Présidentielle: L’opportunité d’«échanges parlementaires» préalables au cœur des entretiens de Le Drian 
©(ANWAR AMRO / AFP)
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a-t-il adhéré au projet de consultations parlementaires informelles qui précéderaient la tenue d’une réunion électorale avec des tours successifs, jusqu’à l’élection d’un nouveau président?

Si la question se pose, c’est parce que le chef du Législatif s’est dit favorable, devant l’envoyé spécial de la France pour le Liban, Jean-Yves Le Drian, à des «consultations» parlementaires «inconditionnelles» souhaitées par les ambassadeurs du Quintette (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte et Qatar) et préconisées par le bloc parlementaire de la Modération nationale, alors que normalement, il maintient son appel à un dialogue qu’il présidera lui-même.

Selon des informations rapportées par notre confrère Houna Loubnan, ces propos tenus par M. Berry lors de son entretien avec M. Le Drian, en mission à Beyrouth depuis mardi, ont retenu l’attention. L’Agence nationale d’information officielle (ANI) a, pour sa part, indiqué que le président de la Chambre a «réaffirmé son attachement à son initiative, appelant de nouveau et sans conditions préalables à des consultations autour d’un sujet unique: la présidentielle, avant de passer à l’hémicycle pour élire un président, parmi une liste de candidats». Toujours selon l’ANI, M. Berry a souligné aussi que «des tours successifs se tiendront jusqu’à ce qu’un chef de l’État soit élu».


Cela ne veut pas pour autant dire que le chef du Législatif a renoncé à présider lui-même les échanges parlementaires qu’il préconise. D’aucuns pensent d’ailleurs que le président de la Chambre a délibérément entretenu le flou sur la forme que devraient prendre ces échanges, alors qu’il est directement accusé, avec le Hezbollah, de bloquer l’échéance présidentielle, tandis que l’opposition le presse de se conformer à la Constitution et de convoquer une séance électorale, sans conditions préalables, de dialogue ou autres. L’opposition rejette catégoriquement l’idée d’un dialogue qui précéderait toute réunion parlementaire électorale, afin de dégager un consensus autour d’un candidat, d’autant qu’il n’est pas prévu par la Constitution, alors que M. Berry insiste sur ces assises qu’il veut lui-même présider.

Le flou entretenu par Aïn el-Tiné a été dissipé par le Hezbollah. Durant son entretien avec Jean-Yves Le Drian, le chef du bloc parlementaire de cette formation, Mohammad Raad, a insisté sur la nécessité pour le Liban de se doter d’un nouveau chef de l’État. Selon des informations de la chaîne Al-Jadeed, M. Raad aurait cependant souligné que «cette échéance ne sera organisée qu’à travers un dialogue sérieux sous la présidence de M. Berry».

En début d’après-midi, M. Le Drian a tenu une réunion avec les députés de la Modération nationale à la Résidence des pins. Il doit également s’entretenir avec les chefs des Forces libanaises, Samir Geagea, et des Kataëb, Samy Gemayel.
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