Benoît Debbané dévoile l'essence de la féminité

Avec 12 women (and an orange cat), Benoît Debbané nous invite à revisiter notre perception de la beauté féminine. À travers ses portraits intimes et authentiques, le peintre libanais rend hommage aux femmes qui ont marqué sa vie, tout en explorant les parallèles fascinants entre la féminité et la présence énigmatique des chats. Le vernissage aura lieu le jeudi 6 juin de 18h à 21h dans le nouvel espace de la galerie The LT Gallery à Mar Mikhael. L'exposition se poursuivra ensuite jusqu'au 20 juin.
Benoît Debbané, artiste multidisciplinaire né à Beyrouth en 1974, revient sur le devant de la scène avec une exposition solo intitulée 12 women (and an orange cat). Présentée à la galerie The LT Gallery à partir du 6 juin 2024, cette série de toiles marque une étape importante dans le parcours artistique de Debbané.

Issu d'une famille d'artistes, Benoît Debbané a d'abord émergé en tant qu'artiste graffeur dans les rues de Beyrouth après la fin de la guerre en 1991. Après des études d'architecture à l'Académie libanaise des Beaux-Arts (ALBA), il s'est lancé dans une carrière d'illustrateur et de dessinateur de bande dessinée pour divers magazines et journaux locaux. Son esthétique et sa composition resteront fortement influencées par sa formation en architecture.
Connu pour ses illustrations colorées et pleines d'esprit dans la presse libanaise, ainsi que pour ses précédentes expositions à succès, notamment à l'Art Lounge - Beirut entre 2008 et 2014, Benoît Debbané explore de nouveaux horizons avec 12 women (and an orange cat). Tout en conservant sa signature visuelle - des éclaboussures de couleurs néon et des gribouillages irrévérencieux rappelant ses débuts dans l'art urbain - il s'aventure vers une forme d'expression plus abstraite.
Lorsqu'on lui demande pourquoi il a choisi de se concentrer sur les femmes, Debbané explique: «Les femmes qui ont compté dans ma vie ont toujours été hors du commun. Il y a quelque chose chez elles que je trouve libérateur et fascinant dans la façon dont elles équilibrent l'expression de soi, la force et la vulnérabilité dans une société qui n'apprécie pas toujours le caractère et l'individualité.»

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Le choix délibéré de douze femmes, avec l’omission discrète de la treizième pour éviter la superstition, souligne l’intentionnalité de la vision créative de Debbané. Loin d’être arbitraire, leur présence se révèle être le reflet de la profondeur et de la complexité de l’identité féminine, capturée dans des moments entrelacés de contemplation tranquille et d’authenticité sans fard. Son travail dépeint l’existence sans filtre des femmes, libérées des contraintes du jugement extérieur. Les sujets sont représentés dans leur état le plus authentique, sans jouer de rôle particulier ni chercher à plaire.
Un élément récurrent et significatif dans cette série est la présence d'un chat orange. Ce compagnon félin espiègle fait écho au mystère de la féminité et de la relation entre l'homme et l'animal. «Les chats sont omniprésents dans mon travail. Je ne me souviens pas avoir vécu sans un compagnon chat dans ma vie. D'une certaine manière, les chats m'ont façonné», confie Debbané. Le choix de la couleur orange n'est pas anodin: réputés pour être les plus espiègles, les chats orange ajoutent une dimension d'intrigue supplémentaire.
Avec 12 women (and an orange cat), Benoît Debbané tisse son style avec un nouveau sens de l’expérimentation. Bien qu'enraciné dans son expérience d'illustrateur, il opère un virage vers l'expressionnisme abstrait, signalant son engagement envers l'évolution artistique. «En tant qu'artiste, je ne me vois jamais stagner ou me contenter de ce qui est acquis. L'art, en tant que forme d'expression que j'ai choisie, ne peut être que dynamique, en constante évolution, en constante mutation, sinon il va à l'encontre de sa raison d'être», explique-t-il.
Le processus créatif de cette série a commencé par un croquis: une femme assise, seule, dénudée, en train de fumer, entourée de plantes, dans un appartement vide. Debbané a décidé de l'appeler Tereza, car elle lui rappelait une protagoniste qui l'avait marqué dans le roman de Kundera L'Insoutenable Légèreté de l'être. De là est née cette série de portraits de femmes, la plupart rappelant à l'artiste des femmes qui l'ont marqué, chacune avec une histoire de fond qu'il a imaginée. Mais il laisse aux spectateurs le soin d'imaginer les leurs, ou de se rappeler quelqu'un qu'ils connaissent.
Après une pause forcée due à des problèmes de santé, suivie des défis sans précédent posés par la pandémie et la crise locale libanaise qui ont lourdement impacté le marché de l’art, Debbané saisit le momentum pour explorer de nouveaux horizons. 12 women (and an orange cat) marque ainsi un retour en force de l’artiste. Une exposition à ne pas manquer pour tous les amateurs d’art contemporain désireux de découvrir le regard unique de Benoît Debbané sur la féminité.
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