Euro-2024: la dernière danse à la maison de Toni Kroos pour couronner son immense carrière
©TOBIAS SCHWARZ / AFP
Il est revenu en sélection uniquement pour ça. À 34 ans, Toni Kroos va vivre son dernier mois comme footballeur, avec le maillot allemand, en quête du seul trophée qui manque à son immense carrière: l'Euro, qui plus est à domicile.

Leon, Amelie, et Fin Kroos, les trois enfants de Toni, étaient présents sur la pelouse de Santiago-Bernabeu le 25 mai pour le dernier match de leur père à Madrid. Ils ont des attentes élevées : "Ils s'attendent évidemment à ce que nous remportions le titre à l'Euro", a plaisanté le meneur de jeu de l'équipe allemande lors de la conférence de presse. "Toute autre issue serait difficilement tolérée."

Avec un papa vainqueur de la Ligue des champions à six reprises – cinq fois avec le Real Madrid (2016, 2017, 2018, 2022 et 2024) et une fois avec le Bayern (2013) –, il y a de quoi s'habituer à la victoire.

Cependant, il y a moins d'un an, l'idée de voir Toni Kroos débuter l'Euro 2024 vendredi (21h) au stade de Munich, où il a commencé sa carrière professionnelle pendant une saison et demie, semblait purement fictionnelle. Après tout, le joueur formé à Rostock avait annoncé sa retraite internationale dès l'été 2021, à la suite de l'élimination en huitièmes de finale de l'Euro à Wembley, face à l'Angleterre.

Mais les choses ont pris un tournant avec le changement de sélectionneur à la tête de la Mannschaft en septembre 2023, Hansi Flick étant écarté par la Fédération. En deux semaines seulement, la DFB a réussi à convaincre Julian Nagelsmann de prendre les rênes de l'équipe nationale, à huit mois seulement de l'Euro 2024 à domicile.

L'idée de tenter de faire sortir Toni Kroos de sa retraite internationale a germé très vite dans l'esprit du nouveau sélectionneur. "Une semaine après sa présentation à la DFB", Nagelsmann s'est manifesté auprès de Kroos, affirme le joueur du Real. Et "très vite", les deux se sont retrouvés sur la même longueur d'ondes, y compris sur l'idée de jeu à développer.

La meilleure saison de sa carrière 


Pour Nagelsmann, Kroos est un homme "en acier", occupant un rôle central en tant que métronome et régulateur de la vitesse du jeu. Selon le sélectionneur allemand, quiconque ose encore utiliser le surnom moqueur de "Querpass-Toni", critiquant ses passes en diagonale dans le rond central, n'a "aucune idée du foot".


Pour son retour contre la France, le joueur de Greifswald, en Allemagne de l'Est, a su captiver l'attention de tous en effectuant une passe précise à Florian Wirtz dès le coup d'envoi. Cette action, méticuleusement préparée lors des entraînements sous la direction de l'équipe de Nagelsmann, s'est concrétisée par un but en seulement 7,92 secondes.

Après avoir brillé lors de l'une de ses saisons les plus mémorables, voire la meilleure, avec le Real Madrid, où il a été sacré champion d'Espagne et surtout vainqueur de la Ligue des champions à Wembley le 1ᵉʳ juin, lors de son ultime match sous le maillot madrilène, il a décidé de se retirer au sommet de sa forme. Cette décision, unanimement saluée dans le monde du football, a été annoncée juste après l'Euro, marquant ainsi la fin d'une carrière remarquable.

"Faire mieux que ce qu'a fait Kroos est très compliqué. Il a pris une décision très forte car personne ne pouvait l'imaginer. Il a fait preuve de beaucoup de caractère et lui faire ses adieux ainsi montre qu'il est grand, un grand personnage du football. Le football a profité d'un grand joueur", a loué son coach au Real, Carlo Ancelotti.

Célébré en héros à Bernabeu pour son dernier match à domicile le 25 mai, il a aussi profité des célébrations pour la 15ᵉ Ligue des champions de l'histoire du Real et d'une communion avec le public madrilène, qui l'a supplié de rester, en vain.

Le rendez-vous est pris le 14 juillet à Berlin au stade olympique et le 15 juillet dans les rues berlinoises pour une dernière célébration. Après tout, quand il a accepté de revenir en sélection, il avait déjà le trophée Henri-Delaunay en tête. "Si je n'avais pas eu cette idée en tête, je ne l'aurais pas fait."

Avec AFP
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