militaro-industriel russe (...) représente une difficulté considérable pour les entreprises chinoises, dont les banques».
Pendant cette visite de Vladimir Poutine, des experts s'attendent toutefois à ce que Moscou et Pékin célèbrent leur partenariat et signent plusieurs accords commerciaux.
Les deux dirigeants devraient par ailleurs publier une déclaration commune et assister à une soirée marquant les 75 ans de relations diplomatiques entre leurs pays, selon le Kremlin.
Vladimir Poutine doit également rencontrer le Premier ministre Li Qiang puis se rendre vendredi à Harbin (nord-est) pour visiter une foire dédiée au commerce et aux investissements.
Par James Edgar avec AFP
Selon des images diffusées à la télévision russe, le chef du Kremlin a été accueilli jeudi vers 4H30 à Pékin (20H30 GMT mercredi), à la descente de son avion, par des officiels chinois et une garde d'honneur, avant de prendre place dans une limousine noire.
Cette visite de deux jours constitue le premier voyage à l'étranger de M. Poutine depuis sa réélection en mars et sa seconde en Chine en un peu plus de six mois.
Ce géant asiatique est une planche de salut économique cruciale pour la Russie, en proie à de lourdes sanctions occidentales prises pour la punir de son offensive militaire en Ukraine.
Tout juste de retour d'une tournée en France, Serbie et Hongrie, Xi Jinping y a défendu le droit de maintenir avec son voisin russe des liens économiques normaux. La Chine bénéficie notamment d'importations d'énergie russe bon marché.
Les deux pays avaient célébré début 2022, juste avant le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine, un partenariat bilatéral décrit comme «sans limites».
«C'est le premier voyage de Poutine après son investiture et il est donc destiné à montrer que les relations sino-russes montent encore d'un niveau», déclare à l'AFP l'analyste russe indépendant Konstantin Kalachev, avant d'ajouter: «Sans oublier l'amitié personnelle visiblement sincère entre les deux dirigeants.»
Mais ces liens étroits sont vus avec une suspicion croissante chez les Occidentaux. Les États-Unis menacent ainsi de sanctionner les entreprises étrangères, en particulier les banques, qui travaillent avec la Russie.
Le Kremlin a dit cette semaine que les deux présidents évoqueraient notamment «les domaines-clés de développement de la coopération russo-chinoise, tout en échangeant aussi leurs points de vue sur les questions internationales et régionales».
Ligne rouge
Dans un entretien avec l'agence de presse officielle Chine nouvelle, paru mercredi, Vladimir Poutine a salué le «désir sincère» de Pékin d'oeuvrer au règlement de la crise ukrainienne.
La Chine appelle régulièrement au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays (sous-entendu Ukraine comprise) mais exhorte aussi à prendre en considération les préoccupations de sécurité de la Russie.
Washington a fixé une ligne rouge à Pékin - ne pas fournir directement d'armes à la Russie - et dit n'avoir à ce jour pas eu la preuve du contraire.
Mais les États-Unis estiment que le soutien économique chinois permet tout de même à la Russie de renforcer sa production de missiles, de drones et de chars.
Les échanges commerciaux sino-russes ont explosé depuis l'invasion de l'Ukraine et ont atteint 240 milliards de dollars (222 milliards d'euros) en 2023, selon les douanes chinoises.
Mais les exportations chinoises vers le voisin russe étaient sensiblement plus basses en mars et en avril 2024 que sur la période janvier-février, après des menaces de Washington de sanctionner les institutions financières soutenant l'effort de guerre russe.
Car un décret signé en décembre par le président américain Joe Biden autorise désormais des sanctions secondaires contre les banques étrangères liées à la machine de guerre russe.
En clair : le Trésor américain peut les exclure du système financier mondial, fondé sur le dollar.
"Difficulté considérable"
La Chine cherche de toute façon à renouer ses liens avec les États-Unis et pourrait donc être réticente à vouloir renforcer sa coopération avec la Russie, malgré les attentes de cette dernière, selon des analystes.
Plusieurs banques chinoises ont ainsi interrompu ou réduit leurs transactions avec leurs clients russes, selon huit ressortissants des deux pays impliqués dans le commerce bilatéral.
Les banques «partent du principe qu'il vaut mieux être prudent que faire quelque chose qu'on pourrait regretter par la suite», déclare à l'AFP Alexandre Gabouïev, le directeur du Centre Carnegie Russie Eurasie.
«Arriver à déterminer si des paiements sont liés au complexe militaro-industriel russe (...) représente une difficulté considérable pour les entreprises chinoises, dont les banques».
Pendant cette visite de Vladimir Poutine, des experts s'attendent toutefois à ce que Moscou et Pékin célèbrent leur partenariat et signent plusieurs accords commerciaux.
Les deux dirigeants devraient par ailleurs publier une déclaration commune et assister à une soirée marquant les 75 ans de relations diplomatiques entre leurs pays, selon le Kremlin.
Vladimir Poutine doit également rencontrer le Premier ministre Li Qiang puis se rendre vendredi à Harbin (nord-est) pour visiter une foire dédiée au commerce et aux investissements.
Par James Edgar avec AFP
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