©(FREDERICK FLORIN / AFP)
Les électeurs néerlandais ont donné, jeudi, le signal de départ pour un marathon électoral de quatre jours dans les 27 pays de l’Union européenne, qui pourrait voir le prochain Parlement européen basculer à droite.
«Je veux que l’Europe change!», lance une électrice néerlandaise à l’ouverture des bureaux de vote jeudi aux Pays-Bas, coup d’envoi de quatre jours d’élections à travers l’UE pour élire 720 eurodéputés, sur fond de poussée attendue des droites nationalistes.
Les Pays-Bas ont donné le coup d’envoi de cette longue séquence électorale qui s’achèvera dimanche, jour de vote en particulier en Allemagne et en France.
Près de deux ans et demi après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, 370 millions d’Européens sont appelés aux urnes dans un climat lourd, les principaux pays de l’UE dénonçant des attaques de désinformation russes.
L’air est vif sous un soleil matinal à La Haye, quand les premiers électeurs se présentent à l’hôtel de ville.
Le scrutin est crucial pour Claudia Balhuizen, ingénieure de 42 ans, désireuse d’être la première à voter: face aux dommages environnementaux et à la montée en puissance annoncée de l’extrême droite: «Il faut qu’on se réveille tous!»
Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête avec un manifeste farouchement eurosceptique.
Les Pays-Bas font partie des États dont le principal contingent d’eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l’instar de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l’Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni et son parti postfasciste Fratelli d’Italia sont donnés gagnants.
Pour Nathalie Brack, professeure de sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, la singularité de ces élections est moins la montée en puissance de la droite radicale qu’«une sorte de normalisation» de cette dernière.
L’une des premières tâches du nouveau Parlement, dont les contours émergeront dimanche soir, sera de confirmer ou d’infirmer les choix des «top jobs», ces chefs des institutions de l’UE sur lesquels les dirigeants des 27 États membres tenteront de s’accorder lors d’un sommet prévu fin juin à Bruxelles.
Pour la présidence de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, en lice pour un deuxième mandat et issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement, apparaît en bonne position.
Mais une surprise de dernière minute ne peut être exclue à l’issue des traditionnelles négociations nocturnes bruxelloises.
Si elle est choisie par les Vingt-Sept, «VDL» devra encore franchir le cap du Parlement, a priori lors d’une séance plénière à Strasbourg mi-juillet. Un rejet – et la quête d’un nouveau candidat – retarderait l’ensemble du processus.
«La capacité à naviguer par gros temps requiert d’aller vite», souligne Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors, insistant sur l’impact, en termes d’image dans le reste du monde, que pourrait avoir un flottement dans la désignation des prochains «visages de l’Europe».
«Ce qui se joue, c’est la capacité européenne à incarner la démocratie, à toujours trouver des compromis, à garder un minimum de cohésion (...) face à Poutine, face à la Chine, face au futur président américain», explique-t-il à l’AFP, alors que l’élection du 5 novembre outre-Atlantique pourrait voir revenir Donald Trump à la Maison-Blanche.
Si la «grande coalition» des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait conserver la majorité, sa marge de manœuvre pourrait être beaucoup plus réduite et pourrait avoir besoin de forces d’appoint, laissant augurer d’intenses tractations.
Selon les enquêtes, le PPE devrait rester la première force politique, suivi des sociaux-démocrates. L’enjeu est de savoir qui arrivera en troisième position, actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d’Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale: les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le RN français).
Le taux de participation sera scruté avec attention, pour voir en particulier si le sursaut de 2019 – la barre des 50% avait été franchie – se confirme.
Jérôme Cartillier et Richard Carter, avec AFP
«Je veux que l’Europe change!», lance une électrice néerlandaise à l’ouverture des bureaux de vote jeudi aux Pays-Bas, coup d’envoi de quatre jours d’élections à travers l’UE pour élire 720 eurodéputés, sur fond de poussée attendue des droites nationalistes.
