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Emmanuel Macron a martelé dimanche depuis Berlin, au premier jour d'une visite d'État en Allemagne, l'importance de voter aux élections européennes pour défendre la démocratie qui n'a «jamais eu autant d'ennemis à l'intérieur et à l'extérieur».
Plongé dès sa descente d'avion dans le bain d'une «Fête de la démocratie» célébrant les 75 ans de la Constitution allemande, le président français a donné le ton de sa visite d'État de trois jours, à l'invitation de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.
Les élections européennes, dans moins de deux semaines, et l'affirmation de l'importance de la relation franco-allemande pour faire avancer l'UE seront au cœur du périple qui le mènera dans différentes régions du pays.
«Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir», a lancé Emmanuel Macron. Des mots qui rappellent ceux de son discours de la Sorbonne, le 25 avril, dans lequel il avait appelé les Vingt-Sept à un nouveau sursaut.
Lors d'un premier échange avec M. Steinmeier devant le public venu fêter l'anniversaire de la loi fondamentale du 23 mai 1949, après la Seconde guerre mondiale, Emmanuel Macron s'est inquiété de voir grandir dans les pays européens «une interrogation sur la démocratie elle-même».
«Il y a une forme de fascination pour l'autoritarisme qui naît dans nos propres démocraties (...) qui nourrit d'ailleurs les nationalismes et les extrêmes dans notre continent», a-t-il constaté.
«Mais que serait cette Europe si les nationalistes l'avaient dirigée ces dernières années ?», a-t-il rétorqué.
«Nous n'aurions pas eu le vaccin (...) pas eu de plan de relance européen, pas de capacité à répondre aux défis migratoires en européen, on n'aurait pas eu de Green Deal européen et une capacité à gérer la décarbonation».
«On aurait lâché l'Ukraine pour soutenir la Russie que soutiennent tous les nationalistes dans nos pays. Et donc l'histoire ne serait pas la même», a fait valoir le chef de l'État.
«Pour toutes ces raisons, c'est important d'aller voter aux Européennes», a conclu Emmanuel Macron, appelant à faire de la démocratie «un combat».
«Le fait qu'Emmanuel Macron soit ici, qu'il célèbre avec nous la démocratie, est un signal que nous avons besoin d'une alliance des démocrates en Europe», a renchéri Frank-Walter Steinmeier, à ses côtés.
Après une courte déambulation parmi les stands de cette fête en plein air, par des températures estivales, les deux dirigeants auront ensuite un entretien, suivi d'une conférence de presse et d'un dîner d'État au Château de Bellevue, résidence du président allemand.
La visite d'État d'Emmanuel Macron – la plus élevée dans le rang protocolaire – est la première d'un président français chez le grand voisin d'outre-Rhin depuis celle de Jacques Chirac en 2000.
Elle s'annonce empreinte de symboles d'unité et d'amitié, au moment où les deux pays tentent de dépasser des différends pesants face aux dossiers européens majeurs, de la guerre en Ukraine aux rivalités commerciales avec la Chine.
«Il y a suffisamment de preuves que nous sommes arrivés à nous mettre d'accord malgré des points de départ différents. Nous finissons par nous entendre», a relativisé dimanche M. Steinmeier.
«Nous ne sommes pas les mêmes, mais constamment, nous avons cette discussion» permettant à Paris et Berlin de «construire un chemin ensemble», a fait écho Emmanuel Macron, soulignant que la relation franco-allemande «est nécessaire pour que l'Europe avance».
Programmée initialement l'an dernier, la visite d'État du président français avait dû être reportée en raison d'émeutes urbaines en France. Ironie du sort, Emmanuel Macron revient d'un voyage-éclair en Nouvelle-Calédonie, un territoire français du Pacifique Sud secoué à son tour par de violentes émeutes.
Berlin, Dresde (Est) puis Münster (Ouest): Emmanuel Macron va aller à la rencontre de l'Allemagne dans sa diversité.
Les retrouvailles avec le chancelier Olaf Scholz n'auront lieu que mardi, même s'il devrait faire une apparition au dîner d'État, tout comme l'ex-chancelière Angela Merkel.
Si le président et le chancelier s'accordent sur la nécessité de booster l'Europe face à la concurrence des deux géants mondiaux, ils restent en désaccord sur la place du nucléaire, la stratégie budgétaire, les accords commerciaux ou le degré de protectionnisme.
