KDSHA, l’art contemporain au cœur de la Kadisha
©Samar Mogharbel Hady Sy Rania Tabbara Ghassan Zard Daniel Rey et Rony Zibara
La vallée de la Kadisha accueille la 3ᵉ édition de KDSHA, un événement estival mêlant art contemporain et patrimoine, dans le cadre enchanteur de la villa Chamoun à Hasroun, au nord du Liban.

Nichée au cœur de la majestueuse vallée de la Kadisha, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la villa Chamoun à Hasroun sert d’écrin à la 3ᵉ édition de KDSHA, un événement annuel dédié à l’art contemporain. Cette manifestation estivale, initiée par Rony Zibara, propriétaire de la villa Chamoun, vise à générer des récits artistiques autour de thèmes contemporains, tout en rendant hommage à l’héritage de Gibran Khalil Gibran, illustre poète et artiste libanais.



L’un des temps forts de KDSHA est le dévoilement de l’installation annuelle de la piscine de la villa Chamoun, reconnue comme l’une des plus grandes toiles au monde. Pour cette édition, l’artiste vénézuélien Daniel Rey, basé à Londres, a été choisi pour créer «Alchemical Splash», une œuvre à grande échelle transformant la piscine en un paysage de rêve sous-marin énigmatique. Cette installation invite les spectateurs à réfléchir aux thèmes de l’évasion et de notre relation complexe avec l’environnement construit.

Parallèlement, l’exposition Mashawir («Promenades»), curatée par Rania Tabbara en collaboration avec Crème Fraîche, Londres, présente les œuvres de trois artistes talentueux: Ghassan Zard, Samar Mogharbel et Hady Sy. Leurs créations, au nombre de 17, animent les jardins de la villa Chamoun, offrant au public une expérience artistique plurielle et inspirante.

Ghassan Zard présente ses «Wandering Turtles», trois tortues voyageuses issues d’un groupe de 70, dans le cadre de son exposition itinérante à travers le Liban. Ces créatures imposantes, symboles de sagesse et de quiétude, trouvent un écho particulier dans la sereine vallée de la Kadisha, lieu de pèlerinage et de dévotion. À travers ses œuvres Echoes of Nature et Sept, Zard explore l’équilibre délicat entre nature et interventions humaines, insufflant une nouvelle vie à des arbres disparus.


Samar Mogharbel, quant à elle, mêle argile et gravité dans sa trilogie The Unbearable Lightness of Sculptures, incarnant une danse de résistance et d’abandon entre matière et force. Ses œuvres évoquent l’harmonie inhérente entre les lois physiques et la quête artistique de la création de formes.

Enfin, Hady Sy jette un pont entre humanité et nombres à travers son projet It’s a Numbers Game. Ses quatre sculptures en acier insufflent de la vitalité aux chiffres, les dotant de caractéristiques humaines, animales et botaniques, pour affronter la déshumanisation induite par les crises et la poursuite effrénée de la richesse.

La villa Chamoun, construite en 1965 et récemment rénovée dans le respect de son histoire, offre un cadre enchanteur à cet événement. La restauration minutieuse de cette demeure a réuni artisans locaux et designers de renom, créant ainsi une micro-économie durable célébrant les savoir-faire traditionnels.

KDSHA, qui se poursuit jusqu’au 2 octobre 2024, se veut un lieu d’échanges et de réflexions sur le rôle de l’art contemporain dans notre monde complexe. En s’ancrant dans le paysage inspirant du nord du Liban, cet événement offre une expérience artistique unique, entre patrimoine et modernité, invitant à un voyage introspectif au cœur de la création contemporaine.

 
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