Les Pays-Bas ont donné le coup d’envoi de cette longue séquence électorale qui s’achèvera dimanche, jour de vote en particulier en Allemagne et en France.
Près de deux ans et demi après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, 370 millions d’Européens sont appelés aux urnes dans un climat lourd, les principaux pays de l’UE dénonçant des attaques de désinformation russes.
L’air est vif sous un soleil matinal à La Haye, quand les premiers électeurs se présentent à l’hôtel de ville.
Le scrutin est crucial pour Claudia Balhuizen, ingénieure de 42 ans, désireuse d’être la première à voter: face aux dommages environnementaux et à la montée en puissance annoncée de l’extrême droite: «Il faut qu’on se réveille tous!»
Aux Pays-Bas, le Parti de la liberté (PVV) du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre, est donné en tête avec un manifeste farouchement eurosceptique.
Les Pays-Bas font partie des États dont le principal contingent d’eurodéputés devrait être issu de forces nationalistes, à l’instar de la France où Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national, caracole en tête des sondages ou de l’Italie, où la Première ministre Giorgia Meloni et son parti postfasciste Fratelli d’Italia sont donnés gagnants.
Pour Nathalie Brack, professeure de sciences politiques à l’Université libre de Bruxelles, la singularité de ces élections est moins la montée en puissance de la droite radicale qu’«une sorte de normalisation» de cette dernière.
Quels «visages» pour l’Europe?
L’une des premières tâches du nouveau Parlement, dont les contours émergeront dimanche soir, sera de confirmer ou d’infirmer les choix des «top jobs», ces chefs des institutions de l’UE sur lesquels les dirigeants des 27 États membres tenteront de s’accorder lors d’un sommet prévu fin juin à Bruxelles.
Pour la présidence de la Commission, l’Allemande Ursula von der Leyen, en lice pour un deuxième mandat et issue du PPE (droite), principal groupe au Parlement, apparaît en bonne position.
Mais une surprise de dernière minute ne peut être exclue à l’issue des traditionnelles négociations nocturnes bruxelloises.
Si elle est choisie par les Vingt-Sept, «VDL» devra encore franchir le cap du Parlement, a priori lors d’une séance plénière à Strasbourg mi-juillet. Un rejet – et la quête d’un nouveau candidat – retarderait l’ensemble du processus.
«La capacité à naviguer par gros temps requiert d’aller vite», souligne Sébastien Maillard, de l’Institut Jacques Delors, insistant sur l’impact, en termes d’image dans le reste du monde, que pourrait avoir un flottement dans la désignation des prochains «visages de l’Europe».
«Cohésion face à Poutine»
«Ce qui se joue, c’est la capacité européenne à incarner la démocratie, à toujours trouver des compromis, à garder un minimum de cohésion (...) face à Poutine, face à la Chine, face au futur président américain», explique-t-il à l’AFP, alors que l’élection du 5 novembre outre-Atlantique pourrait voir revenir Donald Trump à la Maison-Blanche.
Si la «grande coalition» des trois principaux groupes actuels (droite, socialistes, centristes) devrait conserver la majorité, sa marge de manœuvre pourrait être beaucoup plus réduite et pourrait avoir besoin de forces d’appoint, laissant augurer d’intenses tractations.
Selon les enquêtes, le PPE devrait rester la première force politique, suivi des sociaux-démocrates. L’enjeu est de savoir qui arrivera en troisième position, actuellement occupée par Renew Europe (comprenant le parti Renaissance d’Emmanuel Macron), donné en baisse et menacé par la poussée des deux groupes de droite radicale: les Conservateurs et réformistes européens (ECR) et Identité et démocratie (ID, comprenant notamment le RN français).
Le taux de participation sera scruté avec attention, pour voir en particulier si le sursaut de 2019 – la barre des 50% avait été franchie – se confirme.
Jérôme Cartillier et Richard Carter, avec AFP
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