Le procureur général par intérim près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, a dessaisi la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, de tous les dossiers sur lesquels elle planche, quand bien même, elle avait été démise de ses fonctions. Mme Aoun avait été sanctionnée ainsi, en mai 2023, par le Conseil de discipline de la magistrature, à cause de son comportement contraire aux règles de la profession. Mais la juge a décidé, encore une fois, de ne pas se soumettre aux décisions la concernant, allant même jusqu’à attaquer le procureur, l’accusant d'«usurper» sa fonction.
M. Hajjar a également adressé un mémorandum aux différents services de sécurité, leur interdisant de mettre à exécution les mandats qu’elle émet ou de lui communiquer des informations relatives à des affaires, anciennes ou récentes, qu’elle suit.
Le procureur de la République leur a demandé de stopper toute communication avec Ghada Aoun et de limiter leurs contacts à l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban.
Réponse insolite
La juge démise deux fois de ses fonctions n’a pas tardé à réagir, mais de la façon la plus insolite, en contestant la légitimité du procureur de la République et la légalité de ses décisions. Son argument est encore plus bizarre: «Je n’ai pas été notifiée de sa nomination à la tête de la Cour de cassation.»
«La décision du juge Hajjar est nulle et illégale, parce qu’il n’a pas le droit de me mettre au placard», a-t-elle indiqué, en annonçant qu’elle compte saisir lundi le Conseil d’État d’un recours en invalidation de cette décision.
Selon elle, l’initiative du juge Hajjar «relève exclusivement du pouvoir du ministre de la Justice, qui agit à la demande du Conseil de discipline de la magistrature». Ghada Aoun a demandé au ministre sortant, Henry Khoury, d’intervenir pour «mettre fin à ces abus qui entravent la justice», sans omettre au passage, de se lancer des fleurs, au sujet de son propre travail.
Elle est même allée jusqu’à anticiper la réponse du Conseil d’État à son recours, sur base du raisonnement qu’elle a développée et du fait qu’à ses yeux, Jamal Hajjar «a commis un abus de pouvoir, non seulement parce que sa décision est illégale, mais parce qu’il s’est rendu responsable, à mon avis, d’une usurpation de fonction. Il n’a pas le droit d’assumer la fonction de procureur général puisque je n’ai pas été notifiée de sa nomination» à la tête de la Cour de cassation.
De scandale en scandale
Selon notre confrère, Houna Loubnan, Mme Aoun était de connivence avec deux avocates à qui elle demandait de mener des actions en justice contre certaines banques. Elle convoquait ensuite les propriétaires et les directeurs des banques en question, les faisait chanter et menaçait de les arrêter. Il s’agit, selon Houna Loubnan, de M. J. et A. B., deux avocates affiliées au Courant patriotique libre et proches de Ghada Aoun.
M. Hajjar a également adressé un mémorandum aux différents services de sécurité, leur interdisant de mettre à exécution les mandats qu’elle émet ou de lui communiquer des informations relatives à des affaires, anciennes ou récentes, qu’elle suit.
Le procureur de la République leur a demandé de stopper toute communication avec Ghada Aoun et de limiter leurs contacts à l’avocat général près la cour d’appel du Mont-Liban.
Réponse insolite
La juge démise deux fois de ses fonctions n’a pas tardé à réagir, mais de la façon la plus insolite, en contestant la légitimité du procureur de la République et la légalité de ses décisions. Son argument est encore plus bizarre: «Je n’ai pas été notifiée de sa nomination à la tête de la Cour de cassation.»
«La décision du juge Hajjar est nulle et illégale, parce qu’il n’a pas le droit de me mettre au placard», a-t-elle indiqué, en annonçant qu’elle compte saisir lundi le Conseil d’État d’un recours en invalidation de cette décision.
Selon elle, l’initiative du juge Hajjar «relève exclusivement du pouvoir du ministre de la Justice, qui agit à la demande du Conseil de discipline de la magistrature». Ghada Aoun a demandé au ministre sortant, Henry Khoury, d’intervenir pour «mettre fin à ces abus qui entravent la justice», sans omettre au passage, de se lancer des fleurs, au sujet de son propre travail.
Elle est même allée jusqu’à anticiper la réponse du Conseil d’État à son recours, sur base du raisonnement qu’elle a développée et du fait qu’à ses yeux, Jamal Hajjar «a commis un abus de pouvoir, non seulement parce que sa décision est illégale, mais parce qu’il s’est rendu responsable, à mon avis, d’une usurpation de fonction. Il n’a pas le droit d’assumer la fonction de procureur général puisque je n’ai pas été notifiée de sa nomination» à la tête de la Cour de cassation.
De scandale en scandale
Selon notre confrère, Houna Loubnan, Mme Aoun était de connivence avec deux avocates à qui elle demandait de mener des actions en justice contre certaines banques. Elle convoquait ensuite les propriétaires et les directeurs des banques en question, les faisait chanter et menaçait de les arrêter. Il s’agit, selon Houna Loubnan, de M. J. et A. B., deux avocates affiliées au Courant patriotique libre et proches de Ghada Aoun.
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