Fin d'une réunion entre l'Égypte, Israël et les États-Unis sur le passage de Rafah
©(Photo Belal Al SABBAGH / AFP)
La capitale égyptienne a accueilli dimanche une nouvelle réunion de négociations entre des responsables venus d'Egypte, d'Israël et des Etats-Unis. Les discussions ont notamment porté sur la réouverture du point de passage de Rafah mais aucune information n'a été divulgué quant à un possible accord.
L'Égypte a accueilli dimanche au Caire une réunion avec des responsables israéliens et américains consacrée à la réouverture du passage-frontalier de Rafah, crucial pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, a annoncé un média égyptien, sans préciser si un accord avait été trouvé.
À l'occasion de cette rencontre, le Caire a réitéré son refus de voir le côté palestinien du point de passage de Rafah contrôlé par Israël, selon un "haut responsable" cité par Al-Qahera News, télévision proche du renseignement égyptien. Lorsque l'armée israélienne a lancé ses opérations terrestres le 7 mai à Rafah, ville du sud de la bande de Gaza et frontalière de l'Égypte, elle a pris le contrôle côté palestinien du point de passage éponyme. Ce passage constitue une porte d'entrée cruciale pour l'aide humanitaire dans le territoire palestinien dévasté par la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Depuis, l'Égypte et Israël se renvoient la responsabilité du blocage de l'aide, les autorités égyptiennes refusant de gérer le passage en coordination avec la partie israélienne, préférant une coopération avec des instances internationales et palestiniennes.

Israël entièrement responsable selon l'Égypte

Le "haut responsable" cité par Al-Qahera News, a rapporté dimanche après-midi la "fin de la réunion tripartite au Caire rassemblant la délégation sécuritaire égyptienne et les délégations des Etats-Unis et d'Israël".

Selon cette même source, l'Égypte a réitéré "la nécessité d'un retrait israélien du côté palestinien du passage de Rafah pour une reprise de ses activités".

De même, la délégation égyptienne a fait porter à Israël "l'entière responsabilité" du blocage de l'aide humanitaire qui n'entre pas à Gaza.

La délégation a réitéré le besoin "d'oeuvrer immédiatement pour faire entrer quotidiennement dans la bande (de Gaza) pas moins de 350 camions d'aides, qu'il s'agisse d'une aide alimentaire, médicale, ou du carburant", a précisé le responsable.

Gaza devrait recevoir quotidiennement au moins 500 camions d'aide humanitaire selon l'ONU pour répondre aux besoins du territoire, l'offensive d'envergure israélienne à Gaza ayant provoqué une catastrophe humanitaire majeure avec un risque de famine.

Des discussions en mai entre le président américain Joe Biden et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi avaient permis d'obtenir un accord temporaire pour faire transiter l'aide onusienne via le passage frontalier israélien de Kerem Shalom. Depuis, des livraisons sporadiques ont eu lieu ces dernières semaines, bien en deçà des besoins.
L'espoir d'un cessez-le-feu renaît

Les États-Unis ont déclaré dimanche que si le Hamas accepte le plan de trêve à plusieurs phases proposé pour Gaza tel que décrit par le président Joe Biden, ils s'attendent à ce qu'Israël fasse de même.

"Ce fut une proposition israélienne. Nous avons tout à fait l'attente que si le Hamas accepte la proposition, comme elle leur a été transmise, une proposition israélienne, Israël dirait oui", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, à ABC News.


"Nous attendons une réponse officielle du Hamas", a-t-il ajouté quant à cette nouvelle proposition que le Hamas a reçu jeudi soir et que le groupe a déclaré "considérer positivement" .

Lors d'une présentation du plan vendredi, Biden a déclaré que l'offre commencerait par une phase de six semaines au cours de laquelle les forces israéliennes se retireraient de toutes les zones peuplées de la bande de Gaza et un échange initial de prisonniers-otages aurait lieu.

Israël et les Palestiniens négocieraient ensuite un cessez-le-feu durable, la trêve se poursuivant tant que les pourparlers sont en cours, a déclaré Biden, ajoutant qu'il était "temps que cette guerre se termine".
Combats sans interruption à Gaza

Des combats meurtriers ont secoué Gaza pendant la nuit et dimanche, l'armée israélienne rapportant plus de frappes aériennes et de combats au sol.

À travers Gaza, l'armée a déclaré dimanche avoir frappé "30 cibles terroristes" au cours de la journée passée, y compris des "installations de stockage d'armes" et des militants.

Des témoins ont déclaré que des hélicoptères d'attaque Apache israéliens ont ouvert le feu sur des cibles dans le centre de Rafah dimanche, qu'un avion a tiré un missile sur une maison dans le quartier ouest de Tal al-Sultan et que des bombardements d'artillerie ont ciblé le quartier sud de Brazil.

Des affrontements étaient également en cours à Rafah, notamment des combats dans le centre-ville et des attaques de drones, ont indiqué des témoins à l'AFP.

Avec AFP
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