Par Valérie Leroux avec AFP
Plongé dès sa descente d'avion dans le bain d'une «Fête de la démocratie» célébrant les 75 ans de la Constitution allemande, le président français a donné le ton de sa visite d'État de trois jours, à l'invitation de son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier.
Les élections européennes, dans moins de deux semaines, et l'affirmation de l'importance de la relation franco-allemande pour faire avancer l'UE seront au cœur du périple qui le mènera dans différentes régions du pays.
«Je pense qu'on vit un moment de notre Europe qui est existentiel parce que je crois vraiment que notre Europe peut mourir», a lancé Emmanuel Macron. Des mots qui rappellent ceux de son discours de la Sorbonne, le 25 avril, dans lequel il avait appelé les Vingt-Sept à un nouveau sursaut.
Lors d'un premier échange avec M. Steinmeier devant le public venu fêter l'anniversaire de la loi fondamentale du 23 mai 1949, après la Seconde guerre mondiale, Emmanuel Macron s'est inquiété de voir grandir dans les pays européens «une interrogation sur la démocratie elle-même».
«Fascination pour l'autoritarisme»
«Il y a une forme de fascination pour l'autoritarisme qui naît dans nos propres démocraties (...) qui nourrit d'ailleurs les nationalismes et les extrêmes dans notre continent», a-t-il constaté.
«Mais que serait cette Europe si les nationalistes l'avaient dirigée ces dernières années ?», a-t-il rétorqué.
«Nous n'aurions pas eu le vaccin (...) pas eu de plan de relance européen, pas de capacité à répondre aux défis migratoires en européen, on n'aurait pas eu de Green Deal européen et une capacité à gérer la décarbonation».
«On aurait lâché l'Ukraine pour soutenir la Russie que soutiennent tous les nationalistes dans nos pays. Et donc l'histoire ne serait pas la même», a fait valoir le chef de l'État.
«Pour toutes ces raisons, c'est important d'aller voter aux Européennes», a conclu Emmanuel Macron, appelant à faire de la démocratie «un combat».
«Le fait qu'Emmanuel Macron soit ici, qu'il célèbre avec nous la démocratie, est un signal que nous avons besoin d'une alliance des démocrates en Europe», a renchéri Frank-Walter Steinmeier, à ses côtés.
Après une courte déambulation parmi les stands de cette fête en plein air, par des températures estivales, les deux dirigeants auront ensuite un entretien, suivi d'une conférence de presse et d'un dîner d'État au Château de Bellevue, résidence du président allemand.
«Construire un chemin»
La visite d'État d'Emmanuel Macron – la plus élevée dans le rang protocolaire – est la première d'un président français chez le grand voisin d'outre-Rhin depuis celle de Jacques Chirac en 2000.
Elle s'annonce empreinte de symboles d'unité et d'amitié, au moment où les deux pays tentent de dépasser des différends pesants face aux dossiers européens majeurs, de la guerre en Ukraine aux rivalités commerciales avec la Chine.
«Il y a suffisamment de preuves que nous sommes arrivés à nous mettre d'accord malgré des points de départ différents. Nous finissons par nous entendre», a relativisé dimanche M. Steinmeier.
«Nous ne sommes pas les mêmes, mais constamment, nous avons cette discussion» permettant à Paris et Berlin de «construire un chemin ensemble», a fait écho Emmanuel Macron, soulignant que la relation franco-allemande «est nécessaire pour que l'Europe avance».
Programmée initialement l'an dernier, la visite d'État du président français avait dû être reportée en raison d'émeutes urbaines en France. Ironie du sort, Emmanuel Macron revient d'un voyage-éclair en Nouvelle-Calédonie, un territoire français du Pacifique Sud secoué à son tour par de violentes émeutes.
Berlin, Dresde (Est) puis Münster (Ouest): Emmanuel Macron va aller à la rencontre de l'Allemagne dans sa diversité.
Les retrouvailles avec le chancelier Olaf Scholz n'auront lieu que mardi, même s'il devrait faire une apparition au dîner d'État, tout comme l'ex-chancelière Angela Merkel.
Si le président et le chancelier s'accordent sur la nécessité de booster l'Europe face à la concurrence des deux géants mondiaux, ils restent en désaccord sur la place du nucléaire, la stratégie budgétaire, les accords commerciaux ou le degré de protectionnisme.
Par Valérie Leroux avec AFP
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