Plus d'un Syrien sur quatre vit dans une «pauvreté extrême»
©(Rami al SAYED/AFP)
Plus d'un quart des Syriens vivent dans une «pauvreté extrême», a déclaré la Banque mondiale (BM) samedi, treize ans après le début d'une guerre civile qui a mis l'économie en lambeaux et plongé des millions de personnes dans la misère.

Selon deux nouveaux rapports de la BM sur la Syrie, «27% des Syriens, soit environ 5,7 millions de personnes, vivent dans une pauvreté extrême».

«Quasiment inexistante avant le conflit» en Syrie, cette forme de pauvreté touchait en 2022 plus d'un Syrien sur quatre, selon la BM, qui note que le séisme en 2023 pourrait avoir encore aggravé la situation.

La guerre a causé des dégâts considérables à l'économie, aux infrastructures et à l'industrie du pays, une situation exacerbée par les sanctions occidentales.

Selon la Banque mondiale, «les déficits de financement persistants et l'accès limité à l'aide humanitaire» ont fortement éprouvé les Syriens les plus démunis, déjà confrontés à «une flambée des prix, un accès réduit aux services de base et un chômage en hausse».

L'ONU avait précédemment indiqué à l'AFP que son plan de réponse humanitaire en Syrie pour 2024 nécessitait plus de 4 milliards de dollars, mais que seulement 6% de ce montant avaient été financés jusqu'à présent.

La communauté internationale doit se réunir lundi à Bruxelles pour tenter de mobiliser des fonds en faveur de la Syrie lors d'une conférence annuelle de dons.


De nombreux Syriens dépendent de l'argent envoyé par leurs proches à l'étranger.

La BM estime ainsi qu'«en 2022, la valeur totale des envois de fonds reçus par les ménages syriens a atteint environ 1,05 milliard de dollars».

Le PIB de la Syrie, estimé à 6,2 milliards de dollars en 2023, devrait se contracter de 1,5% en 2024, selon les prévisions de la BM.

Dans ce contexte, «l'inflation devrait rester élevée en 2024, sous l'effet de la dépréciation de la monnaie, des pénuries persistantes et des éventuelles nouvelles réductions des subventions» pour les denrées alimentaires et le carburant, selon la même source.

L'effondrement économique du Liban voisin fin 2019, la pandémie de Covid-19 et le conflit en Ukraine ont également contribué à détériorer les conditions de vie des ménages syriens.

La guerre en Syrie, déclenchée en 2011 par la répression de manifestations en faveur de la démocratie, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et morcelé le pays.

Avec AFP
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